La hausse très importante ces dernières semaines du prix du gazole et de l'essence a des conséquences évidentes sur le pouvoir d'achat des automobilistes.
Cette hausse a deux causes : d'abord, la hausse du cours du pétrole sur laquelle le gouvernement français n'a pas de prise directe, et, à un degré moindre, la hausse des taxes : la TICPE et, mécaniquement, la TVA.
Je partage les objectifs déclarés par le pouvoir : la lutte pour la santé publique s'agissant du gazole et contre le réchauffement climatique concernant l'essence.
Ce que je ne partage pas du tout, c'est le fait que les difficultés financières très grandes que cela entraîne, notamment pour les personnes mal rémunérées n'ayant pas d'autres choix que d'utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail et pour réaliser les activités de tout un chacun, n'ont pas du tout été prises en compte par ce même pouvoir.
Ce n'est pas étonnant : quand les choix politiques fondamentaux sont de favoriser le capital, quand Emmanuel Macron professe l'acceptation d'un travail sans nullement tenir compte du salaire, des conditions de travail et de la longueur du trajet domicile-travail, en un mot quand la conception sociale du gouvernement est en fait largement anti-sociale, on ne peut être vraiment surpris.
Derrière la question du prix des carburants, émerge la question du pouvoir d'achat de millions et de millions de gens qui ne veulent pas "perdre leur vie à la gagner".
La hausse du prix ne peut être acceptée que si, avant ou au pire simultanément, des investissements massifs sont réalisés pour que les automobilistes puissent utiliser des moyens de transport collectifs et moins ou pas polluants.
Sur ces points, je partage donc le mécontentement qui s'exprime.
Mais ce mouvement dit des "gilets jaunes" ne se réduit pas à cela.
D'abord, se pose la question de son origine.
Si le caractère spontané d'une partie de celui-ci ne fait pas de doute, il faut être singulièrement naïf ou singulièrement de mauvaise foi pour ne pas voir le rôle de l'extrême droite dans son développement.
L'un de ses premiers initialisateurs est d'ailleurs un dénommé Franck Buhler, qui, s'il ne s'est pas présenté comme tel, n'en est pas moins membre du parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, auteur du crime politique consistant à se désister en faveur de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle et à ainsi rompre le cordon sanitaire indispensable à l'égard de l'extrême droite.
Ce même Franck Buhler apparaît aussi en photo avec Renaud Camus, l'idéologue raciste d'extrême droite auteur de la notion du "grand remplacement" visant au fond à l'expulsion de France des non-blancs.
Ensuite, il y a le mot d'ordre du "racket fiscal" supposément mis en oeuvre par le gouvernement.
Là, on est carrément dans la terminologie habituelle de l'extrême droite.
L'actuel gouvernement italien largement composé de la Ligue, l'équivalent du Rassemblement National français, veut mettre en oeuvre cette politique : il a décidé de baisser à un niveau record l'impôt sur le capital, ce qui conduira inévitablement à la liquidation des services publics italiens, et au tout-privatisations. Donc à la loi du pognon.
Enfin, il y a le mode d'action, à savoir bloquer la circulation des voitures.
Que se passera-t-il si le parent s'occupant d'une personne âgée non autonome est appelé en urgence par celle-ci et arrive à un point de blocage ?
Pour conclure, je ne me joindrai pas à un mouvement manipulé et infiltré par l'extrême droite.
Un des mots d'ordre scandés par certains gilets jaunes est : "Macron, démission !".
Cherchez l'erreur...