La Ferté-sous-Jouarre
L'ex-notaire condamné à une interdiction d'exercer
18.02.2011
Serge B. n'a plus le droit d'être notaire. Le tribunal correctionnel de Meaux a condamné mercredi cet ancien notaire de La Ferté-sous-Jouarre à dix-huit mois de prison avec sursis pour « abus de confiance par officier ministériel », et surtout à une interdiction d'exercer son métier pendant trois ans. Cet homme de 43 ans devra en outre verser 1 € de dommages et intérêts au conseil régional des notaires. « Il a nui à ses victimes, mais aussi à l'ensemble des notaires qui ont des pouvoirs considérables et exceptionnels, ce qui leur impose une rigueur et une probité absolues. Il a porté atteinte à l'image de la profession », estimait l'avocate de la partie civile. Le procureur adjoint Olivier L'Etang avait requis deux ans de prison avec sursis et une interdiction d'exercer d'une durée de cinq ans : « Le prévenu est resté mystérieux sur ses motivations, invoquant des raisons irrationnelles. On confie aux notaires nos intérêts et notre vie privée. Ils doivent mériter la confiance de leurs concitoyens. » Plus de 46 000 € ont été détournés de comptes clients C'est à la suite d'une inspection annuelle menée en 2009 que la chambre départementale de la profession avait découvert des irrégularités dans la comptabilité de l'étude, avait alerté le procureur de la République de Meaux et enclenché une procédure disciplinaire. Serge B. allait reconnaître les faits. Entre janvier 2006 et juillet 2009, il a détourné plus de 46 000 €, provenant de comptes clients tenus à l'étude, en remplissant des chèques à son nom. Pas forcément des comptes dormants, certains étaient actifs. Il avait détourné l'argent dans le dos de son associée. Le prévenu avait également perçu 4 000 €, hors comptabilité, en prodiguant des conseils. Pour expliquer son comportement, le prévenu — autrefois clerc dans une étude à Paris avant de s'installer à La Ferté-sous-Jouarre en 2004 — n'a même pas évoqué des difficultés financières. « Il y a eu un mélange des genres. J'étais fatigué, en divorce. C'est un manque de discernement, une bêtise. Ce sont des agissements d'enfant perturbé. » Et d'expliquer que parmi les 46 clients spoliés, certains étaient… ses amis. Les victimes récupéreront leur argent, grâce à la vente des parts que Serge B. détenait dans la société.
Le Parisien