La liberté de la presse est de nouveau en deuil au Mexique, après l’assassinat de la journaliste Regina Martínez. Elle était correspondante de l’hebdomadaire d’investigation Proceso dans l'Etat de Veracruz. Son lot quotidien était de couvrir les règlements de comptes entre les bandes du crime organisé, sans oublier les complicités des hommes politiques locaux avec la mafia.
La journaliste, âgée de 49 ans, a été retrouvée morte, asphyxiée et frappée, la mâchoire cassée, samedi 28 avril. Son ordinateur et ses deux téléphones portables ont été volés. Une voisine ainsi qu’un réparateur ont alerté la police en voyant la maison de Regina Martínez étrangement ouverte.
Cela fait plusieurs années maintenant que le Mexique est l’un des pays les plus dangereux du monde pour l’exercice du journalisme. Nous vous en parlions dans notre enquête ici.
Et derrière le paravent des multiples commissions et Parquets spécialisés, le pouvoir ne montre que son indifférence face à ces crimes où sont parfois impliqués des responsables politiques locaux inquiets de la divulgation de leur complicité avec les cartels de drogue.
Le fondateur de l’hebdomadaire Proceso, ainsi que son directeur Rafael Rodríguez Castañeda ont rappelé que les discours de bonnes intentions du gouverneur de Veracruz sonnent faux, lorsqu’on sait que les 5 crimes des journalistes perpétrés depuis 2011 dans cette région sont restés impunis.
Par ailleurs, les autorités locales ont régulièrement recours à la méthode douce (achat massif des exemplaires) ou à la méthode forte (rétention des livraisons) pour priver les kiosques des exemplaires de Proceso trop compromettants. « Ceci nous oblige à recourir à l’anonymat pour nos reporters, envoyés spéciaux et correspondants régionaux qui travaillent sur les questions de sécurité », ont déclaré les dirigeants du journal.
Que faire face à ces crimes qui se doublent d’une inacceptable impunité ?
Pour s’informer et se mobiliser, les Citoyens pour la paix au Mexique - Groupe Paris proposent une soirée d’information avec débat et témoignages d’un caricaturiste de Veracruz de passage à Paris. Un spectacle de danse et des spécialités mexicaines sont également au programme.