Suis-je antisémite ? Quand je refuse de parler de Gaza comme une prison à ciel ouvert. Gaza est un ghetto ! Les habitants de Gaza, sont enfermés parce qu’ils sont palestiniens et non parce qu’ils ont été jugés. Les images des building s’effondrant rappellent étrangement celles de Varsovie, quatre-vingt ans plus tôt.
Je m’interroge. Est-ce que l’on devient ce que l’on combat ? Est-ce que l’on est condamné à reproduire les horreur que l’on a subi ?
Suis-je antisémite ? Quand je suis scandaliser par la différence de traitement médiatique et politique, entre l’opération spécial en Ukraine et celle à Gaza. Je devrais être choquer par le massacre de Boutcha et mais pas par celui de Gaza. Je devrais m’insurger par un missile sur un hôpital de Marioupol mais pas par l’anéantissement de l’ensemble des hôpitaux de Gaza.
Je m’interroge. Une photo d’otage israéliens est-elle plus télégénique que celle d’un gazaoui ? La souffrance d’un israélien ou d’un Ukrainien doit-elle plus nous émouvoir ?
Suis-je antisémite ? Quand je m’horrifie de la mort d’un humain, qu’il soit tué par machette, par balle, ensevelit par un bâtiment, ou pulvériser par un missile. Dois-je faire une différence entre les morts ? Est-ce que toutes les vies ne se valent pas ?
Je m’interroge. La Shoa justifie-t-elle la Nakba ? Le 7 octobre, justifie-t-il l’écrasement de Gaza et du Liban ? Qu’est ce qui justifie de tuer méthodiquement 40 000 personnes, dont 70 % de femmes et d’enfants ? Pour en venger 1 500 ! Ce n’est plus de la vengeance mais de l’extermination.
Suis-je antisémite ? Quand je hurle de rage et de douleur, en regardant l’image de ces parents, décharnés par la faim, le visage recouvert, des restes de leur petite fille, démembré par une bombe israélienne. Où de ces drones Israéliens recherchant les enfants pour les abattre à coup de missile. Où encore, de ces colons qui descendent froidement des hommes et des femmes, sous le regard bienveillant de l’armée israélienne.
Je m’interroge. Quel crime peut justifier une telle barbarie ? En cautionnant ces atrocités, ne sommes nous pas des barbares comme les autres. Ne perdons nous pas notre humanité. Si celui « qui sauve une vie, sauve l’humanité ». Que devient celui qui tue des humains ?
Suis-je antisémite ? Quand je m’insurge contre le discours de nos gouvernements, qui disent qu’Israël a le droit de se défendre. Comme si cette guerre avait commencer le 7 octobre. Comme si envahir ses voisins, assassiner ces opposants partout dans le monde et tuer des civils innocents pouvaient être justifié.
Je m’interroge. Quel crédit pour l’occident, avec une telle disparité de traitement entre les exactions russes et israéliennes ? Avec Israël, l’occident perd le peu de crédit qu’il lui restait. Notre parole ne vaut plus rien !
Suis-je antisémite ? Quand je critique la maturité des avocats du Golan. Parce que selon Netanyahou, toute critique contre Israël est de l’antisémitisme. Suis-je antisémite quand je condamne la politique d’épuration éthique et le génocide mené à Gaza. Ce n’est pas parce que je dénonce Israël, que je soutiens ses opposants. J’exècre autant le Hamas qui a massacré les membres du Fatah avec la bénédiction de Netanyahou, que le Hezbollah qui gangrène le Liban. Et je hais profondément le régime Iranien des mollah qui terrorise sa population.
Et je m’interroge, n’est-ce pas l’illusion des fous et des psychopathe, que de penser avoir la paix, en opprimant ces voisins. Comment espérer une paix pour Israël et ses voisins, quand la terre, labourée par les bombes, abreuvée du sang des innocents, fertilise les graines de la haine, prêt à faire émerger de nouvelles d’horreurs.
Et, ces juifs israéliens, qui comme moi, condamnent ces atrocités, sont-ils antisémites ?
Alors suis-je antisémite ? Peut-être !
En brandissant cette insulte à tout bout de champ, l’objectif est de nous faire taire. Car plus que les mots, c’est notre silence et notre inaction qui autorisent et cautionnent ces crimes.
Alors si être antisémite, c’est condamné ce régime génocidaire, appeler aux boycottes des produits israéliens, et à faire pression sur nos gouvernements.
Alors je suis antisémite ! Mais il fut un temps ou cela s’appelait être humaniste.
PS :« La meilleure façon de se venger d'un ennemi, c'est de ne pas lui ressembler." Marc auréle.
NB : Il ne voulait pas dire etre pire.