REFLEXIONS D'UN LOSER VOLONTAIRE

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Billet de blog 22 septembre 2023

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QUAND NICOLAS SARKOZY, ET EMMANUEL MACRON, NORMALISENT L'EXTRÊME DROITE.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Florilège de déclarations toutes récentes de Nicolas Sarkozy :

"La théorie du grand remplacement n'est pas d'extrême droite. Éric Zemmour a le droit de penser ça."

"Le Rassemblement National et Reconquête ! font partie de l'arc républicain."

"Il est insupportable de reprocher au RN de ne pas être dans le cadre de la République, puisqu'il présente des candidats aux élections."

"Le JDD (version Vincent Bolloré-Geoffroy Lejeune) est un journal de centre-droit."

"Personne ne définit jamais l'extrême droite."

Dès 2012, il déclarait : "Marine Le Pen est compatible avec la République." 

Florilège de déclarations récentes d'Emmanuel Macron :

"Le combat contre l'extrême droite ne passe plus par des arguments moraux." 

"Il faut reconnaître le résultat du vote. Les forces républicaines sont celles que les Français ont choisies."

"Vous n'arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour l'extrême droite que ce sont des fascistes."

 Tout cela en réponse à Élisabeth Borne qui venait de déclarer que "le Rassemblement National était l'héritier de Pétain."

Sans les mettre tout à fait sur les mêmes plans, comment ne pas qualifier ces déclarations de l'ex et actuel présidents de la République, non pas de dédiabolisation, non pas de banalisation, mais de normalisation de l'extrême droite ?

Que pensent ces deux hommes politiques de premier plan de la déclaration de Marine Le Pen en 2014, sur laquelle elle n'est bien sûr jamais revenue : "En France, quand un pouvoir se met en place, il est toujours confronté à des contre-pouvoirs limitant ou empêchant la mise en oeuvre de ses projets. [soit la définition même de la démocratie] Cela doit cesser. Si j'arrive au pouvoir, je serai dure avec ceux qui ne jouent pas le jeu." ?

Que pensent Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron du coeur du programme du Front national, à savoir la préférence nationale ?

Contrairement à ce qu'affirme Nicolas Sarkozy, l'extrême droite est très bien définie.

Le coeur de sa vision du monde est que la société ne constitue pas un corps social nourri de ses différences, mais au contraire un corps naturel unique, qui doit donc rejeter les corps naturels différents.

C'est cela, la préférence nationale, dont le sous-titre raciste est évident, et puise loin dans les racines du Front National.

Cette notion contrevient totalement à la constitution française, à la République Française.

Contrairement à ce que déclare Emmanuel Macron, personne ne dit que tous les électeurs de l'extrême droite sont des fascistes.

De même que personne ne soutient que les 37,3% d'électeurs allemands qui, le 31 juillet 1932 (donc exactement 6 mois avant que la droite allemande appelle Adolf Hitler au pouvoir) ont voté pour le parti nazi étaient partisans du génocide des Juifs allemands et européens qui s'en est ensuivi.

Même si comparaison historique n'est pas (totalement) raison, qu'auraient dit Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ce 31 juillet 1932 ?

Que le parti nazi faisait partie des forces républicaines de la République de Weimar ? 

Contrairement à ce que déclare Nicolas Sarkozy, le grand remplacement est typiquement non seulement une idée d'extrême droite, mais il renvoie, explicitement en ce qui concerne Éric Zemmour, plus ou moins implicitement en ce qui concerne Marine Le Pen, au coeur du programme de l'extrême droite, soit la préférence nationale basée sur un fondement raciste.

De deux choses l'une : soit Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ne pensent pas ce qu'ils disent, et ils sont coupables de misérables calculs politiciens extrêmement dangereux ; soit ils pensent ce qu'ils disent.

Dans les deux cas, c'est extrêmement grave.

Une bonne nouvelle pour conclure.

Saisi par le Front National qui récuse, à l'occasion des élections sénatoriales de ce dimanche, la catégorisation "extrême droite" dont il fait l'objet par le ministère de l'Intérieur, le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative du pays, a rejeté sa demande, indiquant qu'il n'y a pas "d'erreur manifeste d'appréciation" en la matière.

Qu'en pense Nicolas Sarkozy ?

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