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Billet de blog 30 mars 2012

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L’art contemporain mexicain : 12 ans de résistances

L’exposition Resisting the present au Musée d’art moderne de la ville de Paris présente 24 artistes mexicains inspirés par l’évolution sociale, politique et économique du Mexique depuis les années 2000.

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L’exposition Resisting the present au Musée d’art moderne de la ville de Paris présente 24 artistes mexicains inspirés par l’évolution sociale, politique et économique du Mexique depuis les années 2000.

Stupeur, étonnement, rire, admiration, tristesse. Les multiples sentiments qui saisissent le visiteur de l’exposition Resisting the present montrent la richesse des œuvres exposées au Musées d’art moderne à Paris. Le musée a réuni les œuvres de vingt-quatre artistes, dont la plupart sont nés après 1975, qui s’inspirent de la réalité mexicaine depuis le début de l’alternance politique en 2000. Sculptures, photographies, peintures, installations, dessins, vidéos, toutes les formes y sont. Et aucune ne tombe dans le travers de « l’art engagé ». Car même si les thèmes d’inspiration (la frontière, le narcotrafic, la violence, sociale ou physique) prêtent souvent à des poncifs, les artistes eux, montrent la réalité, la détournent, l’interprètent.

L’une des œuvres les plus marquantes est celle du jeune Bayrol Jiménez. Dès le début de l’exposition, sa fresque, à la croisée du mural mexicain et de la bande-dessinée, met en scène l’imagerie récurrente de la grande histoire mexicaine tel les héros, les volcans mythiques de la Vallée de Mexico, mais aussi l’aigle et le serpent ou encore la chaise présidentielle ; en y ajoutant les signes qui font désormais du quotidien mexicain : les silhouettes de narcotrafiquants, les voitures de police, chars des temps modernes ou curés libidineux. Et à y regarder de plus près, le président Juárez (qui a impulsé les réformes libérales du pays au 19e siècle) est un cyclope, tandis que le poète nahuatl Nezahualcóyotl (représenté sur les billets de 100 pesos) s’est fait décapiter façon règlement de comptes.

A ne pas rater non plus, l’inquiétante installation des « Oiseaux de mauvais augure » d’Arturo Hernández, pour laquelle l’artiste a utilisé des pierres d’un immeuble effondré près de chez lui.

Les curateurs ont également inclus, et il faut le saluer, plusieurs films, vidéos et documentaires. Soulignons la présence de El Sicario, l’itinéraire glaçant d’un tueur, ou encore El Velador, un documentaire qui permet de se promener dans les allées du cimetière de Culiacán où les tombes de narcotrafiquants sont de véritables mausolées.

Informations pratiques: Resisting the Present, Mexico 2000 - 2012

Du 9 mars – 8 juillet 2012 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris

Tél. 01 53 67 40 00. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h

>En savoir plus: une série d'articles sur l'art contemporain mexicain, en français, sur le blog La Part manquante.