La nuit dernière, j’ai levé mon télescope dans le ciel de Corse, et j’y ai cherché quelques réponses aux malheurs qui nous rongent. C’est souvent vers le ciel que les Hommes se tournent lorsque le destin se noircit.
J’ai alors pointé un de ces nuages célestes qui peuplent notre voie lactée, une nébuleuse qui porte le nom de Orion. Et ce que j’y ai photographié m’a frappé.
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Au premier regard, Orion est un spectacle de la Nature, une toile aux couleurs éblouissantes. Mais en y regardant de plus près, plus longtemps, et en cherchant dans les méandres d’Orion, j’ai alors compris… que là bas il n’y avait rien. Rien que du feu, rien que du gaz, et rien que du vide. Un million de degrés dans le cœur d’enfer des étoiles, et pas plus d’un atome par mètre cube dans les nuages qui leur donnent naissance.
Orion nous renvoi à cette chose contingente et fragile, cette absence de mort que l’on nomme la Vie. A quelques kilomètres au dessus de nous, par delà notre fine et douillette atmosphère, ne règnent que le vide et la solitude. Le froid saisit chaque grain de poussière, et les vents solaires balayent tout.
La terre est un joyau, et la vie qu’elle abrite est un cadeau inestimable. Orion, c’est tout le contraire, c’est l’absence de Vie.
Alors toi, le combattant qui n’aimes plus la vie, pose ton arme rien qu’un instant, pour regarder les fourmis qui marchent, les plantes qui poussent, et les enfants qui courent. Ça n’est pas dans le ciel que nous devons croire, mais plutôt dans la vie.
Que cette absence de vie qu’est le ciel puisse nous rappeler en creux ce que nous devons à notre planète et à nos semblables.
Que cette photographie puisse être partagée aussi loin qu’il est possible, et s’associer à tous les messages d’espoir d’une humanité qui se battra pour la vie.