La décision irresponsable et pyromane d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée Nationale le soir du résultat des élections européennes a eu deux conséquences majeures.
L'ensemble des partis de gauche ont réussi à mettre sur pied une alliance électorale permettant dans l'essentiel des 577 circonscriptions une candidature unique au 1er tour, sur la base d'un programme de gouvernement en rupture avec la politique ordolibérale d'Emmanuel Macron, qui consiste à favoriser par de multiples baisses et exonérations d'impôts les plus fortunés et les grandes entreprises privées.
Avec comme résultat un déficit élevé du budget de l'État et des résultats assez peu probants en matière de création d'emplois stables.
Fondamentalement, il s'agit de financer par le retour à une fiscalité tout simplement juste financièrement et socialement la réparation et le développement des services publics absolument essentiels, notamment de la santé et de l'éducation nationale.
Ainsi que de décider d'une augmentation substantielle du SMIC et des salaires des fonctionnaires, puis d'enclencher des négociations avec les partenaires sociaux pour les grilles des salaires dans le secteur privé.
Ainsi que d'abroger les réformes socialement injustes des retraites et de l'assurance chômage.
En bref, il s'agit d'un projet de gauche (et pas du tout d'extrême gauche) qui tranche effectivement aves les politiques menées depuis des décennies.
A ces dimensions économiques et sociales, s'ajoutent des engagements très clairs de lutte contre le racisme, l'antisémitisme, le rejet des musulmans, l'homophobie, la transphobie et le sexisme.
Au 1er tour de ces élections législatives anticipées, il est de la plus haute importance que les candidats du Nouveau Front Populaire recueillent le maximum de suffrages.
La deuxième conséquence majeure et absolument effrayante de la décision d'Emmanuel Macron, c'est de permettre à l'extrême droite d'accéder au pouvoir.
Je me limiterai à certains point particulièrement révélateurs du programme raciste, anti-social et ultra-autoritaire du FN/RN.
D'abord, rappelons que Marine Le Pen a toujours revendiqué assumer l'entièreté du passé du Front National (l'exclusion de son père n'étant donc qu'une manoeuvre pour tenter de faire croire l'inverse).
De plus, même sans parler des racines antisémites, racistes et xénophobes du RN, il suffit de constater la liste impressionnante de ses candidats à ces élections législatives ayant tenu tout récemment ou tenant des propos toujours aussi antisémites, racistes et xénophobes.
Venons-en au programme.
Jordan Bardella annonce vouloir exclure de certains emplois les Français qui ont une double nationalité ; donc, pour le FN/RN, la double nationalité fait de ces derniers des Français de seconde zone.
Jordan Bardella vient de déclarer : "nos compatriotes d'origine étrangère qui travaillent, paient leurs impôts, qui respectent la loi, qui aiment la France, n'ont rien à craindre de nous".
Tant pis s'ils sont au chômage, et aimer la France est une formule très vague...
Mais surtout la notion de Francais d'origine étrangère n'existe pas dans notre Constitution et dans nos lois, et pour cause : elle est contraire à toutes les valeurs de la République.
On est Français, point barre.
Ces deux aspects (sans parler de la suppression du droit du sol pour l'acquisition de la nationalité française) démontrent très clairement une chose : le programme du FN/RN est raciste et xénophobe.
J'en viens aux questions sociales.
Jordan Bardella veut supprimer dans l'Éducation Nationale les REP, soit les Réseaux d'Éducation Prioritaire, qui permettent aux élèves issus de milieux défavorisés socialement d'être mieux pris en charge par les enseignants.
Lors du débat télévisé d'hier soir, questionné à ce sujet, il a été totalement mutique sur la raison de cette suppression.
Jordan Bardella veut exonérer d'impôts sur le revenu tous les Français de moins de 30 ans.
Donc, un ouvrier de 31 ans paiera ses impôts, mais pas, par exemple, le trader à la Bourse ou le sportif très bien payé de 25 ou 29 ans.
Ces deux mesures, au-delà de la baisse de recettes fiscales pour l'État s'agissant de la seconde, démontrent très clairement une chose : le programme du FN/RN est dur avec les pauvres et doux avec les riches.
Enfin, ultra-autoritaire le programme du FN/RN ? Oui, très clairement.
Jordan Bardella a annoncé que si son parti politique obtenait une majorité relative, il refusera de devenir premier ministre.
C'est la preuve que l'extrême droite ne conçoit l'exercice du pouvoir qu'absolu, et est incapable de construire des coalitions démocratiques.
Marine Le Pen va jusqu'à demander, dans ce cas de figure, la démission du président de la République, alors qu'il est constitutionnellement élu pour 5 ans jusqu'en 2027.
L'extrême droite n'est pas à ça prêt pour tenter d'obtenir un pouvoir absolu.
Mais c'est tout sauf nouveau de sa part.
En 2014, Marine Le Pen déclarait : "En France, quand un pouvoir se met en place, il est toujours confronté à des contre-pouvoirs limitant ou empêchant la mise en oeuvre de ses projets".
Soit la définition même d'un pays démocratique, avec le Conseil d'État, le Conseil Constitutionnel, les syndicats, les associations.
Voici la fin de sa déclaration de 2014 : "Cela doit cesser. Je serai dure avec ceux qui ne jouent pas le jeu."
Pas besoin d'aller plus loin, non ?
Il est utile de rappeler que Donald Trump, grande référence du FN/RN, a démontré ce dont l'extrême droite au pouvoir est capable de faire pour le conserver à tout prix, avec la tentative de coup d'État opérée le 6 janvier 2021, après qu'il ait perdu l'élection présidentielle.
Pour le 2ème tour des élections législatives, il est donc impératif que les partis politiques se situant dans le cadre de la République, à savoir : LR non Ciottistes, L'UDI, Horizons, le Modem, Renaissance, le Parti Socialiste, le Parti Communiste Français, La France Insoumise prennent un engagement très simple et très clair.
Celui, en cas de risque d'élection d'un candidat FN/RN dans le cadre d'une triangulaire, soit trois candidats pouvant se maintenir au deuxième tour, de se désister systématiquement pour le candidat le mieux placé pour battre le candidat d'extrême droite.
Il en va de l'avenir de notre pays et de beaucoup, beaucoup, beaucoup de celles et ceux qui y vivent.