L'expression « Nos démocraties… » est un euphémisme.
La démocratie, ici comme ailleurs, est celle qu’exigent les capitalistes pour leur permettre d’accumuler et de concentrer le capital dans le contexte d’une saine concurrence. Le recours au peuple ne vise pas tant à arbitrer l’exercice démocratique au sein de la classe économiquement dominante qu’à valider sa recherche impérieuse de profits.
« Nos démocraties … pourrissent » à la même vitesse que la saine concurrence cède au monopolisme. Elles pourrissent comme le capitalisme pourrit. Ce qui ressemblait jadis à une relation démocratique entre capitalistes concurrents devient une autocratie de grands bourgeois devenus des rentiers de la production. Ce glissement "antidémocratique" du profit à la rente, du libéralisme au monopolisme, inaugure une ère de fabuleuses richesses soutenues par d’incontournables pénuries raisonnées.
Les gosseux qui s’inclinent devant la monarchie sont le symptôme d’un malaise plus profond que le déclin démocratique. Ils témoignent du déclin capitaliste.
Et j'ajoute:
Il est vrai que le glissement du libéralisme au monopolisme ne date pas d’aujourd’hui. Le capitalisme y était prédestiné par ses lois d’accumulation et de concentration du capital. La classe dominante peut ralentir la négation de la libre concurrence par des lois antitrust et des comités de surveillance. Mais elle n’a pas la capacité de stopper ce vieillissement. Ma seule prétention est que le glissement du capitalisme vers une plus grande monopolisation de l’économie creuse également les rides de la démocratie libérale.