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Billet de blog 24 juin 2013

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Il faut d'urgence créer la Société Protectrice des Parlementaires

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Il faut d'urgence créer la Société Protrectice des Parlementaires, le S.P.P. Jetés "à la vindicte populaire", les députés serrent contre leur poitrine devenue douloureuse,  les privilèges dont ils disposent et qu'une poignée d'entre eux osent demander l'abollition. Les députés hurlent au "député bashing", dès lors que, dans l'Hémicycle où ils règnent, ils n'hésitent pas à soulever des pans entiers de "vindincte" mais parlementaire cette fois-ci, contre certaines catégories de la société. Les déclarations de certains députés dans Le Monde daté du samedi 22 juin sont proprement innaceptables, déplacés, indignes de la part d'élus de la République qui doivent leurs sièges au seul fait que des citoyens ont voté pour eux. "Nous avons l'impression d'être crucifiés en permanence" ose dire le député socialiste de l'Ardèche, Olivier Dussopt. En permance... Achetée avec le doux secret de l'IRFM, cette indemnité de frais de mandat avec lequel un député peut s'acheter un local de permenance et le revendre à son profit, lorsqu'il est revenu à la vie civile.... Mais si la vie de député est si impitoyable que cela, rappelons à ce député de gauche, censé être de gauche, que ce n'est pas une obligation d'être parlementaire, que personne ne l'y a forcé. En revanche, le chômeur de longure durée, le Smicard à la chaîne sont eux, obligés de gérer cette situation contrainte pour un salaire qui représente, net, un quart des indemnités de parlementaires. Il y a une proportion d'indécence que seule la stupidité peut expliquer. Valérie Pécresse, ex-ministre, députée UMP, propose de découvrir "la vraie vie d'un député", "un métier de chien" ose-t-elle. Sans doute moins pénible que de ramasser les poubelles au petit matin ou de se tuer le corps dans les métiers de basses fosses du bâtiment. Dénoncer les privilèges des députés revient à pratiquer le "poujadisme". Noël Mamère, député écologiste que l'on a cnonnu plus gauchisant, ose "la surenchère de démagogie" pour expliquer ce coup de poignard dans la corporation des parlementaires. Le corporatisme parlementaire gâte les âmes. A 10.000 euros mensuels, IRFM compris, et autres menus avantages que ne renierait pas le citoyen lambda, il faut savoir admettre que sans être riche, on est aisés. Que cette aisance brouille la réalité. Et que cette réalité, les députés la découvrent d'un coup : les citoyens les jugent ! Le député radical de gauche, Alain Tourret, piqué lui aussi par la mouche de "touche pas à mes avantages", met en avant ses "conditions de travail", "le respect de nos personnes", "notre dignité" qui n'est plus respectée. On croirait un tract de la CGT. Et la dignité des millions de citoyens sur laquelle le législateur a directement prise, est-elle respectée dans son intégralité ? Valérie Pécresse insiste sur son "métier de chien", mais depuis quand, être député, être politique, est "un métier" ? Boulanger, charcutier, maçon, vétérinaire, médecin, sont des métiers, voire même des vocations. Mais député ? Ainsi, des élus du peuple ne souffriraient pas d'être considérés par les gens du peuple. Qu'une fonction soit payée à sa juste valeur, ce n'est pas le débat. Mais que les députés s'estiment mal lotis, quand ils possèdent un bureau et un lit pour dormir, les meilleurs services de la République à leurs pieds, les avantages de transports, chauffeurs, taxis, avions, trains, une réserve d'argent mensuelle dans laquelle ils peuvent puiser, des lobbystes qui leur font la cour sans omettre, on s'en doute, quelques avantages. Venez dans le monde de la réalité, pas seulement votre balade hebdomadaire dans vos circonscriptions. Cessez de considérer le citoyen comme une machine à voter et non une machine dotée d'organes de réflexion et de critiques. Cessez de piller la démocratie à vos fins. Regardez combien de députés sont issus du monde ouvrier... La transparence de la vie publique est un gage de respect envers les citoyens. L'opacité suscite le doute, le doute sucsite la haine, la haine suscite la division. Un peu de dignité, effectivement, messieurs et mesdames les députés (es), plus messieurs que mesdames d'ailleurs. Votre mandat appartient à celles te ceux qui vous l'ont octroyée. Vous êtes des hommes et des femmes de passage, pas des héritages statuaires plantés dans le jardin de notre démocratie. Alors, appelez-en à l'égalité, à la fraternité, à la liberté, mais n'invoquez pas votre dignité. C'est de la nôtre dont il s'agit quand vous refusez de vous mettre au même niveau que nous, vous poissons dans l'eau. Il y a pire bocal que le confort dans lequel vous nagez.

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