1.
La Première ne vint qu'après un long travail,
D'un sujet il fallut faire un vrai citoyen ;
La faute du tyran créa la république,
Seule vraie patriote et seule amie du peuple.
Aimons du Champ de Mars la Révolution
Quand naquit à Paris notre fraternité
2.
La seconde ajouta le mot fraternité
A sa devise. Hélas, méprisant le travail,
Elle voulut trahir la révolution,
Et, donnant le suffrage à chaque citoyen
Laisser périr le pauvre et tirer sur le peuple.
Déjà César prenait le nom de république...
3.
Faute de roi crédible on eut la république,
Quand Thiers eut tué notre fraternité.
Mais ouverte à la voix rugissante du peuple
Elle permit qu'enfin s'exprime le travail.
Faire du travailleur un libre citoyen,
De Jaurès, telle était la révolution.
4.
Quand César sous le nom de révolution
Avait assassiné la vieille république,
Chrétien, communiste, étranger, citoyen
Contre l'ignominie firent fraternité.
Puis contre les dominés un infâme travail
Ternit la Quatrième et dégoûta le peuple.
5.
Jeanne d'Arc en képi convoqua notre peuple.
Coup d'état permanent ou révolution ?
De notre indépendance admirable travail
Tu fis, mais pour autant, étrange république
Tu permis le déclin de la fraternité ;
Enfin tu spolias les droits du citoyen.
6.
Bientôt, tu le verras, mon ami, citoyen ;
Conscient de son droit, notre glorieux peuple
Fera l'égalité et la fraternité !
Par un vote exprimant la révolution,
La Sixième sera enfin la République
Que nous aimons, de la justice et du travail.