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1/6 de l’humanité vit dans des bidons-ville. Le système économique capitaliste et sa pensée néolibérale exigent pour pouvoir exister une planète de bidons-ville (Mike Davis). L’exploitation de l’environnement par le capitalisme a ses racines dans l’exploitation de la force de travail. La révolution écologique demande la cessation du cercle vicieux de l’exploitation, à la fois, de la population et de la nature.
La crise climatique a pour source l’économie capitaliste, dont sa logique intrinsèque est l’injustice économique et sociale que font peser ceux qui possèdent le capital sur les plus pauvres. À l’injustice sociale et économique se rajoutent l’injustice et le ‘racisme environnemental’, car les plus précaires sont également les plus touchés par la crise climatique et environnementale. Dans tout le système économique capitaliste, la partie la plus riche de la société est aussi responsable de la crise climatique, car « [l]es 10% les plus riches de la population mondiale sont responsables de 50% des rejets de CO2. Et les 20% les plus riches de 70% des rejets ».[1] « Les trois milliards de la population la plus pauvre n’émet essentiellement pas de gaz à effet de serre qui sont responsables des dégâts les plus importants de la crise environnementale…le développement des conditions de vie des plus pauvres n’est pas en conflit avec la résolution de la crise climatique, qui est un problème des plus riches. » 8% de la population globale, environ 500 millions d’individus les plus riches à l’échelle mondiale sur 7.8 milliards de personnes, émettent la moitié des gaz à effet de serre à travers le monde. L’empreinte écologique des riches et super riches est de 100 à 1000 fois plus importante que le reste de la population.[2]
La crise est politique, sociale, économique, et écologique. En sortir nécessite le dépassement de la logique productiviste. La résolution de ces crises ne se trouve pas, comme on veut nous le faire croire, dans l’accès à la richesse capitaliste par les couches sociales les plus défavorisées, car elle nécessite la croissance qui est destructrice de l’environnement et qui créera encore plus de conséquences néfastes sur le social. Il s’agit d’améliorer « le statut des exploités et des opprimés » en dépassant le modèle économique basé sur la consommation à outrance, et l'exploitation de la planète par les intérêts privés.
Dans la logique néolibérale et l’économie capitaliste, l’agriculture n’est pas là pour produire de la nourriture, mais du profit ; le système de santé est une marchandise, et la santé un sous-produit. C’est un système qui fonctionne sur des coûts impayés, car les portions substantielles des coûts de production ne sont pas prises en compte dans les dépenses des industries et multinationales, mais sont transférées sur les populations, comme nous le prouve chaque crise du capitalisme. Par exemple : le prix de l’extraction des énergies fossiles, d’exploitations industrielles, de l’agriculture et de la pêche intensives, dans l’atmosphère ne prennent pas en charge les rejets des gaz à effet de serre, et les dommages écologiques.
En résumé, la croissance économique est devenue dans la société capitaliste la religion mondiale. D’avoir basé le fonctionnement des sociétés sur l’autel de ce dieu mène l’humanité à des inégalités toujours extrêmes, des violences et des guerres chroniques et finalement à une crise environnementale effroyable. Les destructions écologiques proviennent de la logique et la nature profonde du système capitaliste. La logique capitaliste génère une déconfiture de la classe moyenne. Elle crée une pauvreté endémique chez les plus démunis à un niveau encore jamais atteint dans toute l’histoire de l’humanité où une minuscule partie des êtres humains, atrocement riche, capte la plus grosse part de la richesse, de la croissance et génère l’essentiel de la contamination du monde.
Vouloir faire peser la responsabilité de la crise sur les parties de la population la plus désœuvrée, et une imposture.
RPNRG
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[1] John Bellamy et Fred Magdoff, What every environmentalist needs to know about capitalism, 2011.
[2] Ludo de Witte, Quand le dernier arbre aura été abattu, nous mangerons notre argent : le capitalisme contre le climat, 2019.
[3] John Bellamy et Fred Magdoff, What every environmentalist needs to know about capitalism, 2011.