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Billet de blog 18 juillet 2015

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Bon appétit !

Vous mangez du veau ? De l'agneau ? Du porc ? Du poulet ? Du crabe ? Des bigorneaux ? Non ? Peut-être prendrez-vous un bon steak de cheval ? Pourquoi pas du chien, ou une bonne cervelle de chat ? Pourquoi mangeons-nous celui-ci et pas celui-là ? Le goût en bouche ? Allez donc voir une ou deux vidéos tournées dans les abattoirs : vous découvrirez le "dégoût" en bouche... 

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vous mangez du veau ? De l'agneau ? Du porc ? Du poulet ? Du crabe ? Des bigorneaux ? Non ? Peut-être prendrez-vous un bon steak de cheval ? Pourquoi pas du chien, ou une bonne cervelle de chat ? Pourquoi mangeons-nous celui-ci et pas celui-là ? Le goût en bouche ? Allez donc voir une ou deux vidéos tournées dans les abattoirs : vous découvrirez le "dégoût" en bouche... 

Tous les animaux que vous y verrez souffrent au moment de la mort, tous ont peur de mourir, tous ont bien conscience de leur corps, tous ont surtout conscience du but final de leur présence en ces lieux. Il suffit de voir leurs yeux exorbités en sortant du camion, ou d'entendre les meuglements d'une mère, à qui on a volé son petit, pour qu'elle initie sa production de lait... Je ne joints pas les liens : je ne peux pas leur faire de publicité... Mais si vous cherchez, vous ne pourrez pas les manquer ! Surtout, ne me parlez pas du fait "d'étourdir l'animal" avant de l'égorger : si l'on assomme un humain avant de le décapiter, c'est moins grave ? 

En réalité, j'ai toujours détesté monter sur un animal, que ce soit un cheval, un âne, un chameau ou un éléphant : je trouvais qu'il y avait quelque chose qui cloche". J'ai toujours détesté aller voir des lions ou des girafes en cage : j'ai toujours pensé qu'ils n'ont "rien à faire là". J'ai détesté voir un ours blanc monter et descendre, tel un robot lobotomisé, dans son petit aquarium, j'ai eu envie de vomir quand quelqu'un derrière nous disait qu'il y a 3 ans de ça, "il faisait déjà la même chose"! J'ai toujours détesté couper des vers de terre en deux, quand je bêche la terre de mon potager. J'ai toujours eu en horreur les animaux empaillés, c'est quelque chose qui me glace les os. J'ai détesté décapiter à coups de pelle des serpents qui tentaient, affolés, de rentrer dans mon garage. J'ai enragé quand j'ai appris qu'il s'agissait d'une espèce en voie de disparition. J'avais une excuse : c'était pour protéger mes enfants de la morsure... Depuis longtemps, j'ai compris qu'il vaut mieux éduquer ses enfants et les informer des dangers qui les entourent, ou je devrais décapiter tous les serpents de la Terre ! J'ai été malade de devoir "faire piquer" (tuer) mon chien qui, jaloux, attaquait les enfants au visage. J'ai toujours refusé de faire castrer les chats qui vivaient chez nous. J'ai détesté, il y a 10 jours, jeter à la poubelle tout un seau de bigorneaux qu'on avait trop fait attendre : ils sont morts sans pouvoir profiter pleinement de leur ébullition progressive... Ç'a été la goutte d'eau, mon déclencheur. 

Quand j'étais enfant, il y avait partout des abeilles, des guêpes, des papillons, des oiseaux. Dans la mer, on pouvait ramasser des coquilles St-Jacques ou des huîtres, à marée basse. On pouvait se baigner dans toutes les rivières, qui n'étaient pas polluées par le lisier, générateur d'algues vertes, ou de cyanobactéries... C'était il y a 40 ans, "au siècle dernier"... Rassurez-vous, ça n'arrivera plus ! 

Aujourd'hui, j'essaie de voir "un peu plus loin que le bout de mon nez". J'aime savoir quelles sont les conséquences réelles de mes actes. Par exemple, j'essaie de comprendre pourquoi les abattoirs sont toujours bâtis loin des habitations. Sans doute pour les mêmes raisons que les chenils : les hurlements des torturés empêchent les voisins de dormir sur leurs deux oreilles ! J'essaie aussi de savoir pourquoi les os de poulet sont mous, désormais : sans doute parce que nous mangeons des bébés... 

Et puis, au gré d'une conversation internet (sur Mediapart) j'ai appris qu'on pouvait vivre sans profiter de la souffrance animale. C'est vrai, il faut changer quelques habitudes, mais le fait de savoir que je suis responsable, par mes achats, de 3000 morts d'animaux terrestres (et combien d'animaux marins ?) devrait compenser largement ce désagrément. J'ai appris que 16 Kg de céréales "produisaient" 1 Kg de viande. Qu'un bœuf "fournit" 1500 repas, alors que les céréales qu'il a mangées auraient pu servir 18000 repas ! Pour fournir 50 kg de protéines, un animal a dû consommer au minimum 800 kg de protéines végétales... Pourquoi "filtrer" nos céréales dans le corps d'autrui ? 

"Les animaux n'ayant pas de conscience, l'homme peut les manger!" Est l'argument principalement opposé aux antispécistes : en réalité, les animaux ont parfaitement conscience d'eux mêmes et de leurs congénères. Admettons que cette règle soit la norme : Chouette ! Nous allons pouvoir combler nos besoin protéiniques en mangeant les handicapés mentaux, les comateux, les tétraplégiques, les personnes séniles : à table ! 

Plus sérieusement, allant chercher plus loin, j'ai appris que le lait n'est pas bon -du tout- pour l'organisme d'un humain, que les publicités qui nous vendent "lait = calcium = meilleurs os pour nos enfants" nous mentent absolument : pour digérer le lait qui n'est pas de notre mère, pour absorber les œufs, pour assimiler la viande, nous utilisons le calcium de notre squelette, et souffrons d'ostéoporose ! Les vendeurs de compléments alimentaires se portent bien, merci ! Pourtant, nous dévorons viande, poisson, lait, beurre, fromage : nous devrions nous porter comme des charmes, non ? Sommes-nous faits pour manger de la viande ? Pas forcément en réalité ! Il existe des sportifs de haut niveau végétariens... Bref, on peut vivre très bien sans consommer les êtres qui nous entourent. 

La bonne nouvelle, hormis d'arrêter de manger des cadavres, c'est que ceux qui suivent ce chemin vivent en meilleure santé. Il ne tient qu'à moi alors de changer mes habitudes et d'orienter ceux qui me sont chers vers une vie plus saine, pour eux et pour les êtres dont je mangeais la chair. 

Je ne suis pas seul à avoir tenu ce raisonnement, à avoir fait ce choix : parmi les premiers végétariens célèbres, on peut citer Pythagore, dont les disciples croyaient que s'ils suivaient son mode de vie, ils auraient eux aussi une longue vie ! Vers la même époque, Siddhartha Gautama a commencé à parler du "respect envers toutes les espèces" en suivant un régime végétal. 

 Quelques "grands penseurs" sont parvenus à la même conclusion, prenant très tôt (dans l'Histoire) conscience de cette horreur que nous commettons, jour après jour :

 Pythagore : « Quel crime d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser avidement son corps d’un autre corps, et de vivre de la mort d’un être vivant comme nous ! » 

Milan Kundera : « La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité [...], ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » 

Ovide : « Quoi donc ? Au milieu de tant de richesses que produit la terre, la meilleure des mères, tu ne trouves de plaisir qu’à broyer d’une dent cruelle les affreux débris de tes victimes, dont tu as rempli ta bouche, à la façon des Cyclopes ? » 

Voltaire : « [I]l n’est que trop certain que ce carnage dégoûtant, étalé sans cesse dans nos boucheries et dans nos cuisines, ne nous paraît pas un mal [...] Qu’y a-t-il pourtant de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ? » 

Alphonse de Lamartine : « Tu ne lèveras point la main contre ton frère, et tu ne verseras aucun sang sur la terre, Ni celui des humains, ni celui des troupeaux, ni celui des poissons, ni celui des oiseaux. » 

Arthur Schopenhauer : « Une compassion sans bornes qui nous unit avec tous les êtres vivants, voilà le plus solide, le plus sûr garant de la moralité. » 

Henry David Thoreau : « Quel que soit mon régime personnel, je suis convaincu que la destinée de la race humaine est appelée, dans son évolution graduelle, à cesser de se nourrir de chair animale [...]. » 

Charles Darwin « Ceux qui réfléchissent à ce sujet pour la première fois se demanderont comment une telle cruauté [envers les animaux] a été permise pour se poursuivre à notre époque de civilisation. » 

Louise Michel : « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes. » 

Léon Tolstoï : « S’il cherche sérieusement et sincèrement la voie morale, la première dont l’homme se privera sera la nourriture animale ; car son usage est tout simplement immoral, car il exige une action contraire au sentiment de moralité – l’assassinat – et il n’est provoqué que par la gourmandise, la voracité. » 

Émile Zola : « Alors, est-ce qu’on ne pourrait pas, de nation à nation, commencer par tomber d’accord sur l’amour qu’on doit aux bêtes ? Et cela, simplement, au nom de la souffrance, pour tuer la souffrance, l’abominable souffrance dont vit la nature et que l’humanité devrait s’efforcer de réduire le plus possible, d’une lutte continue, la seule lutte à laquelle il serait sage de s’entêter. » 

Élisée Reclus : « Et puisque les physiologistes, puisque – mieux encore – notre expérience personnelle nous disent que cette vilaine nourriture de chairs dépecées n’est pas nécessaire pour entretenir notre existence, nous écarterons tous ces hideux aliments qui plaisaient à nos ancêtres, et qui plaisent encore à la majorité de nos contemporains. » 

Albert Schweitzer : « Il arrive que les hommes se laissent trop facilement décourager à la pensée que l’individu ne peut rien faire, et ils en viennent à vouloir fermer les yeux : ils ont l’impression qu’en tournant le dos, elles existent moins réellement. Ce point de vue est faux et lâche. » 

Mohandas Gandhi : « Quand je vois une vache, je ne vois pas un animal qui doit être mangé. Elle est pour moi un poème de pitié. [...] La protection de la vache [...] est la protection de toute vie, de tout ce qui dans le monde est faible est impuissant. La protection de la vache signifie fraternité des hommes et des bêtes. » 

Federico Garcia Lorca : « Et les terribles hurlements des vaches étripées emplissent de douleur la vallée [...]. Je dénonce tous ceux qui ignorent l’autre moitié [...]. Je dénonce la conjuration de ces officines désertes qui n’annoncent pas à la radio les agonies. » 

Georges Franju : « Quand je suis allé la première fois là dedans [l’abattoir], je suis rentré chez moi, j’ai pleuré pendant deux jours, j’ai caché tous les couteaux, j’avais envie de mourir. » 

Marguerite Yourcenar : « Je me dis souvent que si nous n’avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans des wagons à bestiaux, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n’aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. » 

Claude Lévi-Strauss : « Un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans les vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains. » 

Théodore Monod : « Pourquoi reconnaître des droits à l’animal implique-t-il nécessairement qu’on l’identifie à l’homme ? En dépit de nos différences, ne peut-on pas tout simplement lui accorder le droit de vivre, d’exister ? » 

Jacques Derrida : « Les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l’échelle mondiale l’oubli ou la méconnaissance de cette violence [envers les animaux] que certains pourraient comparer aux pires génocides. » 

J.M. Coetzee : « La grande majorité des gens organise sa vie de façon à penser le moins possible aux élevages et aux abattoirs, et fait de son mieux pour que ses enfants restent dans l’ignorance. » 

Paul McCartney : « Si les abattoirs avaient des murs de verre, tout le monde serait végétarien. » 

Yann Arthus-Bertrand : « Face à la souffrance d’un être humain ou d’un animal, il n’y a que deux attitudes possibles : construire un mur froid d’indifférence ou, au contraire, s’ouvrir et se laisser atteindre. » 

Plutarque : « Juste pour le plaisir de quelques pauvres bouchées de chair, nous privons une âme du soleil et de la lumière, et de la vie et du temps qui lui revenaient, et dont elle était née en ce monde pour jouir. » 

Mais ces "grands penseurs" ignoraient forcément une chose : "L'on a fait plus de dégâts en 30 ans que depuis que l'homme existe sur la terre" ... On critique souvent le WEB et ses travers, mais s'il est une chose à laquelle internet peut bien servir, c'est à ouvrir les yeux : allez voir les conférences de Gary Yourofsky, consultez les chiffres de "Terre sacrée", lisez quelques lignes de vegfaq.org : mais ne le faites pas pour moi, faites-le pour vous ! 

Voilà, c'est dit : je ne veux plus manger la chair de mes voisins sur Terre : je suis "végétarien". Je ne veux plus manger leurs œufs, ni boire le lait de leurs souffrances : je suis "végétalien". Rajoutez à ça que je n'aime pas voir torturer les animaux et que je les respecte en tant qu'êtres conscients : je suis "vegane". 

Vraiment, je vous en prie : prouvez-moi que j'ai tort, que je puisse à nouveau me repaître de leur chair, comme il y a quelques jours, quand j'étais ignorant !

- Régis Sikosek, le 21.07.2015

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