Lettre ouverte à Barack Obamah.
Qu'il a dû être difficile à écrire, votre discours du 3 août 2015 :
"Il n'y a pas de défi qui représente une plus grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique. La plupart du temps, les problématiques auxquelles nous faisons face sont temporaires et nous pouvons nous attendre à ce que les choses s'améliorent si nous y travaillons dur. Mais voilà l'un des rares cas, de par son ampleur, de par sa portée qui, si nous ne le réglons pas, ne pourra pas être inversé. Et nous ne pourrons probablement pas nous adapter suffisamment."
Vous ne vous adressez pas au Peuple Américain, ni au Monde, ni à Dieu : vous savez bien qu'il est "trop tard". Non, ici, vous parlez pour la Postérité, pour l'Histoire, pour ceux qui survivront. Vous finissez votre dernier mandat et vous faites, enfin, ce discours "courageux" : annoncer à tous qu'il est trop tard, que "nous n'y parviendrons pas", mais que vous auriez bien aimé essayer !
Pourquoi, alors que vous saviez, n'avez-vous jamais abordé les VRAIS enjeux des politiques de consommation de masse ? Un rapport des nations unies (29 novembre 2006) indique que "l'élevage de bétail produit plus de gaz à effet de serre que l'ensemble des moyens de transports réunis, ils représentent 13 % comparés aux 18 % du bétail, dont les émissions de méthane sont 25 à 100 fois plus destructives que le dioxyde de carbone des véhicules". Tout ne dépend donc pas que des combustibles fossiles : l' ONU et d'autres agences, telles la FAO, rapportent que le bétail joue un rôle décisif sur le réchauffement, et "est la cause PRINCIPALE de consommation des ressources et de dégradation environnementale qui détruisent la planète".
Pourquoi, alors, personne n'aborde-t-il le sujet de l'élevage intensif ? Nous nous concentrons sur le gaz naturel et le pétrole, sur la fracturation hydraulique, la contamination de l'eau... En 2009, deux conseillers de la Banque Mondiale ont publié une analyse sur les gaz à effet de serre crées par l'homme, et ont découvert que l'élevage intensif ne causait pas 18% (comme indiqué précemment) mais bien 51 % des émissions de gaz à effet de serre (selon un rapport de Worldwatch de 2009).Du coup, L'ONU a relevé son estimation de 18 à 30 %...
Le pourrissement de notre "bel occident" a contaminé la Terre. Pire que tout, il a fait des envieux, qui quittent leurs traditions pour nous prendre en modèle, et détruire à leur tour la vie de leurs enfants. Pourtant, on n'entend toujours parler que des combustibles fossiles, et des robinets qui fuient. Le 2 juin 2010, un rapport de l'ONU déclare : "Une tendance mondiale vers un régime végétalien est essentiel pour sauver le monde de la faim, de la pauvreté de carburant et des pires impacts du changement climatique". Mais il vous faut plaire aux lobbies de l'élevage.
Pensez-vous vraiment que le malade pardonne au médecin qui ne l'a pas soigné, quand il pouvait encore ? Non, Monsieur, vous ne l'aurez pas, le "pardon de l'Histoire", que vous cherchez ici, sauf si vous prononcez, enfin, LE discours qui peut, à lui seul, changer le Monde et sauver nos enfants.
- Régis Sikosek, 07.08.2015.