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Billet de blog 1 août 2023

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Question sur l'environnement, l'écologie, le rôle et la place de l'intellectuel

Réflexion issue d'un séminaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’idée générale est la suivante : ce problème de valeurs est centré sur le développement durable. Depuis les années 60 (style californien) on se demande si c’est sincère ou artificiel ? Est-ce que dans l’écologie, le développement durable, l’humanitaire, le développement des entreprises, il y a manipulation (et de quelle sorte ?) ou est-ce qu’il y a un fond réel ?

Où se situe les sensibilités réelles ? Chacun des acteurs se contente d’avoir une sensibilité et cela ne va plus loin. On a fabriqué un système de valeurs (dans le discours politique et éthique) très commode qui fait semblant de passer à l’acte pour ne pas avoir de conséquences dérangeantes tout en ayant bonne conscience : on va détecter ce qui est actionable et comment on peut extraire les valeurs inconséquentes pour quelles soient conséquentes ?

Aujourd’hui : Manuel CASTELLS, sociologue, porte son angle de réflexion sur la modernité :

  • 1998 : L'Ère de l'information. Vol. 1, La Société en réseaux, Paris, Fayard (réédition en 2001)
  • 1999 : L'Ère de l'information. Vol. 2, Le Pouvoir de l’identité, Paris, Fayard
  • 1999 : L'Ère de l'information. Vol. 3, Fin de millénaire, Paris, Fayard

(1) La conclusion des 3 gros volumes (Fin de millénaire, l’ère de l’information. Conclusion générale de la trilogie - à télécharger ici), ces trois tomes de « l’ère de la révolution » (mutations économiques, la globalisation éthique et politique, l’ère internet), est particulièrement intéressante - en particulier dans sa structure : ce texte est coupé avant un poème.

A.

Manuel CASTELLS porte une analyse de l'effondrement de l'URSS - en particulier le passage sur Oulianov qui est une allusion à Lenine, de par son vrai nom et porte sur 1902 car Lénine publie un texte « Que faire ? » : quand les intellectuels veulent changer quelque chose, ils disent quoi faire et sans plus.

(1) La nouveauté, c’est la perte de l’option idéologique.

Encore dans les années 70, l’action était apparentée à une appartenance (il y avait un choix qui donnait une option et dictait quoi faire).

Entre l’adhésion idéologique (pertinence de l’idéologie) et la séparation avec cette appartenance : la réponse est la fin du 20e siècle avec l’effondrement du marxisme et du bloc de l’est et de la Chine. Au niveau idéologique c’est une faillite même si ce n’est pas une faillite institutionnelle : il n’y a pas d’alternative à la globalisation, une pensée unique et un consensus maintenant ;

(2) L’identification des idéologies à des groupes.

Autrefois on était identifié de nature idéologique, aujourd’hui on a de multiples groupes qui coexistent qui ne sont pas forcément cohérents : tout est recentré sur l’individu.

B.

Bien sûr, je ne veux pas dire en tant qu’intellectuel (il faisait un testament, car il avait un cancer), il ne veut pas dire ce qu’il faut faire et il va expliquer pourquoi il va le faire : qu’est-ce que l’intellectuel doit faire ? Son travail académique tout en se préservant du monde ? Ou doit-il être engagé au sens traditionnel du terme : pour lui l’intellectuel, n’est ni l’un, ni l’autre.

C.

Il passe à la confession : les philosophes interprètent le monde. Ce qui importe c’est de transformer le monde et non pas uniquement l’interpréter : ce qu’il dénonce dans l’idéologie et dans l’interprétation, c’est que quand on est dans l’action on perd de la compétence de l’interpréter (travail pour Greenpeace, débat sur les OGM : la rationalité et la neutralité des acteurs sont soupçonnées).

Expérience dans les sciences humaines : conflit entre le réel et les préférences (idéologies) individuelles. Dans les sciences humaines et sociales, il y a une tension entre l’idéologie et l’expérience de la réalité : le biais empêche un raisonnement rationnel (on a déjà les réponses à nos questions).

Dans le travail et la publication on a choisi ces thèmes, on contribue à l’action : en SHS, faire un travail est incarné et participe dans l’action. La question qui motive un travail importe bien plus que les réponses apportées. Le travail engagé participe à la logique des valeurs. Le travail intellectuel a sa logique propre et ne peut être justifié (il critique le marxisme). En SH il faut développer une réflexion qui ne soit pas identifiable à une idéologie : il faut produire une réflexion qui soit appropriable par n’importe quel acteur social.

C’est son devoir en tant qu’intellectuel d’avoir une neutralité qui va permettre aux acteurs sociaux de s’approprier d’un choix délibératif : cf. Marie Douglas et le problème du militantisme. Un militant ne crée pas la situation de dialogue, on crée un rapport de négociation et il n’y a pas de véritable réflexion. La nouvelle façon d’agir sur le monde, c’est l’isolement de l’intellectuel qui rendra son travail utilisable.

Mc Luhan : le médium (le média) est devenu le message, une fin en soi.

Les nouvelles valeurs ne sont pas des valeurs comme les autres et ne sont pas des valeurs idéologiques : internet n’a pas de contenu propre et a des potentialités universelles.

On passe d’un système de valeurs fermées à un système de valeurs ouvertes comme l’école Républicaine qui préempte des contenus (écologie, développement durable, etc.).

La question c’est le nouveau rapport aux nouvelles valeurs : le bon usage d’internet (la culture) permet l’accès à des choix rationnels par les acteurs, c’est un autre niveau. C’est une nouvelle forme d’intellectualisme et une nouvelle forme de rapport aux valeurs qui permet l’accès à une liberté d’action.

Une mutation sur ce que « valeurs » veut dire et le nouveau rapport/statut à ces valeurs.

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