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Billet de blog 11 janvier 2022

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Souvenons-nous de Zakaria, mort à la frontière franco-italienne

Le 2 janvier dernier, Zakaria est mort dans l'indifférence aux alentours de Modane. Son nom, vient s'ajouter à celles et ceux qui ont déjà péri dans la traversée des Alpes, entre la France et l'Italie, guidés par l'espoir d'un avenir meilleur. La traque des sans-papiers à la frontière franco-italienne pousse ces exilé.e.s à emprunter des itinéraires toujours plus dangereux.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Blessing, Mamadi, Mohamed, Douala, Tamimou, Mohamed Ali, Zakaria. Il faut écrire ces noms pour se souvenir. Se souvenir que depuis 2018, au moins 7 personnes sont décédées dans le briançonnais en tentant de rejoindre la France. Se souvenir qu'aux portes du pays des droits de l'Homme, notre police traque sans relâche les sans-papiers et leurs soutiens, les poussant à emprunter des itinéraires toujours plus chaotiques et dangereux. 

Zakaria avait 31 ans et il était d'origine marocaine. L'information relayée par le site collaboratif Vallées en Lutte est passée quasiment inaperçu.

Ces drames et cette insécurité à la frontière sont dû en grande partie aux gouvernements français et italiens, qui militarisent de plus en plus ces zones en se dotant d'outils technologiques pour mener une véritable chasse à l'homme. Hiver comme été, des femmes et des hommes sont traqués en tentant de passer la frontière entre la vallée de Suse en Italie et la région de Briançon en France, à plus de 2000m d'altitude.

Zakaria a tenté sa chance en plein hiver, une période où les températures descendent parfois à -10 degrés en altitude. Comme beaucoup d'exilés, il est sûrement arrivé dans la vallée de Suse sous-équipé, en baskets, avec des vêtements légers. Comme beaucoup, il a sûrement séjourné dans un refuge solidaire, pour recevoir des conseils sur sa traversée et des habits chauds. Comme beaucoup, il a sûrement choisi la nuit, moment le plus propice pour tenter sa chance et échapper à la traque policière, mais également le moment le plus froid et dangereux. Comme beaucoup, Zakaria est mort avec les espoirs qu'ils portaient, en tentant de rejoindre la France.

Dans la vallée de Suse et à Briançon, la solidarité est vive à l'égard des exilés, mais le harcèlement policier est également toujours plus pesant. L'une des figures de la solidarité aux frontières, l'italien Emilio Scalzo est actuellement enfermé à la prison d'Aix-Luynes pour ses engagements. Nous avions pu discuter avec lui peu avant son arrestation par la police italienne pour son extradition vers la France.

Pour Zakaria

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