Effectivement, la conjugaison des différences est un facteur de convivialité, à faire valoir en ces tristes temps marqués par l'essor des nationalismes, de la xénophobie et de radicalisations réactionnelles. Le troisième principe républicain, la Fraternité, jusque-là peu laïcisé et promu, offre un cadre philosophique pour l'expression de la diversité culturelle constitutive de notre pays. Diversité héritière des langues-cultures des régions historiques et des outre-mer, ainsi que de celles des populations immigrées qui vivent notamment dans les quartiers populaires.
La culture nationale et singulièrement scolaire, actuellement mise à mal auprès des jeunes par la concurrence d'autres cultures dominantes (anglo-américaine) ne peut qu'être renforcée et épurée dans ses principes, grâce à ces apports vécus en complémentarité.
Le principe de fraternité n'occulte pas celui de l'égalité, qui se situe sur un plan socio-économique et qui est revendiqué dans les programmes éducatifs progressistes. Mais il apparaît comme un nouveau paradigme, la mondialisation et les medias conduisant à la confrontation des identités.
Le principe de fraternité n'occulte pas non plus celui de la laïcité, dont le champ d'intervention concerne les relations entre la République et les religions.
Le principe de fraternité n'occulte pas non plus celui de la liberté, actuellement menacé par la montée des autoritarismes et des violences, l'Etat montrant le mauvais exemple dans le cadre de l'Etat d'urgence. Une meilleure connaissance des cultures historiques et environnantes, de leurs valeurs intrinsèques, est une condition au maintien de la paix civile et des droits légitimes des citoyens. Elle contribue aussi à pondérer le système politique et économique dit libéral, survalorisé en France et en Occident, la liberté ne devant pas être celle du "renard dans le poulailler" ni conduire à un individualisme atomisant, source de régressions.
Sur la base du constat du caractère partiel de la refondation de l'Education nationale (loi de 2013), notre collectif travaille à la (re)construction des dialogues internes à l'institution. Un projet d'émancipation par l'Ecole et adapté à notre temps est conditionné selon nous à la qualité des collaborations à cultiver entre les champs pédagogigue, didactique et académique, en phase par ailleurs avec les préoccupations et aspirations démocratiques de nos concitoyens et des citoyens du monde.
Franc BARDOU professeur certifié d’occitan, docteur en littérature occitane (Toulouse)
Martine BOUDET professeure agrégée de lettres modernes, docteure en littérature française (Toulouse)
Tosse EKUE éducateur-animateur culturel (Toulouse)
Yann FIEVET professeur certifié de sciences économiques et sociales (Sarcelles)
Marie-France WINGHARDT ancienne formatrice, conseillère syndicale FSU (Essonne).
http://www.fraternite-generale.fr/programme/evenement/842-la-fraternite-un-nouveau-paradigme
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La Fraternité pour nous rassembler
Depuis le 13 novembre, nous mobiliser est une urgence mais autour de quoi nous rassembler ?
Comment lutter contre les peurs, les rejets, les replis identitaires et communautaires ? Comment promouvoir la tolérance et rappeler les bénéfices que nous pouvons tirer de nos différences, de notre diversité ?
En puisant dans nos racines pour réhabiliter la grande oubliée de notre devise républicaine : la fraternité.
La fraternité est un principe fort, à la fois symbolique et concret. Elle est aujourd’hui mise à mal, à la fois par la gravité accrue des fractures sociales et par le choc dramatique des ignorances entre cultures et communautés, des intolérances et des replis sur soi.
Or, la fraternité, morale et sociale, est une urgence.
Unissons-nous pour la promouvoir, pour lui donner le plus grand élan possible, à travers un essaimage d’actions culturelles, pédagogiques et citoyennes sur tout le territoire.
Donnons la vie à un grand Mouvement de la Fraternité ! Incarnons-la !
A partir du 2 novembre 2016, avec en point d’orgue le « Week-end de la Fraternité » des 5 et 6 novembre, mettons-la en acte au quotidien à travers des gestes simples et des engagements qui impulseront dans notre société un élan de mobilisation durable.
Nous pouvons tous, et tout de suite, commencer à la faire exister !
Abdennour BIDAR
Président de l’association « Fraternité générale »