C'est peut-être l'histoire d'un carrefour.
Ce carrefour, beaucoup de voitures y passent, car il est sur un axe principal. Tous les matins, les gens circulent dans un sens, tous les soirs ils circulent dans l'autre. Cependant la route à cet endroit-là croise une autre rue, bien moins empruntée, mais tout de même, les gens la prennent.
Vous vous souvenez peut-être de cette fois, où à un carrefour, les feux étaient tombés en panne. Impossible de passer, dans aucun des sens. Les voitures ne faisaient que se bloquer entre elles. C'était comme ça avant, quand les feux de circulation n'existaient pas. Il y avait moins de voitures, aussi. Mais les accidents étaient plus nombreux, parce que la priorité, c'était un peu à celui qui avait le plus gros véhicule, celui qui arrivait le plus vite, ou celui qui klaxonnait le premier.
C'est bien les feux rouges, c'est nécessaire. Si tout le monde passe chacun à son tour quand c'est indiqué, pas de problème. Les accidents sont évités, la circulation est régulée. Quand on a mis en place les feux de circulation sur ce carrefour, il y avait souvent des gendarmes pour rappeler à quoi ils servaient. Non pas qu'ils aient eu beaucoup de monde à verbaliser, l'habitude est venue bien vite. S'arrêter au feu rouge, ralentir au feu orange. Démarrer au vert.
Les gendarmes sont partis. Les gens savent ce qu'est un feu rouge, et ils s'arrêtent bien maintenant. D'ailleurs il y a trop de feux, on ne peut pas les surveiller tous. Mais il y a toujours une certaine partie des voitures qui les grille. Le plus souvent bien sûr, juste après le dernier moment pour passer au orange. Ces gens-là, qui passent au rouge, empêchent la bonne régulation du trafic. C'est un problème, parce que s'il y a beaucoup de monde sur la route principale, ils restent au milieu du carrefour. Ils empêchent ceux qui arrivent de la petite rue de passer. Du coup ces derniers se retrouvent à leur tour bloqués sur le carrefour. Et la situation met du temps à se débloquer. Comme quand il n'y avait pas de feu rouge.
Alors, le maire de la ville a décidé que ça suffisait. Il a donc équipé le carrefour de radars de feux. Les automobilistes sont prévenus à l'avance de leur présence, et si par maleur ils passent au rouge, c'est l'amende directement dans leur boite aux lettres. C'est une aubaine pour les services publics : de l'argent rentre pour amortir du coût des radars, et la peur du gendarme est revenue, donc les gens passent moins au feu et le trafic est mieux régulé. Mais il y a un problème. En effet les amendes sont toujours distribuées, cela veut dire qu'il existe toujours des cas où les voitures passent au rouge. Et ce sont autant de situations qui conduisent toujours au blocage du carrefour. Il y a aussi depuis peu du vandalisme contre les radars. Il faut parfois les remplacer partiellement ou complèment.
Finalement, après toutes ces mesures pour fluidifier le trafic, le gain est minime. Les gens arrivent toujours en retard au boulot, et finalement rentrent tard chez eux, exténués par ce maudit carrefour. Un jour, au conseil municipal, on en parle. Les entreprises se sont paintes qu'en traversant la ville, les travailleurs, tous les jours, y ralentissaient et que cela pénalisait leur travail. Le maire, n'ayant plus aucune idée pour améliorer la circulation, demande à son conseil s'il n'aurait pas une idée, au delà des radars, feux rouges et des gendarmes. Personne n'en voit aucune.
Toutefois, un des conseillers de l'opposition lève la main et demande la parole. Làs, on la lui donne :
- Mais au fait, pourquoi autant de voitures traversent notre ville pour aller travailler tous les jours?
C'est peut-être l'histoire d'un carrefour. Peut-être pas.
Billet de blog 29 juin 2013
le carrefour
C'est peut-être l'histoire d'un carrefour.Ce carrefour, beaucoup de voitures y passent, car il est sur un axe principal. Tous les matins, les gens circulent dans un sens, tous les soirs ils circulent dans l'autre. Cependant la route à cet endroit-là croise une autre rue, bien moins empruntée, mais tout de même, les gens la prennent.
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