Il est 20h à Toulouse ce jeudi soir, des milliers de personnes affluent vers le Capitole. Quelques heures plus tôt, on apprenait qu'Elisabeth Borne avait recours à l'article 49.3 devant l'Assemblée pour passer en force la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement. Peu après cela, un appel à la mobilisation a été lancé sur les réseaux sociaux et massivement partagé.

Agrandissement : Illustration 1

Environ 500 personnes occupent alors la place du Capitole, mais des centaines d'autres sont dans les rues adjacentes, bloquées par des barrages de policiers ou de gendarmes. Au bout d'une quinzaine de minutes et au vu du nombre de manifestants qui s'agglutinent dans ces rues, les forces de l'ordre décident d'abandonner les barrages et de laisser passer tout le monde. Direction la place du Capitole.

Agrandissement : Illustration 2

Vers 21h, ce sont environ 5000 personnes qui se retrouvent devant l'Hôtel de Ville sur la place du Capitole. Des jeunes, des personnes âgées, tout le monde avait besoin de ce moment pour revenir sur le séisme démocratique qui vient de se jouer quelques heures plus tôt à l'Assemblée.
Rapidement, un cortège spontanée se dirige vers le square Charles de Gaulle, mais l'étau policier se resserre, obligeant la centaine de manifestants à se replier à nouveau sur la place du Capitole.

Agrandissement : Illustration 3

De retour sur la place, les cordons de CRS deviennent plus pressants. Des premières charges sont effectuées devant l'Hôtel de Ville, des coups de boucliers sont portés sans distinction. Les forces de l'ordre décident également de faire usage de gaz lacrymogène. C'est le chaos sur la place, des personnes court pour éviter ces nuages de gaz acide et irritant. Certain.e.s manifestant.e.s sont pris.es en charge par des street-médic.
Des petits groupes disséminés se rassemblent dans le chaos, déterminés à poursuivre la mobilisation.

Agrandissement : Illustration 4

Des petits cortèges partent dans les rues parallèles et face à cette multiplication de manifestations sauvages dans le centre-ville, les cordons policiers sont dépassés. Des grenades lacrymogènes sont massivement tirés, mais les petits cortèges se déplacent vite. Les forces de l'ordre sont à cran, ils arrêtent des livreurs Uber Eats pour les fouiller, malmène des journalistes, les cortèges se dirigent désormais vers le quartier Jean Jaurès et les boulevards.

Agrandissement : Illustration 5

La nasse policière tente alors de séparer les cortèges qui souhaitent se rejoindre sur les boulevards vers Jean Jaurès. Des barricades sont érigées avec des poubelles. Les forces de l'ordre enveloppent les boulevards sous un épais voile de lacrymogène.
Il est près de 23h quand ce chassé-croisé s'essouffle. Toulouse n'avait pas tremblé ainsi depuis les Gilets Jaunes. Beaucoup de manifestants s'interrogent d'ailleurs sur le retour à ce mode d'action pour faire reculer le gouvernement.
Le vent, particulièrement violent ce jeudi soir vient balayer les rues jonchées de déchets et de douilles de grenades lacrymogènes.

Agrandissement : Illustration 6
