Raphaël Morán
Journaliste @raphamoran
Journaliste à Mediapart

80 Billets

1 Éditions

Billet de blog 14 octobre 2010

Raphaël Morán
Journaliste @raphamoran
Journaliste à Mediapart

Les mineurs mexicains, eux, n'ont pas eu la même chance...

Eux aussi étaient au fond de la mine. Eux aussi travaillaient pour une grande compagnie minière. Eux aussi ont entendu un grand fracas. Eux aussi parlaient espagnol. Mais ils ne sont jamais remontés à la surface.

Raphaël Morán
Journaliste @raphamoran
Journaliste à Mediapart

Eux aussi étaient au fond de la mine. Eux aussi travaillaient pour une grande compagnie minière. Eux aussi ont entendu un grand fracas. Eux aussi parlaient espagnol. Mais ils ne sont jamais remontés à la surface.

Pendant que le Chili célèbre le sauvetage de 33 mineurs coincés à 600 mètres de profondeur dans la mine de San José au nord du pays, le Mexique se rappelle d'une catastrophe similaire. Le 19 février 2006, 65 mineurs du gisement de Pasta de Conchos dans l'Etat de Coahuila (nord du Mexique) ont été ensevelis par une explosion à 2 heures du matin. Quatre ans plus tard, la question n'est même plus de savoir si le gouvernement et la direction de Grupo México -première entreprise minière du pays- auraient pu ou non sauver les 65 hommes. Les familles n'ont qu'une demande : récupérer les cadavres de leurs proches.

Au Chili, la compagnie minière, aidée de l'Etat ainsi que de dons privés a mis en branle un chantier de sauvetage des mineurs qui a abouti au succès que l'on sait. Au Mexique, le président de l'époque, Vicente Fox ne s'était même pas déplacé. Pire, le Parquet général mexicain a classé l'affaire. Il n'y a pas de responsables. On ne connaît pas les causes de la catastrophe. Sur cette photo, le syndicat local des mineurs s'en prend au président de la compagnie minière pour son attentisme.

La fin du calvaire des Chiliens a réveillé les souvenirs de Pasta de Conchos. Aujourd'hui, la Commission des droits de l'homme du Mexique rappelle à l'Etat qu'il n'a pas assumé ses responsabilités pour sauver les mineurs ensevelis. L'opinion quant à elle, oscille entre la tristesse et la satire.

« Si les mineurs étaient mexicains, ils ne seraient jamais sortis ! ». Voilà la phrase satirique qui tourne en boucle, au milieu d'autres moqueries, sur Twitter, le site de micro-messages.

Deux groupes de corridos (musique traditionnelle du nord du Mexique) ont également composé chacun une chanson en hommage aux mineurs défunts.

>A lire : Chili : au-delà de la lisse populaire, sur le site du Monde Diplomatique.

>A écouter : le corrido de la catastrophe de Pasta de Conchos:

Bienvenue dans Le Club de Mediapart

Tout·e abonné·e à Mediapart dispose d’un blog et peut exercer sa liberté d’expression dans le respect de notre charte de participation.

Les textes ne sont ni validés, ni modérés en amont de leur publication.

Voir notre charte