Un bref rappel historique.
1870-1871 : guerre entre la France et l'Allemagne (à l'époque la Prusse).
1914-1918 : guerre entre la France et l'Allemagne et première guerre mondiale.
1939-1945 : guerre entre la France et l'Allemagne et seconde guerre mondiale.
Ainsi, en l'espace de 75 ans, trois guerres, dont deux mondiales, ont déchiré la France et l'Europe.
De 1946 à 2022, en l'espace de 76 ans, l'Europe unie est en paix.
C'est en effet dès 1946 qu'ont été prises, par la France, l'Allemagne et l'Italie, les premières initiatives visant à unir les pays de l'Europe de l'Ouest, afin que plus jamais la boucherie des première et seconde guerres mondiales ne se reproduise sur leurs sols.
C'est selon moi l'acquis le plus précieux de l'Union Européenne créée en 1957 par le traité de Rome, et élargie continûment par la suite, à la grave exception du Brexit.
Brexit survenu à la suite d'un référendum orchestré notamment par l'extrême droite britannique.
C'est parce que les pays européens, d'abord de l'ouest, puis de l'est, ont construit ensemble une institution basée sur l'union et la coopération que le poison du nationalisme et de la guerre a été écarté entre ces pays, pour la plus longue période de toute l'Histoire du continent européen.
Les deux seules guerres qu'a connues l'Europe depuis 1945 ont opposé des pays non membres de l'Union Européenne.
Ce fut la guerre en ex-Yougoslavie de 1991 à 2001.
C'est aujourd'hui la guerre en Ukraine causée par l'invasion de ce pays par le dictateur et criminel de guerre russe Vladimir Poutine.
C'est tout sauf un hasard.
Quand une idéologie nationaliste et agressive est développée, la suite logique en est la guerre.
Comment ne pas voir que l'alignement constant de Marine Le Pen sur Vladimir Poutine depuis 10 ans qu'elle dirige le Front National, Vladimir Poutine qui a financé sa dernière campagne électorale présidentielle, qui l'a reçue au Kremlin en tant que candidate à l'élection présidentielle et dont elle a déclaré "admirer la politique", est lourd de menaces sur la politique étrangère de la France en cas d'accession de la candidate d'extrême droite à l'Élysée ?
Lors de sa conférence de presse de ce mercredi 13 avril au sujet de ses orientations en matière de politique étrangère, elle a tapé à bras raccourcis sur l'Allemagne, et a souhaité une alliance future avec la Russie de Vladimir Poutine.
Ce même jour, interviewée sur la chaine BFM TV, elle a renouvelé sa volonté de transformer l'Union Européenne en une vague et fumeuse "Alliance Européenne des Nations", et a cité comme ses deux alliés possibles dans ce cadre la Hongrie et la Pologne, soit les deux seuls pays de l'Union Européenne à être menacés de sanctions par celle-ci pour avoir mis en place un régime autoritaire.
Régime autoritaire en Pologne par, entre autres, la suppression de l'indépendance de la Justice.
Régime autoritaire en Hongrie par, entre autres, la tenue d'élections avec des média totalement verrouillés par le gouvernement de Viktor Orban, lui-même fidèle allié de Vladimir Poutine.
Contrairement à ce qu'elle veut faire croire, le projet de Marine Le Pen consiste bel et bien à mettre à bas l'Union Européenne.
Pour commencer, elle veut baisser nettement le montant de la contribution financière de la France à celle-ci.
Soit, donc, prétendre vouloir y rester tout en en sortant de fait.
Marine Le Pen, c'est le Frexit de fait.
Comme le disait François Mitterrand à la fin de son second mandat de président de la République, "le nationalisme, c'est la guerre."
On le voit avec Vladimir Poutine.
On le verrait avec Marine Le Pen à l'Élysée.