J'ai oublié une catégorie ?
Peut-être.
Les candidats, eux, ont bel et bien tous oublié les enfants en tant que tels. Certains les ont pris en compte, très modérément d'ailleurs, mais seulement en tant qu'élèves scolarisés. Ce faisant, ils prévoient d'aggraver les nuisances qui leur sont déjà infligées, notamment aux plus jeunes (les plus fragiles). La pire des mesures prévue par les candidats c'est de créer de 400 ou 500.000 crèches supplémentaires, ce qui contribuerait à donner une vigoureuse accélération au mouvement de privation de leur famille pour les très jeunes enfants.
En ce qui concerne l'enfance, l'ignorance, l'indifférence, l'incompétence, le conformisme, la routine, etc. de nos candidats sont conformes à la tradition.
Dans la lignée de SARKOZY, F.FILLON veut sanctionner plus vite et plus fort les jeunes délinquants, sans rechercher ni, évidemment, corriger, les errements éducatifs, institutionnels, culturels, sociaux qui ont conduit ces jeunes à la délinquance, et sans avoir l'humanité de comprendre que ces jeunes sont d'abord des victimes de la maltraitance multiforme qu'ils ont subie.
J.L. MELENCHON institutionnaliserait l'avortement, déjà déclaré noble et gratuit par Marisol TOURAINE en conséquence de ses encouragements à la pratique sexuelle débridée dès la puberté. Il veut développer l'école à deux ans et rendrait la scolarité obligatoire (en contradiction avec la constitution) dès l'age de trois ans et jusqu'à dix huit ans, c'est à dire imposer encore plus d'école à tous les enfants dont la plupart sont déjà sursaturés d'école et frustrés de leur enfance.
B.HAMON attribue à l'école « de la République » des vertus qu'elle ne peut pas avoir et oublie les nuisances qu'elle porte, notamment à l'encontre des jeunes enfants qu'il veut scolariser, lui aussi, obligatoirement (en contradiction avec la constitution) dès l'age de trois ans. Il est, lui aussi, favorable à cette mesure de destruction massive qu'est la scolarisation à deux ans.
E.MACRON ne propose rien d'autre que le développement de l'instruction.
Parmi les autres candidats certains effleurent à peine le sujet, d'autres en font l'impasse totale.
Faut-il s'en étonner ?
Non. Ils sont le reflet de notre culture traditionnelle singulièrement aggravée par l'élevage mercenaire toujours plus précoce depuis quelques décennies.
Parce que, à la tradition hiérarchique du 19ème siècle, prolongée au 20ème, qui maintenait l'enfant dans une caste inférieure, s'est ajoutée la campagne du féminisme intégriste qui venait tout juste, dans les années 60, de terrasser le féminisme légitime. Selon la nouvelle culture ainsi créée, « les femmes ne peuvent plus, ne veulent plus, sacrifier leur vie sociale à l'éducation de leurs enfants » (Caroline ELIACHEFF) et, selon Marisol TOURAINE, « toutes les femmes sont des féministes qui luttent contre les « réactionnaires », les « obscurantistes », les « intégristes » ainsi qu'elle l'a dit à l'assemblée « des femmes » en 2015.
L'assemblée « des femmes » ! Le but est de répandre l'idée que toutes les femmes sont aussi intégristes qu’elles-mêmes. Alors qu'une majorité silencieuse de femmes (et d'hommes) restent attachés à leur rôle de parent.
Grace à l'occupation des postes clé ces intégristes ont monopolisé le discours et instauré la pensée unique.
La tribune n'est pas à la disposition de tout le monde, et d'autre part, dans cette optique, personne n'est enchanté de passer pour réactionnaire et obscurantiste en démontrant qu'une majorité de femmes (et d'hommes) ne suivent pas du tout le féminisme intégriste de Mesdames ELIACHEFF, TOURAINE et consorts.
Et qui oserait se déclarer contre la théorie qui veut libérer les femmes de l'esclavage, de la violence conjugale généralisée des hommes sur les femmes, de la privation de leur vie sociale, des féminicides etc. ?
Dans ce contexte l'omerta et les interdits sont la règle, le sacrifice des enfants qui est une impérieuse obligation est travestit en bienfait, les crèches étant mises non pas au bénéfice des parents pour les libérer, mais à celui des enfants qui, paraît-il s'y »épanouissent » et y jouissent de « bien-être ».
Nous sommes donc sommés de le croire et aussi que nos enfants s'épanouissent à l'école, pendant que toutes les mères se réalisent grâce à la double journée et au flirt avec le burn-out jusqu'à ce que meurent définitivement la vie privée et la famille.
Le blocage est suffisamment solide pour que les professionnels auteurs de livres qui décrivent comment se construit le cerveau et la personnalité psychique des très jeunes enfants se refusent à révéler au public le lien qui existe entre le stress infligé par le nouveau maternage et les maladies chroniques ou les « simples » difficultés à vivre de ces enfants devenus adultes (inaptitude aux relations humaines et au rôle de conjoint et de parent, difficultés de comportement, d'apprentissage, de raisonnement, insomnies, cauchemars etc.).
Nos candidats sont aussi des ignorants qui devraient savoir que les enfants ont besoin de leurs parents et qu'en conséquence il faut chercher le moyen de réduire le coût de la vie et le volume de la surconsommation pour permettre aux mères et aux pères (idéalement en alternance) de dégager les heures nécessaires à l'exercice de leur mission de parents. Nos édiles devraient aussi prévoir de s'attacher à revitaliser la vie privée qui est maintenant phagocytée par la vie professionnelle.
Les candidats à la présidence sont soumis à la même pression que le reste de la population. Ils ont aussi tout intérêt à se présenter comme étant « du bon coté »
le coté politiquement correct, pour augmenter leurs chances d’être élus.
Ainsi, quel que soit l'élu, l'énorme problème de l'aliénation collective de la société des adultes, qui résulte principalement (avec la pollution chimique) de la maltraitance subie dans la petite enfance, restera entier.
Le salut ne viendra pas du nouveau président. Il ne peut venir que de vous et de moi, c'est à dire de la société civile tout entière. C'est à nous, parents, grands-parents, futurs parents, quelles que soient nos occupations, mais surtout si nous sommes des professionnels de l'enfance et surtout si nous sommes des médecins et chercheurs, à la fois spécialistes des neurosciences et des sciences sociales, c'est à nous de faire progresser la connaissance parmi la population pour réduire, et idéalement supprimer les erreurs éducatives et les comportements égoïstes qui n'ont pas leur place dans les rapports que les adultes doivent avoir avec les enfants.
Le 20 avril 2017
Raymond SAMUEL
26190 LEONCEL
Tél. : 0475440620
Courriel : famiresam@orange.fr
2
Billet de blog 21 avril 2017
UN PRESIDENT POUR TOUS LES FRANCAIS
Pour les travailleurs, les hauts fonctionnaires, les chômeurs, les femmes, les hommes, les enfants, les vieux, les retraités, les entrepreneurs, les rentiers, les enseignants, les militaires, les civils, les riches, les pauvres, les mères, les pères, les biens-portants, les dépressifs, les heureux, les malheureux, les généreux (y en a encore ?), les égoïstes...et les autres.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.