REFLEXIONS D'UN LOSER VOLONTAIRE

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Billet de blog 21 juin 2018

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MARECHAL (ex-LE PEN) : LA (re)VOILA.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Marion Maréchal a décidé de supprimer le suffixe Le Pen de son nom d'état civil.

L'explication qu'elle a donné à ce sujet est un modèle de mensonge cynique et méprisant digne des pires politiciens.

Elle prétend qu'elle a accolé le nom Le Pen en 2012, quand elle s'est présentée comme candidate FN à l'Assemblée Nationale dans la troisième circonscription du Vaucluse, pour venger l'honneur du Front National dans l'affaire de la profanation de 36 sépultures juives du cimetière de Carpentras, en 1990.

Outre que l'enquête a démontré la culpabilité de quatre néonazis, soit pas précisément des adversaires du FN, elle s'est appelée Maréchal-Le Pen de 2009 à 2018, et a notamment mis en avant le patronyme Le Pen lors de cette élection de 2012 parce qu'il s'agissait de la circonscription de France où le Front National avait les meilleures chances d'obtenir un siège de député, ce qu'elle a d'ailleurs réussi. 

A la date de cette élection et dans cette circonscription, la marque Le Pen était comme on dit "porteuse".

Et c'est tout simplement parce que depuis son débat face à Emmanuel Macron en 2017, Marine Le Pen a montré tant son extrémisme de droite que le fait qu'elle n'était absolument pas digne de la fonction de Président de la République Française, qu'elle a donc choisi de changer d'état civil. 

Dans cette famille privée comme politique où les rivalités quasi-atridiennes et les changements d'identité ne sont pas rares, le sens de cette décision ne fait pas de doute.

Simultanément, elle assassine politiquement son grand-père en supprimant son nom, et prépare l'assassinat politique de sa tante en vue des prochaines échéances électorales. Elle a en effet déclaré qu'elle pourrait de nouveau être candidate à une élection. On devine sans peine à laquelle elle pense.

Deux d'un coup, ça fait quand même beaucoup.

Marion Maréchal Le Pen, à l'époque, avait courageusement renoncé à se représenter à la députation, dès après la lourde défaite de sa tante à l'élection présidentielle.

Elle continue néanmoins à faire de la politique, au sens des idées, et pas qu'un peu.

Elle est intervenue à la tribune de l'assemblée annuelle des ultra-conservateurs et ultra-droitiers américains réunie près de Washington, peu avant Donald Trump lui-même.

Elle fonde à Lyon un Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep).

Son but est, dit-elle, de renouveler, ou de restaurer, la pensée conservatrice.

Or, loin de la droite républicaine et démocratique, l'organigramme de l'Issep est rempli de fascistes et d'ultra-réactionnaires.

Ce qui est parfaitement cohérent avec les idées et les valeurs de Marion Maréchal.

Elle qui déclarait : "En France, on ne porte pas la djellaba."

Elle qui déclarait, alors candidate au conseil régional de la région PACA en 2015: "La Provence est une terre de résistance. Résistance des princes provençaux face à l'invasion sarrasine !"

Elle qui déclarait, à la même période : "Je ne veux pas une région black,blanc,beur, je veux une région bleu,blanc,rouge!"

Cette jeune femme au regard glaçant de froideur est un danger pour la France multicolore,tolérante, humaniste et pacifique.

Elle fait tout à fait concurrence à son grand-père, qui considère les chambres à gaz des camps d'extermination nazis comme étant un détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale.

Elle fait tout à fait concurrence à sa tante, qui, interrogée au sujet de la photographie du petit Aylan, enfant de migrants retrouvé mort noyé sur une plage turque en 2015, avait montré une absence totale d'émotion, relevée par plusieurs hommes politiques et journalistes.

Cette dernière vient de récidiver en condamnant du bout des lèvres la mise en cages d'enfants séparés de leurs parents migrants mexicains décidée par Donald Trump, avant de mettre immédiatement en cause les parents de ces enfants pour les avoir emmenés avec eux pour immigrer aux Etats-Unis.

A ses yeux, ces pauvres gens démunis de tout auraient donc dû laisser leurs enfants vivre avec eux, ou sans eux, dans la misère la plus noire.

L'extrême-droite, de la France aux Etats-Unis en passant par l'Italie, est l'expression d'un projet révolutionnaire d'une civilisation anti-humaniste au sens le plus profond du terme.

Elle perdra.

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