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Billet de blog 20 octobre 2010

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L'Amérique latine dans le classement RSF : les pays qui inquiètent

L'ONG française Reporters sans frontières (RSF) vient de publier son classement mondial de la liberté de la presse. Tous les ans, RSF attribue une note à chaque pays après avoir rassemblé un certain nombre d'indicateurs comme les pressions du pouvoir, le nombre de journalistes menacés voir assassinés, ainsi que sur la pluralité des médias.

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L'ONG française Reporters sans frontières (RSF) vient de publier son classement mondial de la liberté de la presse. Tous les ans, RSF attribue une note à chaque pays après avoir rassemblé un certain nombre d'indicateurs comme les pressions du pouvoir, le nombre de journalistes menacés voir assassinés, ainsi que sur la pluralité des médias.

Observons la situation de l'Amérique latine. Cuba, la Colombie, le Honduras et le Mexique sont toujours dans les limbes du classement pour différentes raisons. Après le coup d'Etat en 2009 contre le président Manuel Zelaya, le Honduras se classe comme le pire pays d'Amérique centrale en termes de liberté de la presse « avec un bilan humain comparable, au Nord, à celui du Mexique, qui le devance pourtant de peu », note RSF.

Le Mexique reste le pays où les assassinats de journalistes sont les plus nombreux. Mi septembre, un photographe du Diario de Juárez a été tué dans sa voiture, et l'un de ses collègues blessés. Les 66 autres crimes depuis 2000 ne sont toujours pas élucidés.

Au sud du continent américain, la situation en Colombie est toujours marquée par de grosses difficultés pour les journalistes : "les ravages du scandale du DAS s'ajoutent à deux assassinats (dont un au mobile professionnel confirmé)".

Notons une amélioration de la situation à Cuba. Où, on le rappelle, la liberté de la presse n'existe pas. Mais où, contrairement au Mexique, les journalistes ne sont pas assassinés : « Pour la première fois depuis la création du classement annuel en 2002, Cuba ne fait pas partie des dix derniers. Cette progression est principalement due à la libération de 14 journalistes et 22 militants pendant l'été 2010. La situation sur place, cependant, n'évolue guère, la censure et l'oppression étant toujours le quotidien des dissidents politiques et des professionnels de l'information. »

Le Salvador, pays où a été assassiné le photographe Christian Poveda, réalisateur de La vida loca, en 2009, le gouvernement a fait des efforts contre l'impunité, ce qui limite sa plongée dans le classement, tandis que la situation se tend au Panama avec des pressions, une détention en forme de règlement de compte et des mauvais traitement contre des journalistes.

La Bolivie, l'Equateur et le Venezuela restent encore des pays où l'exercice du journalisme est difficile en raison de l'extrême polarisation politique entre le gouvernement et les oligarchies. Tandis que les pays du Cône Sud connaissent des améliorations (Argentine, Chili, Paraguay et Uruguay) auxquelles s'ajoute cette fois celles du Brésil. « Le géant d'Amérique latine doit sa meilleure place à une diminution des faits de violence graves qui minaient jusqu'alors certaines régions et à des gages de lutte contre l'impunité dans certaines affaires. Il la doit aussi à des évolutions législatives favorables en matière d'accès à l'information et de liberté éditoriale, comme la réaffirmation du droit à la caricature en période électorale », note RSF.

Pour tout savoir de l'élaboration des notations pays, c'est ici.

Et le classement 2010 intégral de RSF est là.