Il faudra bien un jour, inventer autre chose. Une autre chose qui se situerait au-delà du pouvoir politique et qui permettrait de prendre des décisions, comme le vote de lois par exemple, qui concernerait LE politique. Car il se déroule sous nos yeux de citoyen ordinaire, une bien étrange danse corporatiste. Des élus du peuple ont à voter une loi les concernant et qui plus est, une loi qui les mettrait à nu, au sens figuré. Une loi leur imposant la transparence élémentaire à partir du moment où leur dépendance pécuniaire est alimentée par l'argent public. Evidemment, ceux qui n'ont rien ne cachent rien, ils sont des milllions. Sauf que, même ceux qui n'ont rien, sont obligés de prouver qu'ils n'ont strictement rien, voire moins que rien, pour prétendre à toucher quelque chose. Ceux qui n'ont rien aspirent à posséder un peu plus. Ceux qui ont un peu veulent plus. C'est légitime. Mais pourquoi ceux qui possèdent ne le montreraient-ils pas ? Populisme ? Démocratie paparrazi ? Démagogie ? Non, irrespect, déni de démocratie, peur d'être dépossédé comme si le secret de posséder rendait encore plus riche. A l'heure où les restrictions sont sévères pour toucher des aides sociales, à l'heure où l'étau financier se reserre de plus en plus autour des allocataires des indemnités de chômage, à l'heure où certains diluent dans leur bile, cette France catégorielle qui vivrait aux crochets des aides qu'on lui apporte, des députés, réputés hommes et femmes du peuple (là encore plus hommes que femmes), se permettent de repousser, du bout des doigts, cette loi leur imposant la transparence nécessaire à la vérité. Ce qui est étrange, dans la composition politique de notre pays, c'est que des électeurs désignent des Parlementaires pour voter des lois les concernant. Mais qui votent des lois concernant les Parlementaires, si ce n'est les Parlementaires eux-mêmes ? En clair, le premier privilège du député par rapport au citoyen lambda, ne se situe pas sur l'échelle des privilèges, mais sur le simple fait qu'au-delà du Parlementaire, il n'y a personne, en dehors du politique, pour légiférer sur son sort. Demandez aux demandeurs d'emploi s'ils voteraient la fonte de leurs indemnités ? Demandez aux citoyens s'ils auraient voté la plupart des décisions restrictives qui les concernent en matière d'impôt, de pouvoir d'achat, de retraite... Demandez aux Grecs... Pourtant, on demande aujourd'hui aux députés de prendre des décisions sur eux-mêmes, de décider, si oui ou non, ils seraient bons d'être plus transparents envers leurs électeurs ou non. Demandez encore aux automobilistes s'ils ont envie d'être flashés à tout bout de nationales ? Celui qui n'a rien doit prouver qu'il n'a rien. Or, celui qui possède, ne doit pas montrer qu'il possède du patrimoine, des comptes en banque, des richesses. Etonnant phénomène. Prenez un député qui avec son IRFM, son idenmnité de frais de mandat, va pouvoir s'acheter son locale de permanence. Lorsqu'il sera redevenu un citoyen sans mandat que fera-t-il ? Il revendra sa permanence et gardera l'argent pour lui. L'argent public.... Alors, un jour, il faudra inventer autre chose, un conseil citoyen, élu, désigné, tiré au sort, à voir, mais un conseil citoyen chargé de légiférer sur les affaires concernant des décisions non pas politiques, mais concernant les politiques. Comme tout ce qu'ils renâclent à admettre. Et qui nous rappellent trop que l'élu, le député, le sénateur, le maire d'une grande ville, d'une grande agglo, le président d'une région, d'un département, a trop tendance à vouloir prendre de la distance avec sa base. Cette base que l'élu aime pour sa capacité à voter pour lui. Cette base qui n'aime pas l'élu à cause de sa capacité à vouloir à tout prix s'en éloigner par l'épaisseur de tous ses privilèges qu'il défend becs et ongles. Jusqu'à l'indécence. Jusqu'au dégoût prodond. Jusqu'à l'aveuglement. Jusqu'aux prochaines élections.
Billet de blog 21 juin 2013
La seule richesse des députés en somme, c'est la pauvreté de leur respect envers le citoyen lambda
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