Aux deux tours de cette élection présidentielle, ainsi qu'aux deux tours de celle de 2017 (et aux élections européennes de 2019), j'ai voté pour Emmanuel Macron (et pour la liste LREM).
Pour une raison essentielle : assurer la défaite de l'extrême droite.
Je considère ainsi avoir fait mon travail de citoyen engagé antiraciste et antifasciste.
Je n'ai jamais voté pour La France Insoumise.
Notamment en raison de son refus en 2017, réitéré à un degré un peu moindre cette année, de prendre clairement position pour le vote en faveur de l'adversaire de l'extrême droite au second tour.
Je suis, comme je l'ai déjà indiqué sur ce blog, un électeur de gauche, soit du PCF, de EELV ou du PS, à toutes les autres élections.
La situation est aujourd'hui très différente.
A rebours de sa démarche politique après l'élection de 2017, Jean-Luc Mélenchon a tendu la main à ces trois partis politiques de gauche.
Il en résulte donc la NUPES, soit la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale.
Ainsi, du fait de l'union de la gauche réalisée, je voterai au premier tour des élections législatives des 12 et 19 juin prochains, pour le candidat de la NUPES, qui se trouve être un candidat LFI dans ma circonscription.
Ainsi qu'au deuxième tour.
Sauf bien entendu si un autre candidat était mieux placé pour battre le candidat d'extrême droite si ce dernier était présent au deuxième tour et pouvait l'emporter.
Ce n'est pas que je n'aie pas quelques réticences relatives au positionnement de La France Insoumise.
Sur le plan international, sa position relative à l'annexion par la Russie de la Crimée ne me convient pas du tout, car elle revient à légitimer une révision des frontières par la force.
De même, son anti-américanisme quasi systématique me parait relever d'un réflexe pavlovien datant du siècle dernier.
Sur le plan national, si je suis d'accord sur le principe avec l'augmentation du SMIC le portant à 1500 € nets (ce qui est le minimum pour vivre à peu près "normalement"), si je suis certain que les très grandes et grandes entreprises peuvent largement le financer, je suis dubitatif en ce qui concerne un certain nombre de moyennes entreprises et d'un grand nombre de petites.
LFI le reconnait d'ailleurs, puisqu'elle préconise la mise en place d'une sorte de caisse de compensation intra-patronale pour en mutualiser le coût.
Mais je ne vois pas très bien comment cette disposition peut être concrétisée.
Ces réserves faites, mon vote en faveur de la NUPES est motivé par deux raisons majeures.
1° Écarter l'extrême droite, électoralement et sur le fond, afin d'en finir maximalement avec ses thèmes haineux et mortifères nationalistes, racistes et néofascistes.
2° Imposer dans le débat public les valeurs de gauche autour du niveau des salaires, du droit du travail, des conditions de travail, des services publics, des valeurs de solidarité entre les individus.
Et ainsi contrebalancer les valeurs macronistes que je ne partage pas, à savoir la vision bien trop libérale de la société, mettant au coeur de tout non seulement l'entreprise privée, mais bien plus encore une conception entrepreneuriale de la vie de chaque individu, le poussant à une "performance" économique et financière qu'il faut soi-disant atteindre, en quelque sorte sans fin.
Sur la question de l'Union Européenne, la position de la NUPES me convient globalement.
Selon moi, l'existence de cette Union est décisive, tant pour le maintien de la paix à l'intérieur de ses frontières que pour son poids économique, monétaire et financier vis à vis de la Chine et des États-Unis notamment.
Cela dit clairement, la proposition de désobéir ou de déroger aux éléments des traités européens relatifs à un libéralisme économique à mes yeux excessifs se défend.
Car la France n'est pas la Grèce.
L'économie française est la deuxième de la zone euro.
La France est un des six membres fondateurs de l'Union Européenne, et son partenariat avec l'Allemagne en est le principal moteur.
Je ne vois pas comment l'Union Européenne peut exister sans la France.
Alors, dans un premier temps, demander, négocier avec fermeté , oui.
En cas d'impossibilité d'accord, déroger me parait réalisable.
Sur le fond de la règle de l'Union Européenne concernant les déficits des États membres devant être limités à 3% du Produit Intérieur Brut, non seulement cette règle n'est plus respectée depuis la pandémie du Covid-19, mais le président Macron lui-même a récemment déclaré que cette règle n'était plus adaptée aux grands enjeux de notre époque.
Alors...