La stratégie d’élever le taux d’intérêt de base pour réduire l’inflation répond d’abord aux intérêts de la classe économiquement dominante. Le raisonnement qui soutient l’adoption d’une telle stratégie ne tient pas la route.
Les économistes protesteront, avec chiffre à l’appui, que la loi de l’offre et de la demande, est démontrée depuis longtemps. Lorsque la demande d’une marchandise est supérieure à l’offre, le prix de cette marchandise tend à s’apprécier. Du coup, ils assurent que même si l’inflation résulte du dérèglement de cette même loi, elle permettrait tout de même de sortir du chaos sans toucher à ce qui l’a provoqué et le provoque encore. Cet illogisme, une fois accepté, permet à la Banque du Canada d’agir selon les intérêts de la classe dominante qui tient à conserver son entière liberté de produire pour s’enrichir, le temps que les causes inflationnistes s’atténuent d’elles-mêmes.
La stratégie de relever le taux d’intérêt de base est dictée par la montée du taux de profit pendant une période inflationniste. Comme l’écrivait Marx, livre troisième du Capital au chapitre XXI, «L’intérêt n’est… rien d’autre qu’une… partie du profit que le capitaliste actif doit payer au propriétaire du capital, au lieu de le mettre dans sa poche.»