"Notre démocratie a les moyens de se défendre. Notre État de droit protège notre démocratie. Aussi contre les menaces de l'intérieur."
Cette déclaration est celle d'Olaf Scholz, le chancelier allemand social-démocrate, il y a moins d'un mois.
Elle fait suite à la décision de la justice allemande d'autoriser le service de police des renseignements intérieurs à maintenir une surveillance étroite du parti d'extrême droite AFD.
Le tribunal allemand a indiqué : "L'AFD n'a pas le droit d'exiger que le BfV s'abstienne de le surveiller. Les lois existantes disposent d'une base légale suffisante pour observateur ce parti en tant que suspect."
Cette décision fait suite notamment à un projet de ce parti politique d'imposer aux étrangers résidant en Allemagne ainsi qu'aux Allemands "insuffisamment intégrés"...de quitter l'Allemagne...
Ainsi qu'à la déclaration de sa tête de liste aux élections européennes de dimanche, Maximilian Krah : "Un SS n'était pas automatiquement un criminel."...
La Justice allemande a également indiqué que l'AFD poursuit des aspirations liées à un « mépris de la dignité humaine » des étrangers et des musulmans.
L'AFD est depuis 5 ans membre du même groupe de députés européens que le Front National, Identité et Démocratie.
Jordan Bardella et Marine Le Pen ont beau, juste avant le examen de dimanche, avoir déclaré qu'ils rompaient leurs liens avec l'AFD, qui peut croire en leur sincérité après 5 ans d'affiliation commune au sein du même groupe ?
L'AFD ne s'est pas réveillée néo-nazie il ya un mois...
Pour ce qui est de la France, j'ai écrit depuis longtemps sur ce blog qu'à mon avis les bases constitutionnelles existantes également pour interdire le Front National (et Reconquête), ou au minimum faire ce qu'a décidé l'Allemagne.
En effet, le cœur du programme de l'extrême droite française est la préférence nationale, notion qui contredit directement le texte de notre Constitution.
Une preuve vient d'en être donnée supplémentaire par la juridiction chargée de son respect, le conseil constitutionnel.
Saisi par le parti de droite LR qui souhaitait la tenue d'un référendum sur le sujet de l'immigration, proposant entre autres de conditionner certaines prestations sociales pour les étrangers en situation régulière, le conseil constitutionnel a jugé cette disposition non conforme à la Constitution .
Que dire du programme du Front National en la matière : tout à fait la même chose.
Le Front National est un parti raciste et néo-fasciste.
On ne compte plus le nombre de déclarations racistes, anti-musulmanes, xénophobes, homophobes de ses élus européens, nationaux, régionaux et locaux.
On ne compte plus le nombre de collaborateurs de ces élus qui sont des militants de l'ultra-droite (dont bien des antisémites).
Cette ultra-droite qui manifestait tout récemment dans les rues de Paris, avec à sa tête Gabriel Loustau, fils d'Axel Loustau, ami proche de Marine Le Pen condamné définitivement par la Justice pour avoir effectué un salut fasciste
Dans le même registre : depuis l'élection de 89 députés RN en 2022, le nombre de crimes et délits à caractère raciste, xénophobes ou antireligieux enregistrés par les services de sécurité a très fortement augmenté en 2023, soit de 32%.
Certes, les élus du Front National n'appellent pas ouvertement à commettre ces actes.
Mais quand, pour ne prendre qu'un exemple, le député de la Gironde Grégoire de Fournas interpelle en pleine Assemblée Nationale un député La France Insoumise noir de peau d'un "(Qu'il(s)) retourne(nt) en Afrique !", qui peut nier que cela contribue à créer un climat propice à des actes racistes ?
A quand un réveil des autorités politiques et judiciaires françaises pour réprimer, dans le cadre de notre Constitution et de notre droit pénal, ces partis politiques de guerre civile ?
Pour conclure par les élections européennes, je voterai contre l'extrême droite pour la liste social-démocrate conduite par Raphaël Glucksmann.