La société Asia Pulp Paper et sa complice, la compagnie Paper Excellence, qui drainent la richesse des forêts mondiales, se distinguent par leurs pratiques environnementales douteuses, fixent les prix sur le marché mondial et avalent la vie de travailleurs en n’inquiétant que des Bureaux de la concurrence visiblement impuissants, réussiraient à duper les autorités du monde entier. Le capitalisme ne serait pas plus en cause que les politiciens par leur manque d’intérêt, d’intelligence et de courage.
Ce point de vue humaniste par lequel moult problèmes découleraient de faiblesses humaines vient d’une compréhension statique du capitalisme. Ses forces productives et ses rapports de production, l’infrastructure de l’édifice définit-on, seraient la base sur laquelle reposerait sa superstructure tels le droit, l’État et l’idéologie. Même si ce point de vue ne peut nier que l’infrastructure détermine en dernière instance la superstructure, l’immobilité qu’il donne au capitalisme permet une « autonomie relative » de la superstructure et « une action en retour » sur la base (Louis Althusser). De là, se crée l’illusion du bonhomme capable de contrôler l’économie par le biais de l’État.
Par contre, dans un monde en mouvement, certains diront en dégénérescence, le capitalisme présente une superstructure traînant de la patte derrière une infrastructure qu’elle n’arrive pas à rattraper. Le degré de liberté qui lui était donné dans un modèle statique s’épuise devant les difficultés d’accumulation et de concentration du capital que lui cause son retard sur l’infrastructure.