Je réagis à l'article de Carine Fouteau du 19 mai intitulé : Faïza Zerouala : «Porter le voile est le résultat d'une recherche spirituelle».
Je lis : « Tout le monde, ou presque, a quelque chose à redire sur leur tenue. Le dernier rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) constate ce rejet : le port du voile est jugé négativement par près de huit Français sur dix. Les violences physiques et verbales visant les musulmans touchent en priorité les musulmanes, attaquées au motif que leur apparence ne cadrerait pas avec le modèle républicain. Au centre du débat politico-médiatique, les premières concernées restent pourtant silencieuses. Le plus souvent parce que les médias ne les invitent pas à s'exprimer. »
Je voudrais dire que dans un pays démocratique le port de tout signe religieux ou politique, même non ostentatoire, est l'affirmation d'une conviction forte et forcément pas partagée par tous, donc il heurte les convictions opposées. Je suis athée et l'affirmation de leur foi par les autres me heurte, mais il faut que je fasse avec. C'est en cela que je suis pour le port de signes religieux ou politiques non ostentatoires car cela m'oblige à contrôler mes réactions lorsque des hommes et des femmes affirment publiquement dans la rue que je me trompe. Je suis obligé de contenir mon agressivité et de considérer ces personnes comme des concitoyens, des interlocuteurs possibles et non comme des ennemis. Afficher des convictions titille forcément ceux et celles qui ne les partagent pas mais il ne faut pas s'attendre à des félicitations de leur part, ni même à une bienveillance particulière. Les femmes que mentionne Faïza Zerouala sont pleinement conscientes de ce risque et dès lors il est malvenu de se plaindre de réactions négatives, huit français sur dix parait-il, tant qu'elles ne s'expriment que dans un sondage ! Je condamne les agressions physiques et verbales et, en tant que féministe, je regrette profondément que les femmes d'apparence musulmane soient plus attaquées que les hommes d'apparence musulmane, mais là on n'est plus dans le discours autour du religieux mais dans celui autour du machisme.
J'ajoute que, contrairement à ce qu'affirme, Caroline Fouteau les médias que je lis ou écoute, Mediapart en tête, donnent largement la parole aux femmes voilées.
Enfin je ne pense pas qu'il existe d'insigne pour afficher son incroyance mais je peux affirmer que, si cela était, cela attirerait non seulement une opinion négative mais aussi de la violence physique et verbale. Les femmes athées, pourtant ni putes ni soumises, en seraient victimes plus que les hommes.