REFLEXIONS D'UN LOSER VOLONTAIRE

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Billet de blog 1 janvier 2024

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LOI IMMIGRATION : LA "DÉCIVILISATION", C'EST MACRON.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La loi immigration votée à l'assemblée nationale le 19 décembre dernier est une honte pour la France.

Elle l'a été par le Front National, LR et environ les 3/4 des députés de la majorité relative présidentielle.

L'extrême droite a pu dire à raison qu'il s'agit pour elle d'une victoire idéologique.

En effet; la quasi-totalité des articles de cette loi doit rendre encore plus difficile la vie quotidienne des étrangers non européens dans notre pays.

Les tout petits points positifs du projet de loi initial sont balayés.

Les travailleurs étrangers concernés en situation régulière se voient appliquer la préférence nationale pour des allocations vitales comme l'APL et les allocations familiales.

Les travailleurs sans-papiers voient leur régularisation éventuelle, au bout du parcours du combattant qu'est leur vie quotidienne, soumise au pouvoir discrétionnaire des préfets, qui jugera de son "intégration" à la société française à partir de critères extrêmement flous et fondamentalement répressifs.

Les enfants nés en France de parents étrangers se voient supprimée l'acquisition automatique de la nationalité française à leur majorité, soit l'application du droit du sol, et, à l'âge où ils en prendront conscience, se sentiront de facto moins chez eux que leurs camarades nés de parents français. 

Pour se limiter à ces trois cas de figure, le texte et le sous-texte  de cette loi sont clairs : la France n'aime pas les étrangers.

Où, plus précisément, la France n'aime pas les étrangers qui n'ont pas la peau blanche.

Car, sinon, comment justifier l'accueil, tout à fait à juste titre, d'environ 100 000 Ukrainiens depuis la guerre déclenchée par la Russie, qui ne sont absolument pas concernés par la préférence nationale en matière d'allocations ?

Le texte et le sous-texte de cette loi sont racistes.

Ils sont en contradiction avec les valeurs de notre civilisation gravées dans notre Constitution.

Hors, l'étude annuelle que publie depuis maintenant 33 ans la Commission Nationale Consultative des Droits de L'homme sur le racisme en France, étude basée sur une très large pluralité de sources et donc autrement plus fiable que certains sondages d'opinion, montre que le racisme recule régulièrement en France et qu'une large majorité de Français fait preuve de tolérance et de fraternité en la matière.

Hors, la quotidienneté vécue en France montre bien que, très largement, les gens d'origines différentes s'entendent bien dès lors qu'ils se côtoient, se connaissent.

Tout simplement parce qu'ils constatent l'évidence : n'en déplaise aux racistes encore trop nombreux en France, les êtres humains sont fondamentalement tous les mêmes.

En fait, le vote de cette loi, sous l'impulsion directe d'Emmanuel Macron, par la majorité des députés de son camp, obéit à une logique d'une grande lâcheté : courir après l'extrême droite parce que cette dernière parle fort et attise en permanence le racisme, du Front National à Reconquête et aux groupuscules violents d'ultra droite qui leur sont très proches, notamment via leurs collaborateurs parlementaires et/ou d'élus locaux.

San parler des média appartenant à Vincent Bolloré.

Lâcheté doublée d'une méconnaissance (naturelle ? volontaire ?) de la réalité vécue, bien moins empreinte de racisme qu'ils semblent le croire. 

Voire triplée d'un impensé raciste.

Le Conseil Constitutionnel doit d'évidence censurer cette loi.

Et n'en déplaise à ce misérable  Éric Ciotti qui prétend que les décisions du conseil constitutionnel sont purement juridiques ; comme si le droit n'exprimait pas de fait une vision philosophique et donc politique au sens le plus élevé du terme. 

On assiste d'ailleurs à ce spectacle inouï d'un président de la république, d'une première ministre, d'un ministre de l'intérieur et de députés de la majorité relative présidentielle reconnaissant eux-mêmes que la loi qu'ils ont concoctéé et votée est inconstitutionnelle...

L'extrême droite et la droite LR disent d'ores et déjà que, si la loi est censurée, il faudra faire un référendum sur l'immigration.

Référendum impossible dans le cadre constitutionnel actuel, qui écarte à juste titre les sujets propices à toutes les discours démagogiques et de haine possibles.

Voilà à quoi nous conduit Emmanuel Macron.

Alors que, de plus, le président du Medef a récemment rappelé que la France aura besoin d'une forte immigration de travail dans les prochaines décennies, pour des raisons tout simplement démographiques.

À ce sujet, rappelons que ce n'est pas la présence des travailleurs étrangers en France qui explique les bas salaires : ce sont les politiques patronales en la matière. 

Lors des dernières élections européennes en 2019, j'ai voté pour la liste macroniste contre l'extrême droite.

Aux élections européennes du 9 juin prochain, je voterai contre l'extrême droite, c'est à dire pour la gauche.

Soit notamment pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers, sans lesquels l'économie et la société françaises ne fonctionneraient pas, et qui "rapportent" plus à la France qu'ils ne lui "coûtent", pour la simple et évidente raison qu'ils ne lui ont rien "coûté" avant leur arrivée en France.

Mauvaise année aux racistes et à leurs complices.

Bonne année à tous les autres.

Ils sont largement les plus nombreux.

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