Environ 15% du territoire mexicain est contrôlé par le cartel des Zetas, des anciens militaires dont certains ont été formés par la CIA, le GIGN et le Mossad... Comment sortir de cette situation? Les solutions de l'ancien président Fox.
"On peut affirmer, sans exagérer que dans la région nord-est du pays, entre le 101e méridien et le 21e parallèle, c'est-à-dire une superficie de 300.000 km² (15% du territoire mexicain), les autorités formellement constituées ont presque perdu la bataille contre le groupe criminel des Zetas. Et ce, sur deux fronts : la levée de l'impôt et le contrôle de la sécurité publique", explique le journal mexicain Excélsior.
Dans son éditorial du 4 septembre 2011, Pascal Beltrán del rio, directeur du quotidien mexicain Excélsior, s'alarme de l'influence prise par les Zetas, ce groupe criminel formé par d'anciens militaires d'élite. Formés par la CIA, le GIGN et le MOSSAD, ces anciens militaires ont peu à peu déserté les forces spéciales mexicaines et guatémaltèques pour rejoindre les cartels qui leurs offrent des rémunérations sans commune mesure. Les Zetas se sont formées à la fin des années 1990 pour constituer le bras armé du cartel du Golfe. Dix ans plus tard, le groupe s'est séparé du cartel, mais poursuit ses activités. Enlèvements de migrants, vols, extorsions sont ses trois mamelles de financement.
Son influence s'étend de la frontière nord-est du pays (ils ont mis le feu à un casino de Monterrey le 25 août dernier, voir ici) jusqu'au Yucatán et racketent les commerçants en instituant un impôt parallèle. Que fait la police locale ? Rien. A "Zetaland" (Pascal Beltrán del Rio parle de Zetanie), elle est souvent corrompue.
Au total, environ un tiers du territoire mexicain est sous contrôle des cartels. Comme on peut le voir sur cette carte élaborée par les autorités US:
L'ancien président mexicain, Vicente Fox, connu pour être en faveur de la légalisation des drogues au Mexique, réitère sa position dans un entretien au journal argentin La Nación (c'est ici). Pour lui, la solution est de retirer les troupes mexicaines déployées sur une grande partie du territoire. « Elles sont incapables d'assurer des tâches policières et violent fréquemment les droits de l'homme », dit-il. Il propose également de légaliser « les drogues », qui pourraient constituer « un bon marché d'exportation pour le Mexique ». Et enfin, il souhaite que soit adoptée la possibilité de candidatures citoyennes pour les élections. Actuellement il faut passer par un parti pour se présenter. Mais la réforme politique présentée au Parlement, et qui tarde à être adoptée, l'autoriserait.
Fox a de bonnes idées. Mais pourquoi ne les a-t-il pas appliquées lorsqu'il était à la tête du pays de 2001 à 2006 ?