REFLEXIONS D'UN LOSER VOLONTAIRE

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Billet de blog 6 janvier 2022

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OBJECTIF 2022 : EXPULSER L'EXTRÊME DROITE DU SECOND TOUR.

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Triste anniversaire.

Il y a exactement un an, des militants d'extrême droite organisés en milices prenaient d'assaut le Capitole à Washington pour opérer un coup d'État afin d'empêcher la proclamation de l'élection de Joe Biden, élu avec plus de sept millions de voix d'avance sur Donald Trump.

Bilan humain : cinq morts.

L'enquête parlementaire en cours aux États-Unis est en train de démontrer, malgré toutes les tentatives d'obstruction à celle-ci par Donald Trump, que l'ex-président d'extrême droite a non seulement clairement incité ses partisans à envahir le Capitole lors du meeting précédant immédiatement l'assaut, mais qu'il a prémédité et organisé celui-ci avec ses plus proches conseillers.

C'est cela, l'extrême droite au pouvoir quand elle le perd.

Revenons en France.

Les deux principaux candidats de l'extrême droite française, Marine Le Pen et Éric Zemmour, se situent tout à fait dans la mouvance idéologique et politique de Donald Trump.

Éric Zemmour le revendique.

On en a eu un premier aperçu lors de son meeting à Villepinte le 6 décembre dernier, quand des militants d'un groupuscule d'extrême droite (heureusement dissous depuis par le gouvernement) ont tabassé des militants pacifiques de SOS Racisme.

Lors d'un débat télévisé juste après l'invasion du Capitole sur la chaîne LCI, on avait pu voir Bastien Lejeune, journaliste à Valeurs Actuelles, refuser de condamner cette tentative de coup d'État ; interloqué, Yaël Goosz, chef du service politique de France Inter, lui avait alors demandé ce qu'il dirait si cet évènement s'était produit à l'Assemblée Nationale française ; Bastien Lejeune s'était contenté de baisser la tête sans rien répondre.

L'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs Actuelles soutient la candidature d'Éric Zemmour.

Marine Le Pen, se fait depuis peu plus discrète sur le sujet, toute à sa tentative visible d'apparaître pour le contraire de ce qu'elle est, l'héritière de Jean-Marie Le Pen.

Elle qui avait fait le pied de grue au rez-de-chaussée de la Trump Tower pendant la précédente campagne électorale présidentielle pour recevoir l'adoubement de Donald Trump.

Elle qui a invité en guest star au congrès du Front National le 10 mars 2018 Steve Bannon, principal conseiller politique de Donald Trump, qui y a appelé les militants présents à porter leurs convictions racistes "comme un badge d'honneur".

Elle dont le service d'ordre de son parti politique a été impliqué dans de nombreuses et violentes agressions physiques contre des opposants et des journalistes.

Elle qui a appelé les généraux factieux auteurs de la tribune publiée le 21 avril dernier dans Valeurs Actuelles "à la rejoindre dans la bataille pour la France".

Marine Le Pen et Éric Zemmour partagent, outre leurs programmes racistes, la même détestation néofasciste de la démocratie.

Marine Le Pen qui a déclaré au début de l'année 2014 : "En France, quand un pouvoir se met en place, il est toujours confronté à des contre-pouvoirs limitant ou empêchant la mise en oeuvre de ses projets. Cela doit cesser."

Éric Zemmour, qui veut supprimer le Conseil Constitutionnel, garant du fait que les textes juridiques essentiels respectent la Constitution.

J'en viens au premier tour de l'élection présidentielle du 10 avril prochain.

Actuellement, les enquêtes d'opinion indiquent que le total des intentions de vote en faveur des candidats d'extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour, plus Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, auxquels on peut ajouter François Asselineau et Jean Lassalle, est d'environ 33%.

Dans cette situation très inquiétante, le point électoral négatif pour l'extrême droite est que ses deux principaux candidats se partagent l'essentiel de ces 33%, soit autour de 15% chacun.

En ce qui concerne l'extrême gauche et la gauche, leur faible total d'intentions de vote situé autour de 25% ainsi que le nombre de candidats en lice amènent, à peine plus de trois mois avant le premier tour de l'élection, à la quasi-certitude de l'absence de la gauche au second tour.

Qui plus est, au vu du total des intentions de vote pour l'extrême droite, la gauche, même si un de ses candidats arrivait presque par miracle au second tour, ne serait pas le rempart efficace contre celle-ci.

Électeur de gauche à toutes les élections locales, je le regrette beaucoup. Mais c'est ainsi.

A mes yeux, les deux seuls candidats en situation de battre l'extrême droite sont Emmanuel Macron et Valérie Pécresse.

Je reviens au titre de cet article.

Pour interdire à Le Pen et à Zemmour d'accéder au second tour, deux conditions pouvant se cumuler sont requises.

La première, c'est le vote au premier tour pour l'un(e) des autres candidat(e)s.

De Valérie Pécresse à Nathalie Arthaud en passant par Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg, Yannick Jadot, Christiane Taubira (?), Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, la palette de choix est large.

C'est une lapalissade, mais j'y insiste quand même : mathématiquement, plus le nombre de voix pour les candidats qui ne sont pas d'extrême droite sera élevé, moins le résultat en pourcentages de l'extrême droite le sera.

La seconde, c'est de placer en tête dès le 10 avril prochain les deux candidats en situation de l'être : Emmanuel Macron et Valérie Pécresse.

Pour ma part, restant un homme de gauche et assumant totalement ma décision, en l'état actuel des choses, je voterai dès le premier tour pour Emmanuel Macron.

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