A propos des commémorations

Il n'y a pas que le muguet qui fleurit au mois de mai (mal cette année aux dire des spécialistes...). Il y a aussi les commémorations. Que la République se souvienne chaque année de la victoire sur le Nazisme en 1945 est essentiel. Chacun en convient. Le 8 Mai est une date importante de notre histoire célébrée dans toutes les communes de France. Cette année, selon l'usage, le Président de la République a évoqué la Résistance, la solidarité devant l'adversité dans un discours convenu qui ne doit pas nous faire oublier, comme le dit Stéphane Hessel, que « le motif de la résistance, c'est l'indignation ». Rappelons qu'un an avant le 8 mai 1945, le Conseil National de la Résistance, avait adopté un programme dans lequel figuraient la Sécurité Sociale pour tous, le retour à la Nation des grands moyens de productions et des sources d'énergie (gaz, électricité), le droit à l'instruction pour tous sans discrimination, la liberté de la presse. Or, depuis plusieurs années, presque tous les acquis du programme du Conseil National de la Résistance ont été remis en cause ou balayés. Certains thuriféraires du pouvoir en place vont même jusqu'à rendre ce programme (qui a plus de 60 ans !) responsable de la crise que traverse notre pays...Il faudrait donc défaire tout ce qui a été fait ! Et ils appellent ça réforme ou rupture ! Il y a 30 ans, François Mitterrand accédait à la présidence de la République et la Gauche au pouvoir. Aujourd'hui, beaucoup en parle, certains se souviennent. Pour les socialistes, il est de bon ton de rappeler le « Peuple de Gauche » rassemblé autour de François Mitterrand...C'est vrai, ce rassemblement a bien eu lieu mais il ne s'est pas fait tout seul : le chemin parcouru du programme commun (1972) aux 110 propositions (1981) n'avait pas été un long fleuve tranquille...Qu'en reste-t-il aujourd'hui dans la mémoire collective ? L'abolition de la peine de mort (inscrite dans la Constitution), la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans (mise à mal aujourd'hui...), la libéralisation des ondes avec les radios libres (vite trustées par les radios commerciales...).De 1981 à 1983, des changements sont intervenus qui témoignaient de la volonté et de l'action de la Gauche unie. A partir de 83, c'est une autre histoire... Oubliée la rupture avec le capitalisme, la primauté du plan sur le marché... Depuis, les socio-démocrates se sont convertis en socio-libéraux soucieux d'être les bons élèves de la mondialisation et du capitalisme financier. Rien d'étonnant à ce qu'aujourd'hui, la corbeille de la mariée (entendez le programme du PS pour 2012) soit aussi peu attractive. Ne reste que l'illusion du candidat providentiel...Pour quel programme ?