Faisons un jeu. Dites du mal de la droite, allez-y.... Fort ! Ca y est ? Vous a-t-on dit que vous étiez anti-droite ? Maintenant dites du mal du P.S. Plus fort encore. Ca y est ? Vous a-t-on dit que vous étiez anti-socialiste primaire ? Dites du mal du F.N. Hurlez bon sang ! Ca y est ? On vous a félicité ? Parfait. Maintenant, dites du mal du Parti communiste. Non, non, n'hésitez pas. Plus fort. Alors, vous venez de vous faire traiter d'anti-communisme primaire ? Normal.
Dans le post précédent, mon humble plume osa écorner la statue rouge du journal l'Humanité. C'eut été le Figaro ou Libération que la sanction eut été la même. Pas de chapelle. Mais, ce fut l'Humanité qui se trouvait là, à portée. Et quels fruits en récoltais-je ? Un recadrage illico presto de quelques gardiens de la théorie (même foireuse, en l'occurence celle du P.C mais rassurons, celle de la droite et des Verts n'est pas mieux) qui osent, avec le sérieux qui les caractérise, classer cette dérive sémantique dans la case "anti-communisme" primaire.
Mais où se trouve donc la case "anti-droite" ? Quand un hurluberlu de cette trempe claque le P.C, c'est un horrible anti. Mais quand les élus du P.C, à la tribune de l'Assemblée nationale ou à longueur de colonnes, égratignent le P.S, ils n'ont pas droit à ce vocable. On les applaudit. Pourquoi ? Pas question d'essayer de répondre à cette interrogation, ce matin, dès lors que la douceur du temps inspire d'autres conséquences plus agréables qu'un essorage de neurones. Non. Juste pour signifier que, dans ce pays, il est donc interdit de dire du mal d'une minorité comme si critiquer le P.C reviendrait à une sorte de racisme politique, mais un racisme bien ciblé. Comme si, ce même racisme ne concernait, par exemple, que les gens de couleurs ou que les ressortissants de pays figurant sur une liste établie par quelques bureaucrates apparatchiks qui s'ennuient avec les mots fléchés et préfèrent s'adonner à autre chose.
Donc, évoquer l'Humanité, le P.C, faire front au Front de Gauche, faire insulte aux héritiers de la Résistance, frôler les grandes figures du Commnisme pour en dire du mal, même un peu, est une pratique surveilée de très près et réprimée par la morale politique. C'est vrai que le P.C est une minorité, comme les Verts. C'est vrai aussi que l'on n'a pas le droit d'humilier une minorité. Une majorité non plus d'ailleurs mais elle a l'avantage du nombre et de la puissance. Ce n'est pas parce que l'on est petit qu'il faut être exagérément teigneux.
Que faire alors, si chaque fois qu'une critique fuse, il faut en analyser la cible et peut-être rectifier le tir pour éviter une attaque genre "anti-communiste va !" Seulement, quand la critique va à droite, personne pour hurler au loup parce que cette critique-là, va dans le bon sens. C'est de nature à satisfaire; Comme basarder tous ces qualificatifs extrêmes envers les Socialistes. C'est de bon ton. C'est à la mode. Difficile d'être compris quand on est, finalement, et uniquement, un "anti-cons"'. Oui, le spectre est large. Mais l'avantage, c'est que l'on oublie personne.