Une fois encore, une poignée d’illuminés a massacré sans discernement des dizaines de personnes, au nom d’un Dieu qui ne les accueillera pas. Sans doute endoctrinés par des généraux fantoches et couards, qui restent eux bien à l’abri : mourir pour la cause est inutile quand des pions sont prêts à le faire. Tellement facile.
Une fois encore, les télévisions vont nous passer en boucle la moindre image, le moindre témoignage sur l’horreur endurée. Puis les noms des terroristes. Puis les failles de la sécurité intérieure. Puis les « si on avait », « on aurait dû », « on aurait pu ». Tellement futile.
Une fois encore, les racistes et intégristes de tous poils vont stigmatiser races, couleurs de peau, religions. Comme si la connerie avait une couleur : elle n’en a pas. Comme si l’endoctrinement sanguinaire et criminel avait une religion : il n’en a pas. Comme si la barbarie était l’apanage d’un groupe d’individus clairement identifiés par des critères raciaux : raccourci si simpliste. Tellement pitoyable.
Une fois encore j’ai, nous avons, la gueule de bois. Le cœur qui saigne. Les yeux qui pleurent. Ce genre de drame dépasse l’entendement pour qui ne souhaite que paix, tolérance, partage, respect. Tellement souffrant.
Alors, que faire ? Rien de très compliqué, rien de bien héroïque, rien d’extraordinaire. Il faut vivre. Vivre et vivre encore.
Pour qu’une fois encore les fous comprennent que la vie ne s’arrête pas et qu’ils n’arriveront jamais à endiguer les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui seules fondent toute société humaine digne de ce nom.
Pour qu’une fois encore nos enfants puissent grandir dans un monde plus respectueux, plus tolérant, plus ouvert aux différences et plus attentif aux autres.
Pour qu’une fois encore le cœur reste à l’écoute de la vie, à l’écoute des autres.
Pour qu’une fois encore l'âme continue à voir la différence comme une richesse, non comme une menace, et que notre prochain ne soit pas considéré comme un ennemi, mais comme un égal.
Pour qu’une fois encore la vie continue, comme il se doit.
Alors pour que ces morts, comme toutes les autres, ne soit pas vaines et que le fanatisme ne parvienne pas à son but - faire croître les peurs, exacerber les haines, faire disparaître toute parcelle d’humanité - soyons tous, soyons chacun une fois encore, une fois pour toutes, vecteurs de paix, de tolérance, d’écoute et de respect.
Vivre. La plus belle des réponses, le plus beau des hommages.