LETTRE OUVERTE À ANNE CARPENTIER ET GUY NANTEUIL.
« Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! »
Comme l’indique sa page d’accueil sur internet, La Feuille est née en 1976 à l’initiative de deux jeunes chômeurs bardés de diplômes venus par hasard s’installer en Lot-et-Garonne.
Parisienne titulaire d’un doctorat de philosophie, d’une maîtrise de chinois et d’une licence de linguistique, Anne CARPENTIER gère et dirige seule la publication après le départ de son premier complice vers d’autres horizons. Amie avec le romancier René FALLET et disciple de Vladimir JANKÉLÉVITCH, elle se prévaut de belles références intellectuelles.
Elle est bientôt rejointe par Jean-Luc GARCIA, photographe de presse, maquettiste et vidéaste puis par Guy NANTEUIL, son compagnon, transfuge du journal Sud-Ouest où il a exercé durant dix-huit ans. Outre ces trois associés « cartes de presse », deux ou trois salariés complètent l’équipe et tous sont régis par le strict principe d’égalité des salaires.
L’hebdomadaire satirique de Villeneuve-sur-Lot dispose de bureaux spacieux, modernes et informatisés dernier cri à cette adresse joyeusement symbolique : 1, Place de la Révolution.
Anne et Guy, devenu gérant en janvier 2013, animent la fronde au grand dam des potentats et notables du département. Leur publication devenue bimensuelle en 2011 paraît le jeudi et se veut indépendante et rentable, sur le modèle de son grand frère, Le Canard Enchaîné.
Souvent citée comme exemple de réussite financière et médiatique, elle tire sur tout ce qui bouge à cinq ou six mille exemplaires, ce qui constitue tout de même un exploit local. Mais j’arrête là la pommade.
Si j’ai choisi de vous écrire, Anne et Guy, c’est fort du conseil d’un ami fidèle (Il m’en reste !) : « Face à la rumeur, tu rues ou tu meurs ! »
Voici les faits sous l’éclairage particulier de votre brûlot périodique.
L’Administration me traite en paria depuis septembre 2001 et l’éclosion du scandale des prunes franches. Je tisse aussitôt des rapports d’estime et de confiance réciproque avec la presse régionale et locale.
Suivant Sud-Ouest, La Dépêche du Midi et Le Petit Bleu, La Feuille s’intéresse de très près à mon cas et aux multiples dysfonctionnements que je dénonce. Une idylle s’installe durablement (I) jusqu’à la trahison libératrice du 15 novembre 2012 (II) qui marque le début d’une descente aux enfers. Et chutent les feuilles mortes ; chut, La Feuille se meurt ! (III).
Trahi, meurtri dans ma chair et mes convictions, je vous réponds enfin, Anne et Guy, libéré de toute obligation de loyauté ou de discrétion à votre égard. Je ne l’ai pas fait plus tôt, empêtré que j’étais dans de multiples procédures juridictionnelles. Et j’avais d’autres comptes à régler avec les grands de ce monde, tandis que vous continuiez à cirer les bottes de votre ami Jérôme. À la lumière du dénouement de l’affaire CAHUZAC, j’ai aussi espéré en vain une rectification de vos analyses partielles et partiales. Mais, mauvais perdants, vous avez maintenu ce cap funeste et préféré faire diversion avec les démêlés fiscaux du patron de Médiapart abusivement qualifié de fraudeur ou hors la loi fiscale.
I- L’IDYLLE IDÉALE
De 2001 à 2012, votre hebdomadaire satirique a consacré plus d’une vingtaine d’articles à mon affaire faisant de moi une sorte de marronnier aussi efficace que le monstre du Loch Ness. J’en reproduis ici les titres et sous-titres ainsi que des extraits choisis.
Lorsque les marrons ne sont plus suffisamment rentables, il faut abattre l’arbre pour en vendre les planches ou en faire un cercueil avant de passer au marronnier suivant…
LA FEUILLE, n°1062 - Du 13 au 20 décembre 2001:
Pression et injustice. Le fisc est-il un instrument politique?
Est-il très sain de voir les élus locaux mettre leur nez dans les impôts ? Cela s’est toujours fait mais c’est toujours aussi malsain.
L’affaire Prunes franches éclate. Ce n’est pas la première fois.
Le contrôleur a dit la vérité, il doit être exécuté !
LA FEUILLE n°1113 - Du 16 au 23 janvier 2003 :
Le combat d’un contrôleur contre… les impôts à deux vitesses.
Rémy Garnier, ancien vérificateur fiscal porte plainte contre son administration.
Existe-t-il une France fiscale à deux vitesses ?
Un notable protégé ?
C’est à la justice de répondre et à elle seule car, même si la droite est désormais au pouvoir, Bercy reste une forteresse à part.
LA FEUILLE, le 10 juin 2004 :
La fondatrice de l’hebdomadaire m’invite à son domicile et m’offre son « Petit précis de révolte élémentaire » qu’elle vient de faire éditer chez Albin MICHEL ceint de ce bandeau en une de couverture :
« Contre la "taxe sur la misère ajoutée" »
Timide et rougissante, elle s’isole un instant pour rédiger cette flatteuse dédicace qu’elle me tend en me priant de ne la lire qu’après mon départ :
« Pour Rémy Garnier, qui fait presque le même métier que moi, qui met la même détermination à aller jusqu’au bout et qui, grâce à sa pugnacité se retrouvera peut-être sous le même étendard littéraire, futur best seller et auteur comblé après avoir vaincu la bassesse en empruntant les chemins de la résistance.
Avec mon admiration et mon amitié.
Anne Carpentier
10/06/04. »
LA FEUILLE, n°1182 - Du 17 au 24 juin 2004 :
En couverture et pages 10 et 11 : Le faux adjoint de Cahu.
Pour une embrouille, c’est une magnifique embrouille… je dirais même plus une entourloupette, saperlipopette ! dirait le capitaine Haddock de Tintin. Tellement bien ficelée que personne n’a rien vu… Jusqu’au jour où l’intéressé voulut tellement sortir la tête de la botte d’oignons que le pot aux roses fut découvert.
Note de R.G. (Rémy GARNIER et non Hergé, créateur de Tintin) :
L’article vise Jean-Paul CAUBET, alors inspecteur des impôts en activité et présenté dans la presse locale et les documents officiels comme l’adjoint au sports de CAHUZAC, en dépit de l’incompatibilité de fonctions édictée par le Code général des collectivités territoriales à l’article 2122-5, repris par le code électoral.
Et La Feuille de conclure :
Alors pour contourner la loi, l’équipe CAHUZAC créa sur mesure un poste de "délégué aux sports". (…) Ainsi Jean-Paul put parader en tant que "monsieur l’adjoint" dans les journaux (…), menacer les journalistes, causer du tort à son équipe, et prendre les indemnités d’adjoint sans être dérangé.
Pages 6 et 7 :
Services fiscaux. Qui veut la peau de Rémy Garnier ?
(Un lien invisible unit ces deux affaires mettant en scène Jean-Paul CAUBET, inspecteur des impôts lui aussi et moi-même.)
Le super contrôleur du fisc est menacé de radiation.
Visite dans les bas-fonds…
LA FEUILLE, n°1186 - Du 15 au 22 juillet 2004 :
Agen : Manif. Fonctionnaires en pétard.
Menaces de privatisation dans tous les secteurs, remise en cause du principe d’égalité devant l’impôt étaient dénoncées à Agen.
Nos lecteurs connaissent désormais cette histoire nauséabonde qui vient de vivre un nouvel épisode grand-guignolesque. Le fonctionnaire trop consciencieux pour refuser les petits arrangements entre amis a été convoqué le 25 juin en conseil de discipline à Bercy ! L’administration avait réuni ce tribunal d’exception pour lui couper la tête en douceur, surtout sans vagues médiatiques. On veut bien faire, mais surtout pas que ça se sache. Sans les syndicats, Rémy Garnier aurait sans doute été exécuté sous la droite après avoir été puni par la gauche. Les intérêts n’ont pas d’odeur.
Soutiens pour Rémy Garnier.
Divine surprise, cette solidarité recevait un soutien de poids avec la venue sur place lors de la manif du directeur départemental des services fiscaux. Lui-même !
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, plusieurs médias parisiens (dont un très connu) semblaient intéressés par les développements de cette étrange affaire. (…) Affaire à suivre donc…
LA FEUILLE, n°1188 - Du 26 août au 2 septembre 2004 :
(En couverture avec photo) Honteux ! Rémy Garnier condamné !
Pour son courage, sa rigueur, il est donc suspendu sans salaire par des enfoirés… La CGT le rappelle (suit le communiqué du 31 juillet).
Pas un mot à retirer, surtout quand Bercy et Raffarin songent à un coup d’éponge fiscal pour les gros truands qui ont évacué des capitaux à l’étranger dans l’illégalité la plus totale. On attend donc que Sarkozy efface l’immonde condamnation d’un fonctionnaire sans reproche…lui.
LA FEUILLE, n°1189 - Du 2 septembre au 9 septembre 2004 :
Page 5 : Services fiscaux.
À propos du « démenti formel » de M. DEROCHE, pourtant aperçu le jeudi 8 juillet 2004 sur le site d’une manifestation de soutien à Rémy GARNIER… Le directeur manque d’humour.
On se doute bien qu’il n’allait pas soutenir ce turbulent fonctionnaire. Dès lors la question reste entière : que venait faire le directeur des services fiscaux sur le site de la manif de soutien à Rémy Garnier ?
Page 6 : Fisc, fisc…hourrah.
Comment Sarko punit ses fonctionnaires.
L’égalité devant l’impôt : connerie !
Dans le cas de Rémy Garnier, l’assassinat a été perpétré contre l’avis unanime des représentants nationaux du personnel, obligés au silence sous peine de punition.
Il n’empêche, délégation (de signature) ou pas, c’est au final le ministre qui porte le chapeau.
LA FEUILLE, n°1191 - Du 9 au 16 septembre 2004 :
Cynisme. Le pipeau de Sarkozy.
Sarkozy a mis sur la paille un de ses « agents performants », « mobilisé dans la recherche de meilleurs résultats », sans l’ombre d’un souci pour le « dialogue social ». On le sait, il s’agit de Rémy Garnier, élément particulièrement "brillant", vérificateur de haut niveau, jusqu’à ce que le monde politique, gêné par sa rigueur et sa compétence, décide que ce n’était plus le cas.
LA FEUILLE, n°1199 - Du 11 au 18 novembre 2004 :
Fisc. Un fonctionnaire saisit la Cour européenne. Navrant, gerbant !
Plus ça va et plus l’affaire Rémy Garnier devient lamentable.
LA FEUILLE, n° 1279 - Du 6 au 13 juillet 2006 :
Fisc : Le retour de Rémy Garnier.
Le Columbo du fisc Agenais n’a pas baissé les bras et il vient d’obtenir deux décisions qui sont autant de baffes pour sa hiérarchie.
LA FEUILLE, n° 1280 - Du 13 au 20 juillet 2006 :
Justice. Les trois victoires de Rémy.
Au nom du pèze, du fisc et du Saint-Esprit.
Rémy Garnier, ce contrôleur du fisc émérite, ce Colombo de la vérification, a donc gagné son bras de fer contre l’administration.
La FEUILLE, n° 1299 - Du 21 décembre 2006 au 4 janvier 2007 :
Rémy Garnier au tribunal. Le contrôleur du fisc est poursuivi par son administration. Passionnant !
Vous vous souvenez de Rémy Garnier, Mais si, il s’agit de ce super contrôleur, mis au placard, puis suspendu par son ministère pour avoir refusé qu’un de ses contrôles passe à la trappe sous pression "politique".
LA FEUILLE, n° 1301, semaine du 11 au 18 janvier 2007 :
Justice. Tout sur les secrets du fisc ?
Un procès qui vient demain à Agen va nous faire pénétrer dans les secrets de l’administration fiscale. Le pied !
Voici donc une administration qui sanctionne un de ses meilleurs éléments, qui est obligée par la justice de le réintégrer dans son poste et qui va devant les tribunaux étaler ses problèmes internes !
LA FEUILLE, n° 1303 - Du 25 janvier au 1er février 2007 :
Procès à rejouer. Le Colombo du fisc, le vérificateur de haut vol, placardisé par sa hiérarchie n’est pas content. Rémy Garnier devait répondre la semaine dernière, devant le tribunal, d’outrages envers deux de ses dirlos.
LA FEUILLE, n° 1326 - Du 25 janvier au 1er février 2007 :
Harcèlement. Qui veut tuer l’inspecteur des impôts ?
Dans le privé comme dans le public, l’arbitraire de certaines décisions peut pousser au désespoir. Dans le cas de Rémy Garnier, au harcèlement s’est ajouté l’acharnement. Qui pourra arrêter cette spirale infernale avant que les choses ne dérapent ?
Il faut sauver le soldat Garnier.
LA FEUILLE, n° 1341 - Du 29 novembre au 6 décembre 2007 :
L’inspecteur des impôts Rémy Garnier solidaire du procureur.
Malgré tous les tracas que son administration a voulu lui faire subir, Rémy Garnier garde le sens de l’humour… La preuve !
À propos du Procureur général d’Agen, muté dans "l’intérêt du service" par Rachida Dati :
Toujours solidaire, l’inspecteur suggère à Bernard Blais de porter l’affaire… devant le tribunal administratif en se servant de la "jurisprudence" Garnier !
LA FEUILLE, n° 1366, - Du 5 au 12 juin 2008 :
L’État condamné. Rémy Garnier, l’inspecteur du fisc victime de nombreuses procédures judiciaires de la part de son administration a été partiellement entendu par la Cour européenne des droits de l’homme (…).
LA FEUILLE, n° 1473 - Du 26 mai au 9 juin 2011 :
Rémy Garnier. Le bras de fer du pot de terre.
LA FEUILLE, n° 1476 - Du 14 au 28 juillet 2011 :
Le fisc… KO ! L’indigné du fisc a successivement fait annuler les sanctions disciplinaires, abandonner un contrôle fiscal déclenché par sa hiérarchie. Il vient de l’emporter par KO et Cour de cassation sur deux de ses anciens chefs qui le poursuivaient pour "outrages".
Et il ne compte pas en rester là…
LA FEUILLE, n° 1477, Été 2011 :
Pot de terre contre pot de fer. La revanche de « Columbo ».
Dix décisions de justice plus tard, il a tout gagné !
Si Rémy Garnier tient sa revanche, il le doit à une force de caractère, une ténacité hors du commun.
Beaucoup se seraient découragés lorsqu’il y a 10 ans, Rémy Garnier a été placardisé. Jusque là, ce contrôleur des impôts était un modèle, un fonctionnaire remarquable, superbement noté. Sous des dehors affables, une mine de monsieur tout le monde, se cachait un enquêteur redoutable. Son flair pour débusquer la fraude lui avait d’ailleurs valu le surnom de "Columbo". Bien vu !
Mais voilà, Rémy Garnier avait un tort : le sens de la justice fiscale.
LA FEUILLE, n° 1499 - Du 28 juin au 12 juillet 2012 :
Page 4 : Cahu coincé à Laroque-Timbaut. On le dit bien, il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent jamais.
Page 10 : 10 ans de galère pour la réhabilitation.
Rémy Garnier, Michel Bottemanne même combat !
Trop brillant, pas assez souple Rémy, si bien que tout a été fait pour l’abattre après le contrôle d’une entreprise très en cour.
LA FEUILLE, n° 1506 - Du 1er au 15 novembre 2012 :
Rémy Garnier. Harcèlement aux impôts ? Rémy Garnier aurait aimé une prise de conscience des dérives un peu moins tardive…
LA FEUILLE, n° 1507 - Du 15 au 29 novembre 2012 :
Match GARNIER-CAHUZAC : 2ème manche à Villeneuve (voir § II).
II- LA DISGRÂCE SUBITE
Abstraction faite de vos qualités d’écriture diversement appréciées, vos lecteurs ont sans doute été conquis par la précision de ces articles courageux et bien documentés que vous avez publiés durant une décennie. Et pour cause ! N’hésitant pas à franchir maintes fois votre paillasson, je vous en ai fourni la matière avec les preuves, les références, les textes applicables etc.
Votre organe satirique n’a jamais été pollué par des rumeurs dont j’aurais été la cause ou le véhicule, ni poursuivi ou menacé de poursuites en diffamation du fait de « mes articles ».
À l’opposé de mes intérêts personnels et au-delà de mon lourd contentieux avec l’Administration fiscale, j’ai même pris de gros risques, notamment en ironisant sur le déplacement d’office du procureur BLAIS - propos repris dans votre article du 29 novembre 2007 - ou en dénonçant le traitement fiscal inique des associations de votre ami Michel BOTTEMANNE, que vous décrivez le 28 juin 2012.
Au cœur de l’instruction de plaintes réciproques avec ma hiérarchie, je me suis ainsi mis à dos de nombreux juges de la magistrature debout ou assise. Je ne regrette en rien ce combat.
Tout a si bien commencé en ce jour fatidique du jeudi 15 novembre 2012 à 15 heures. Le rendez-vous de la veille a dû être reporté du fait de la visite à mon domicile de Fabrice ARFI, journaliste vedette de Médiapart.
Anne et Guy, parfaitement informés par mes soins de ce contretemps, m’accueillent comme une star et me présentent fièrement leur dernier article du numéro n°1507 dont ils m’offrent un exemplaire :
« MATCH GARNIER-CAHUZAC: 2ÈME MANCHE À VILLENEUVE »
Ce match évoque l’échec de ma rencontre du 26 octobre 2012 avec Jérôme en sa mairie. La Feuille me fait l’honneur exagéré de me placer à gauche (« Mon honneur ! ») sur un pied d’égalité avec le bouillant Ministre, à droite (« Ma carrière ! ») :
« Il n’y a - dit-on que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Entre ces deux-là ce n’était pas gagné et pourtant l’échange a eu lieu. On ne présente plus Rémy Garnier. Cet inspecteur des impôts, placardisé deux fois pour avoir osé résister à sa hiérarchie, n’a toujours pas digéré l’intervention de Cahuzac en faveur de France Prune au temps où Florence Parly était à Bercy. »
Et Jean-Luc GARCIA entre en scène pour une séance improvisée de photographies du héros du jour, un Rémy GARNIER triomphal en pied, de face, de profil, sur fond de plantes vertes anémiées. Ainsi mis en boîte pour un prochain numéro, la discussion peut s’engager. L’un des clichés, sans doute pas le meilleur, sera d’ailleurs utilisé le 18 avril 2013, sans mon accord, pour illustrer une interview imaginaire de La Feuille…
Nous sommes assis face à face au bureau d’Anne CARPENTIER sous le contrôle vigilant de Guy NANTEUIL, debout à ma droite.
J’annonce le plan de mon exposé. J’évacue rapidement les sujets accessoires relevant parfois de la vie privée du couple CAHUZAC : le chien supposé avoir été enlevé, les éventuelles aventures extra conjugales, le financement de l’appartement avenue de Breteuil, la femme de ménage philippine sans papiers, la condamnation sans peine…
À cette évocation, Anne Athème se crispe et balaie d’un geste rageur cette « rumeur » pourtant attestée par le jugement du 9 novembre 2007 que je brandis sous ses yeux. En une fraction de seconde, les colombophiles attendris de La Feuille se muent en féroces « columbophobes », à l’affût dans les feuilles.
Dans un climat tendu, j’entre dans le vif du sujet avec le Maxepa. Cette spécialité du laboratoire Pierre FABRE, censée traiter les carences en oméga 3, avait bénéficié des largesses de Jérôme CAHUZAC lorsqu’il officiait, de 1988 à 1991, comme conseiller technique du médicament au cabinet de Claude ÉVIN : autorisation, prix de mise sur le marché et taux de remboursement par la Sécurité sociale exorbitants…
Sœur Anne qui se targue d’avoir été la première avec le Canard enchaîné à enquêter sur le sujet ne me contredit pas.
Puis, j’aborde la question des rapports controversés de l’ancien conseiller ministériel avec certains laboratoires, par le biais notamment de sa société CAHUZAC CONSEIL créée en 1993.
Je cite les chiffres d’affaires déclarés au titre des exercices clos de juin 1994 à juin 1999, soit près de cinq millions de francs au total. Un dialogue surréaliste s’engage avec Sainte Anne qui a visiblement perdu la maîtrise de ses nerfs :
- Vos chiffres sont faux !
- Ce sont les chiffres tirés des bilans déposés par la société au Registre du commerce de Paris.
- Je n’ai pas les mêmes.
- Il s’agit de sommes facturées exclusivement à des laboratoires pharmaceutiques.
- Ni vous ni personne n’en apporterez jamais la preuve. J’ai déjà essayé en vain.
- Pourtant CAHUZAC lui-même ne l’a jamais contesté.
- Je n’ai pas de temps à perdre. Partez maintenant !
Gêné, le gentil Guytou - c’est ainsi qu’on l’appelle chez les Bisounours feuillus - s’interpose et tente de justifier la colère de sa compagne :
- Savez-vous qu’ « ils » sont allés jusqu’à publier une fausse Feuille pendant la campagne des élections municipales de 2001, mettant en cause le financement de l’appartement parisien du député CAHUZAC !
Cette accusation vise Michel GONELLE et son équipe. La Feuille devrait pourtant s’interroger sur le rôle trouble qu’ont pu jouer à l’époque les autres concurrents de CAHUZAC, à savoir Jean-Luc BARRÉ, dissident de droite, et Serge LÉONARD, transfuge de gauche. Ce dernier, spécialiste des renversements d’alliance a tout pour plaire aux duettistes feuillus. Il fut conseiller général du canton de Villeneuve-Nord sous l’étiquette socialiste avant de rejoindre l’ancienne majorité départementale et de perdre son siège, battu par Alain SOUBIRAN.
Et sans ménagement ni autres explications, Guy le Chasseur me raccompagne vers la sortie. Je n’ai pas eu l’occasion d’exposer mon point de vue sur le financement de l’appartement ni mes informations sur le compte suisse. Je sens bien que confusément les durs de La Feuille m’associent aux méchants faussaires colporteurs de rumeurs.
Bien que vilainement échaudé, j’ai tenté une conciliation dès le lendemain par ce courrier électronique adressé à La Feuille :
16/11/2012.
Objet : LE POIDS DE LA HONTE!
Bonjour!
J'ai lu avec intérêt comme d'habitude l'article me concernant dans votre dernier numéro. Il rend compte avec humour et exactitude de la situation du conflit après mon entretien du 26 octobre dernier avec Jérôme CAHUZAC.
Suite à notre entrevue d'hier, je tiens cependant à préciser certains points. Je ne suis ni manipulé ni manipulable et certainement pas par l'UMP ou ses représentants quels qu'ils soient. En voici des preuves!
J'ai protesté contre le traitement que m'a réservé l'Administration fiscale auprès des plus hautes autorités de l'État dès 2001.
Le 14 janvier 2002, représenté par Maître Gérard BOULANGER (PS) *, je conteste ma "mutation dans l'intérêt du service" auprès de Laurent FABIUS, Ministre de l'Économie et des finances (PS).
Le 23 mars 2004 j'adresse une note intitulée "Dysfonctionnaires et disciplinaires" (pièce jointe n°1) à Jacques CHIRAC, Président de la République, en transmettant une copie de ce courrier aux membres suivants de son gouvernement :
- Jean-Pierre RAFFARIN, Premier ministre ;
- Dominique PERBEN (Justice) :
- Alain LAMBERT (Budget) :
- puis, après remaniement ministériel du 31 mars 2004, Nicolas SARKOZY (Économie et finances) :
- Dominique BUSSEREAU (Budget).
Le 23 septembre 2010, je m'adresse à François BAROIN, Ministre du Budget, sous ce titre "WOERTHENCOURT: un soutier du fisc accuse!" (pièce n°2).
Le 25 mars 2011, je rédige une lettre au titre provocateur "Mutations et mutants: l'ultime provocation !" (pièce n°3) que j'envoie au Directeur départemental des finances publiques, avec copie au Ministre du Budget.
J'écris à nouveau à François BAROIN le 13 mai 2011, sous le titre "Sur les lieux du forfait!" (pièce n°4) pour fustiger les "Pieds Nickelés" de son administration qui n'ont rien à envier aux "Bibi Fricotin" de Carlos GHOSN.
Le 8 mai 2012, c'est Valérie PÉCRESSE, dernier Ministre UMP au Budget, qui est la cible de ma lettre intitulée "Fin de règne!" (pièce n°5) que je conclus dans ces termes :
"À l’heure de boucler les valises et faire les cartons, une petite signature au bas d’un arrêté ministériel, le dernier de votre carrière éphémère au Budget, vous dispenserait élégamment du fardeau de la honte en héritage alors que vous devrez assumer par ailleurs votre part de responsabilité dans le bilan contrasté de ce ministère. Et si le temps vous manque, veuillez au moins préparer pour votre successeur l’ébauche d’une décision dans le sens de la justice. Par un caprice de l’histoire, il se nommera peut-être Jérôme CAHUZAC."
Enfin, dès le retour au pouvoir de la gauche, j'invite Jérôme CAHUZAC, par courrier du 16 mai 2012, à tenir l'une des promesses de son parti, avec ce titre "Vive la République exemplaire!" (pièce n°6).
Vous connaissez la suite.
Sachez encore que je me méfie comme vous des ragots, des règlements de compte de politiques aux méthodes "barbouzardes". C'est la raison pour laquelle je tiens à vérifier toutes les informations avant de les rendre publiques si nécessaire. La vérité prend parfois des années avant d'éclater au grand jour ou simplement de pointer le bout de son nez comme dans les affaires BETTENCOURT, WOERTH, KARACHI... malgré les barrages érigés par l'UMP avec parfois le concours inattendu de ses "ennemis".
En espérant que ces précisions suffiront à vaincre les suspicions à mon égard et à éviter toute polémique.
Rémy GARNIER
*En mars 2010, Gérard BOULANGER est élu Conseiller régional d’Aquitaine sous l’étiquette Front de Gauche.
* * *
La Feuille n’a pas daigné me répondre, préférant lancer le signal de la curée avec son article du 29 novembre 2012. Elle engagea sur cette piste ses amis du Canard enchaîné et ses confrères du Journal du Dimanche. Laurent VALDIGUIÉ dans son article du 15 décembre 2012 « Affaire CAHUZAC : La ville aux corbeaux » évoque notamment « la colère de Rémy Garnier, l’agent du fisc éconduit le 26 octobre par Cahuzac de sa demande de réintégration » :
« Il est venu à La Feuille une quinzaine de jours avant que Médiapart sorte l’enregistrement", indique Anne Carpentier. L’agent du fisc avait de nouveaux éléments "financiers". Il avait également des tuyaux sur "l’affaire du chien" puisque à Villeneuve une rumeur circule au sujet du ministre, qui aurait fait main basse sur un chiot, un golden retriever, destiné à une association de chiens pour aveugles… Ce jour-là, Anne Carpentier confie avoir "mis dehors" l’agent du fisc. Comme dit Jean-Luc Barré en souriant, "cette ville rend fou" ».
Et la meute des ministres flanqués de leurs porte-coton, directeurs et chefs de cabinet, avocats et communicants allaient leur emboîter le pas, précédés ou suivis par la plupart des médias de droite comme de gauche.
L’OBS, concerné comme tant d’autres, le constate avec regret aujourd’hui : « Le lancement d’alerte est souvent associé à la délation, la lâcheté, la trahison. »
III- ET CHUTENT LES FEUILLES MORTES !
Voici l’automne suivi d’un long hiver. Les feuilles tombent et se ressemblent. Chut ! La Feuille se meurt !
Article par article, paragraphe par paragraphe, je me livre ici à une explication de vos textes, Anne et Guy, en restituant vos phrases telles quelles, avec leur ponctuation parcimonieuse ou absente. Je réponds aux accusations de La Feuille, à ses insinuations plus ou moins malveillantes et à ses commentaires faussement empathiques à mon égard. Un rappel de la déontologie du journaliste s’impose donc, avec une pensée émue pour les abonnés qui suivent vos cours d’instruction civique pour les nuls.
LA FEUILLE n° 1508 - Du 29 novembre au 13 décembre 2012 :
CAHUZAC VICTIME DES RUMEURS!
- Anne CARPENTIER :
« Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas fait une telle poussée d’adrénaline. Putain que ça fait du bien. Ça dégage les bronches. Par contre ce qui est certain c’est que le monsieur qui a quitté notre bureau avec le sentiment très net de nous avoir foutu en boule, n’a pas dû comprendre pourquoi nous étions en pétard. Il faut dire qu’il a un peu "pris pour les autres". Car cela fait un moment que cela dure. Que des "personnes bien informées" viennent nous voir avec la poche de fiel pleine de ragots dans l’espoir de trouver chez nous une oreille complice. »
- Ma réaction :
Qui me vaut cette soudaine explosion ?
La Feuille nous offre ici l’exemple type d’une polémique creuse en s’agitant vainement contre des ennemis invisibles. En pleine crise d’hystérie, elle fustige pêle-mêle, « les remontées acides de la droite la plus crade », « les officines barbouzardes d’un autre âge », « la lâcheté des vipères de passage » etc. La violence des mots détonne dans le vide : « ragots » et « poches de fiel » riment avec « paillasson » et « poubelles ». Mais de quoi s’agit-il ? Sur le fond, c’est à peu près le néant, excepté cette formule laconique : « Même son chien y passe ».
En ne citant pas mon nom, « Atomic Anne » s’épargne en outre une confrontation publique et m’exclut de fait du droit de réponse.
- Anne CARPENTIER :
Sous une photo de « Cahu » en tenue de parachutiste, elle note :
« Il n’a pas sauté sur Kolwezi, seulement avec la légion du REI de Calvi. Pas tout seul non plus, on aurait pu le perdre, mais en tandem. En jargon militaire "en colis brêlé".
Cahu, qui n’a pas fait son service militaire, chercherait-il à compenser par quelques expériences intenses et survirilisées ? »
- Ma réponse :
Par cette attaque à la personne, Anne la Loyale autoproclamée se permet ce qu’elle prétend interdire aux autres…
Moi non plus, je n’ai pas fait mon service militaire pour des raisons qui ne regardent que moi. Et je conchie par avance tout journaliste qui viendrait me le reprocher.
LA FEUILLE, n° 1509 - Du 13 décembre 2012 au 10 janvier 2013 :
« L’affaire ». QUI A PIÉGÉ CAHU ?
- Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL :
« Depuis plusieurs semaines la rumeur enflait. Comme toutes les autres, nous l’avons chassée de notre paillasson. Puis la bombe a pété…
Ce que La Feuille savait et avait publié.
En 1998 quand le Canard Enchaîné évoque l’"affaire du Maxepa" Cahuzac a quitté depuis longtemps le cabinet de Claude Évin.
Le Maxepa est un médicament des laboratoires Pierre Fabre, grand ami du député.
À l’époque où J.C. était au ministère de la santé ce médoc a reçu une autorisation de mise sur le marché avec un prix de vente très supérieur à sa valeur réelle au détriment de la sécu que Cahu a défendue par la suite, ce qui laisse perplexe. (…) nous commençons à voir que notre député est très proche des grands groupes pharmaceutiques. (…).
Puis nous découvrons et dévoilons l’existence de Cahuzac Conseil, société de lobbying. Nous publions ses résultats qui sont loin d’être insignifiants. Puis cette société disparaît. (…).
En 2000 un colloque est organisé à Villeneuve avec le marchand de Prozac le célèbre et richissime laboratoire Lilly. La proximité avec les grands groupes se confirme. »
- Mon avis :
Ça, c’est de l’information ! Mais les mêmes faits révélés par tout autre que La Feuille deviennent rumeurs sur fond de presse de caniveau depuis que sa justicière en chef a adopté le rétropédalage dans la choucroute.
Anne la Pionnière sur la piste du Maxepa puis de la société CAHUZAC CONSEIL tente de justifier ce mystérieux revirement par sa phobie des ragots et invite ses lecteurs frustrés à fermer les yeux.
En novembre 2012, Fabrice ARFI s’inquiète à juste titre de cette révolution sur place ainsi que l’y invite d’ailleurs la nouvelle adresse de La Feuille au numéro 1 de ladite place de la Révolution. Il cherche à percer le mystère de ce déménagement qui s’accompagne d’une subite mansuétude à l’égard du grand homme.
La même démarche l’avait mené quelques mois plus tôt sur la piste du compte suisse lorsque CAHUZAC à peine installé dans son ministère vola au secours de son prédécesseur Éric WOERTH, alors empêtré dans l’affaire de l’hippodrome de Compiègne.
- Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL :
« Ce qu’on a voulu nous faire gober…
(…) pour terminer par le financement de son appartement avenue de Breteuil dont nous avons si souvent entendu parler que nous voulions clore le dossier une fois pour toutes. Jamais il ne nous a paru nécessaire de creuser une telle information pour une triple raison :
En 1994 les prix de l’immobilier n’étaient pas encore démentiels, Cahuzac est d’une famille aisée susceptible de l’avoir aidé, il était lui-même à la tête de revenus substantiels (ministère puis, à partir de 91 une clinique dans un secteur d’activité particulièrement lucratif) enfin sa femme pouvait participer à l’acquisition d’un bien immobilier. »
- Ma réfutation :
J’imagine qu’ils s’y mettent à deux pour pondre une telle « expertise ». Mais les fins limiers de La Feuille semblent manquer singulièrement des qualités essentielles à un bon enquêteur : curiosité, rigueur et ténacité.
Ainsi que je le démontre dans un mémoire en réplique du 28 janvier 2013 devant la Cour administrative d’appel de Bordeaux, la justification du financement est truffée d’anomalies. La Feuille qui a eu connaissance de ce document publié par Médiapart s’est bien gardée d’en faire l’analyse.
Le prêt de 1 500 000 francs consenti par le père, Pierre CAHUZAC, ne fait que reporter en amont la question de l’origine des fonds, dont une partie d’ailleurs a été apportée par la mère, à hauteur de 500 000 francs.
Ce prétendu prêt de novembre 1994, prétendument remboursé en 2001, figure toujours au passif de la déclaration d’Impôt sur la fortune des années 2010 et suivantes…
La justification du remboursement du capital et des intérêts pour un montant total de 2 445 000 francs n’est pas apportée.
L’hypothèse d’un prêt fictif destiné à blanchir des fonds d’origine douteuse prend corps, et dans ce cas, le droit fiscal sanctionne plus sévèrement l’opération qualifiée d’abus de droit.
Le remploi des fonds tirés de la vente du précédent appartement le 28 décembre 1994 ne saurait justifier le financement du nouvel appartement acheté antérieurement, selon acte du 28 octobre 1994.
Enfin, le financement à hauteur de 950 000 F par chèque tiré sur des comptes d’épargne à la BNP PARIBAS reporte également en amont la justification de l’origine des fonds. D’où viennent ces francs français et à quelle date ont-ils alimenté les comptes d’épargne ? Là est la vraie question, celle que devrait se poser un service fiscal efficient !
D’ailleurs, les dernières révélations d’une source proche du dossier, publiées le 26 janvier 2015, confortent ces soupçons.
Après signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, le Parquet national financier a établi que l’ancien ministre avait caché au fisc des revenus sur le compte de sa mère entre 2003 et 2010, l’année où, député, il était devenu Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. À l’insu de sa maman, il a remis sur ce compte des chèques de particuliers, clients probables de sa clinique d’implants capillaires et il a payé par ce compte des vacances et séjours dans des hôtels.
- Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL :
« Ce qu’on a voulu nous faire gober ... (Suite).
Lors des dernières législatives une autre rumeur s’est faite insistante. Peut-être aurait-il dû lui-même crever l’abcès puisqu’il n’y avait rien dans le dossier si ce n’est quelques heures de travail confiées par la clinique à une jeune dame en attente de ses papiers. Mais là encore il y eut dénonciation, enquête, procès concluant à une dispense de peine après régularisation auprès de l’URSSAF.(…) Aucune exploitation en vue. »
- Ma réaction indignée :
Arrêtez ce chœur indécent de pleureuses ! Vous minimisez les faits ! La femme de ménage non déclarée, une Philippine sans papiers, a été rémunérée en espèces en dessous du tarif légal, de juin 2002 à novembre 2004, soit durant trente mois.
La régularisation « spontanée » et le dédommagement de la victime auraient tout de même coûté 43 000 € à l’employeur indélicat, selon information à vérifier, ce qui donnerait l’exacte mesure de l’exploitation.
- Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL :
« Les personnages du rocambolesque feuilleton. (…)
Rémy Garnier : l’inspecteur du fisc avait un contentieux avec Cahuzac à cause d’une intervention sur un de ses contrôles fiscaux. Il s’est retrouvé complètement noyé lorsque les médias, qui le croient à l’origine de la fuite, l’interrogent. Il n’a pas le beau rôle, s’est enlisé dans une défense un peu pâteuse ; c’est un homme fragilisé qui a été instrumentalisé. Il a jeté un œil sur le dossier fiscal à la demande de la Source. Mais c’est tout.
Ses faux amis : (…). Moscovici (…). Woerth (…). Quoi qu’il en soit cela fait beaucoup (…). Pour une affaire (si elle existe) qui ne fait pas de lui un détourneur de fonds publics.
La seule certitude c’est qu’il y a derrière cette attaque totalement déloyale un enfoiré qui ne dit pas son nom. Nous n’avons jamais ménagé nos critiques sur le plan politique à l’égard de Cahuzac mais là, c’est carrément dégueulasse car, quoi qu’il en soit, l’histoire laissera des traces. »
- Ma réplique :
Le vilain rôle ? J’ai choisi le rôle de lanceur d’alerte contre une administration dévoyée. J’ai toujours précisé mes accusations, nommé les coupables, signé mes écrits et témoigné à visage découvert. Dans l’affaire CAHUZAC, je suis l’accusé menacé d’une nouvelle sanction disciplinaire et non le délateur. Je révèle l’existence du compte suisse du Ministre dans un mémoire en défense du 11 juin 2008 intitulé « S’adonner à ADONIS ! ». Lorsque Fabrice ARFI, déjà au courant, me rend visite le 14 novembre 2012, je n’ai vraiment aucune raison de lui refuser ce document, expurgé de quelques mentions couvertes par le secret professionnel.
Défense pâteuse ? Pâteuse ou pas, ma défense n’a jamais varié au gré des circonstances, contrairement aux positions prises par La Feuille
Homme fragilisé ? Certes, mais il y a de quoi l’être après dix années de combat contre la forteresse de Bercy et un lynchage médiatique sans précédent auquel La Feuille a largement contribué.
Instrumentalisé ? Sans la moindre preuve, la Feuille de chou affabule. En réalité, j’ai pris seul l’initiative de consulter le dossier fiscal de CAHUZAC, sans jamais y être encouragé par personne.
Attaque déloyale d’un enfoiré dégueulasse ? Je laisse à La Feuille la responsabilité de son vocabulaire. En réalité, le surdoué CAHUZAC s’est piégé lui-même dans un extraordinaire enchaînement de circonstances.
Détournement de fonds publics ? La sécu gère bien des fonds publics que je sache ! Et La même Feuille décrit bien à la page précédente une situation qui s’apparente à un pillage des fonds de la sécurité sociale mettant en cause trois compères aux intérêts supposés communs : Pierre FABRE le patron éponyme du laboratoire, le Ministre Claude ÉVIN et C. Jérôme son conseiller technique.
Ce dernier sera d’ailleurs mis en examen lors de ses aveux du 2 avril 2013, du double chef de « blanchiment de fraude fiscale » et « perception par un membre d’une profession médicale d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale ».
La peine prévue au code pénal, cinq ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende, est doublée en cas de blanchiment en bande organisée ou d’intervention d’une personnalité influente telle que banquier, notaire ou politicien.
La Feuille désinforme ses lecteurs en occultant avec obstination ce deuxième volet du blanchiment, aggravé ou non.
- Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL :
« Portrait-robot d’un enfoiré.
Si l’homme de l’ombre n’est pas un de ses adversaires politiques, de qui vient ce coup déloyal ? (…). Cahuzac, Gonelle, Garnier savent mais ils ne parleront pas. (…).
- Il n’est pas de droite. Mais il n’est peut-être pas encarté à gauche non plus. Il est fortuné et passe pour un bourgeois.
- C’est un "ami" de Cahuzac.
- C’est un "notable" avec suffisamment d’entregent pour avoir su convaincre Rémy Garnier du bien fondé d’un petit coup d’œil sur le dossier fiscal de Cahuzac.
- C’est quelqu’un capable de garder un enregistrement (ou l’avoir bidouillé, ce que nous ne pensons pas) pendant douze ans.
C’est un profil très particulier. Plus proche du serpent que de l’impulsif. Un rancunier, un amer, qui a couvé sa haine mais ne l’exprimera qu’indirectement. Il a attendu l’heure de sa vengeance comme une araignée dans sa toile, s’estimant humilié.
- C’est quelqu’un qui attend quelque chose du cataclysme qu’il a déclenché sur le plan politique.
- C’est quelqu’un qui a une revanche sociale à prendre et soif de pouvoir…
- Nous pouvons même dire qu’un membre de notre équipe avait mis en garde Cahuzac contre ce type de fréquentation. »
Mes observations :
L’enfoiré masqué, Sœur Anne Aphore l’a vu venir ! Et elle désigne ainsi à la vindicte publique un homme de l’équipe CAHUZAC, un adjoint du Maire. Sans le nommer, c’est devenu une habitude… Mais dans le microcosme politique local, tout le monde aura reconnu l’« enfoiré ».
D’ailleurs, Anne la Pythonisse a fait bénéficier de ses précieuses intuitions le Canard enchaîné qui alimente à son tour cette rumeur par la plume d’Hervé MARTIN le 12 décembre 2012 :
« "Il y a une ambiance de complot contre Cahuzac", estime Anne Carpentier, cofondatrice de "La Feuille", hebdo satirique local. Et ce journal d’annoncer une enquête qui pointerait plutôt comme possible source de Garnier et de Médiapart un ex-proche collaborateur de Cahuzac. "En ce moment, les poubelles débordent." »
Effectivement et des complotistes feuillus les remplissent !
Aucun membre de l’équipe villeneuvoise de CAHUZAC ne m’a jamais fourni d’informations sur son patron ni rien demandé.
LA FEUILLE, n° 1510 - Du 10 au 24 janvier 2013 :
POURQUOI CETTE CHASSE À L'HOMME ?
- Anne CARPENTIER :
« Quatrième Épisode : Médiapart enquête… sur La Feuille !!
(…) lorsque nous avons appris que Médiapart enquêtait sur… La Feuille (témoignage dans la poche, Edwy) nous nous sommes dit que la maison Plenel commençait à déverrouiller grave… »
- Mon opinion :
Anne Abel, la pauvre petite victime, dénonce un crime de lèse-majesté ! Seule La Feuille aurait le droit d’enquêter sur les autres… Je lui rappelle que tout journaliste a le devoir de recouper ses informations auprès de plusieurs sources (au moins trois !).
- Anne CARPENTIER :
« Ce qui nous permet avant… le final concernant les finances de Plenel de lui rappeler qu’un journaliste a des responsabilités humaines.
Nous pensons à Rémy Garnier, l’inspecteur injustement appelé "Columbo", qui a été manipulé et cramé par tout ce qui s’est abattu sur lui alors qu’il était déjà fragilisé par sa propre affaire. Pendant plus de dix ans, avec Sud-Ouest, nous avons écouté cet homme blessé dans son honneur. Plenel et sa bande se sont servis de lui et le lâcheront. En attendant il s’est coupé de ses amis. La presse, quand elle se fait cannibale, ne pense pas à ces choses là. Nous si, parce qu’on peut tuer avec une plume et qu’on ne doit pas jouer avec cela. »
- Ma réponse :
Merci Anne l’Empathique pour cette leçon de… tartuferie, mais vous inversez les fonctions. Je n’ai été ni manipulé ni cramé. Et même si un homme de l’ombre a forcé le destin en m’instrumentalisant, je l’en remercie car je suis fier du rôle que j’ai alors pu jouer et du résultat obtenu.
Je tiens à rendre hommage à Fabrice ARFI pour son professionnalisme, sa neutralité, la distance qu’il prend par rapport aux événements et son absence d’animosité personnelle. Vous devriez vous inspirer de cet exemple, vous qui avez trahi ma cause de façon si brutale et renié sans raison avouable l’amitié et l’estime que vous m’aviez témoignées durant dix ans. Au nom de notre complicité passée, le tutoiement s’impose :
Anne, tu t’emballes, ta Feuille se fait cannibale !
LA FEUILLE, n° 1513 - Du 21 février au 7 mars 2013 :
DERNIERS SOUBRESAUTS DE L'AFFAIRE CAHUZAC
- Guy NANTEUIL :
« Médiapart croyait faire de nouvelles révélations mais se prend peut-être les pieds dans le tapis de la loi en se servant d’une correspondance privée, le comptable de Cahuzac porte plainte !
"L’affaire" Cahuzac semble tourner à l’avantage du ministre. Dans le Journal du Dimanche, Laurent Valdiguié, qui a suivi le dossier dès le début avec la nécessaire distance, annonce que "les autorités fiscales suisses excluent que le ministre du Budget ait eu, depuis 2006, un compte UBS à son nom ou à celui d’une société". (…).
Bonne question qu’il prolonge par celle-ci : "Quel rôle a joué le trio Garnier-Gonelle-Patricia Cahuzac, aux intérêts convergents contre le ministre dans le déclenchement de l’"affaire" ? D’où viennent les informations, qui se révèlent fausses aujourd’hui, sur la fermeture du prétendu compte en 2010 et son transfert à Singapour ? »
- Ma position :
Le JDD et La Feuille tombent dans le panneau que tendent les autorités fiscales de France comme de Suisse.
Le compte ouvert chez UBS a été transféré en 2000 ou 2001 chez REYL et Compagnie puis les fonds ont été dépaysés en 2009 à Singapour. La demande d’assistance administrative trop étroite dans le temps comme dans l’espace ne pouvait aboutir, ne couvrant ni la période antérieure à 2006 ni d’autres pays que la Suisse.
Solitaire, je n’ai jamais fait partie du trio mentionné.
- Guy NANTEUIL :
« Point final ? Non car Médiapart remet le couvert et publie deux documents, un mail de l’expert comptable du ministre et un mémoire en défense de l’ex-contrôleur des impôts Rémy Garnier…
Le mail fait état de questions que se pose un service des finances publiques sur les déclarations fiscales de Cahuzac. Médiapart détaille les interrogations du fisc et pose la question : "Le ministre du budget a-t-il truqué ses déclarations de patrimoine ?"
Question pour l’instant dans réponse (…). »
Mon avis :
Au contraire la réponse saute aux yeux tant le trucage des déclarations d’Impôt sur la fortune (ISF) paraît évident. Ledit mémoire en défense dont Guytou (Serait-ce un diminutif de Guy Toutou ?) préfère ignorer le contenu a tout de même convaincu mes juges en appel par la rigueur de ma démonstration.
La minoration du patrimoine déclaré s’établit ainsi, au bas mot :
- Insuffisance d’évaluation de l’appartement :
155 000 €
- Collection de montres omise :
100 000 €
- Passif fictif :
228 000 €
Total :
483 000 €
- Guy NANTEUIL :
« Le problème, en l’occurrence vient de la publication du mail. Qui l’a donné, qui l’a rendu public ? À ce sujet la loi est claire.
"Le secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques est garanti par la loi. Il ne peut être porté atteinte à ce secret que par l’autorité publique, dans les seuls cas (…) prévus par la loi." (…).
Or il y a violation de cette correspondance "lorsqu’une tierce personne prend connaissance sans le consentement préalable de l’émetteur, d’un courrier à caractère privé."
Le comptable de Cahuzac a-t-il donné cette autorisation à une personne ? La réponse paraît évidente. Le Mail a-t-il été envoyé par erreur à quelqu’un ?
Dans la négative, "utiliser ou divulguer une correspondance privée est punissable d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende."
Médiapart a pris le risque, sans doute au nom de la nécessité d’informer ; il n’en reste pas moins que cette publication est limite et, s’il y a plainte, ça craint.
Sur le plan déontologique on peut aussi se poser des questions. »
- Ma réaction :
Guy le Procureur refoulé en appelle à la répression pénale contre ses confrères médiapartistes et contre le lanceur d’alerte, sommés de révéler leur source ! Et il se prétend journaliste !
- Guy NANTEUIL :
« Le comptable de Cahuzac porte plainte !
(…) C’est ce que nous a confirmé une source sûre. Il appartiendra donc à la justice de déterminer les responsabilités des uns et des autres : la personne qui a violé le secret de cette correspondance, celle qui l’a transmise et l’auteur de la publication.
Rappelons que la divulgation "non autorisée par l’émetteur d’un courrier électronique est une violation du secret des correspondances qui engage la responsabilité pénale de l’auteur de l’infraction (article L226-15 du code pénal). »
- Mon avis :
Vindicatif, Guy le Supplétif de la Justice a ajouté cet encadré pour les lecteurs qui n’auraient pas bien compris. Bigre ! Le prix à payer par les fautifs s’élève bien à un an de prison et 45 000 € d’amende, tarif inscrit dans le marbre de la loi pénale.
Le comptable n’a jamais porté plainte contre moi, ni à ma connaissance contre Médiapart. Dans son délire répressif, Guy le Pénaliste prend ses désirs pour des réalités et en remet une couche en citant l’article d’un code dont il ignore l’un des principes généraux énoncé à l’article 111-4 : « La loi pénale est d’interprétation stricte. »
Ou bien il affabule, ou bien ses sources ne sont pas si sûres.
- Guy NANTEUIL :
« Le second document est donc un "mémoire en réplique" que Rémy Garnier soumet à la Cour d’Appel de Bordeaux. En première instance, alors qu’il demandait que soit annulé un avertissement dont il avait fait l’objet par son administration, pour avoir consulté sans autorisation ( ?) le dossier fiscal de Cahuzac alors qu’il était - Garnier - "au placard", il avait été débouté.
Lui prétend qu’il n’agissait que dans l’intérêt du Trésor Public et, pour le démontrer, il verse au dossier le fameux mail détourné !
Il indique même au juge : "Ni le cabinet comptable, ni les hauts fonctionnaires concernés n’ont intérêt à organiser la fuite d’un document confidentiel." Comment mieux dire qu’il a été détourné !
Par qui ? Selon Garnier il pourrait émaner du foyer fiscal de l’intéressé." L’accusation est grave puisque ce ne peut être Cahuzac lui-même, il ne resterait que son ex-épouse ! »
- Mon cri d’épouvante :
Les temps changent !
Par le passé, Guytou la Terreur s’est maintes fois vanté d’avoir eu « la peau » d’un procureur dont l’avocat fort classiquement sommait La Feuille de donner ses sources. Le malheureux procureur fut muté d’office à cause de l’échec de ses poursuites en diffamation.
Désormais et sans rancune, ledit Guytou se fait auxiliaire du ministère public. Mais bien sûr, il n’a rien d’un « cafteur » ni d’un vilain corbeau ; il suggère seulement aux victimes supposées ou à un parquetier zélé de me poursuivre sur ce terrain glissant, du chef de violation de correspondance privée, voire de dénonciation calomnieuse.
Outre qu’il semble se dérober à la déontologie journalistique, il ignore aussi les principes du droit, civil ou pénal, et le simple bon sens.
Le courrier litigieux concerne la situation patrimoniale, au regard de l’ISF des époux CAHUZAC, mariés sous le régime de la communauté légale. Si l’un ou l’autre divulgue un secret le concernant au premier chef, la violation ne saurait être constituée.
- Guy NANTEUIL :
« Par ailleurs, Garnier dénonce clairement sa hiérarchie en des termes extrêmement durs, puis il détaille "l’affaire Cahuzac"… selon Médiapart. »
- Mon regret :
Les temps ont bien changé ! Jadis, La Feuille me désignait familièrement par mon prénom, parfois suivi de mon patronyme. À propos de l’Administration fiscale, elle usait en 2004 d’un vocabulaire bien plus percutant, offrant à ses lecteurs une visite dans « les bas-fonds », les appelant à « sauver le soldat Garnier », « suspendu sans salaire par des enfoirés » et fustigeant un acharnement « navrant » et « gerbant ».
Les faux durs se sont encore ramollis. Qu’importe !
« Le temps passe et les œufs durent ! » (Daniel PRÉVOST)
- Guy NANTEUIL :
« Bref, un long argumentaire qui ne répond pas à la seule question du procès : Garnier avait-il le droit de consulter un dossier qui n’entrait pas dans une enquête ouverte par son administration ? Avait-il ensuite le droit de s’en servir dans la presse ? Était-ce à des fins personnelles ou dans l’intérêt public ? »
- Ma réponse à ces trois questions :
Guy le Justicier insiste encore et se fait maintenant l’avocat de l’Administration. Il en oublie quelques principes.
Les audiences de la justice administrative se tiennent publiquement et je ne me suis jamais privé d’y présenter oralement des observations ainsi accessibles aux journalistes éventuellement présents. Si, si ! Il en existe encore qui font correctement leur travail.
Officiellement chargé à l’époque de proposer des affaires au contrôle fiscal, par définition, je n’interviens (du fond de mon placard à Agen) que sur des dossiers non encore ouverts pour enquête…
La Cour administrative d’appel de Bordeaux a répondu magistralement à la troisième question, par arrêt n°12BX00987 du 30 mai 2013 annulant l’avertissement disciplinaire qui m’avait été infligé. Elle a d’ailleurs mis cet arrêt en exergue en caractères gras dans un communiqué de presse, toujours accessible sur la page d’accueil de son site internet avec une émouvante représentation du dieu ADONIS, amant d’APHRODITE, déesse de la Beauté et de l’Amour .
D’autres décisions en ce même sens suivent :
Le Jugement n°1001210-5 du 19 novembre 2013 annule le refus de ma promotion de fin de carrière, décision entachée d’erreur de droit.
Le jugement n°1100816-1 du 17 décembre 2014 condamne l’État à m’indemniser du préjudice moral causé par les fautes de ses services.
L’ordonnance n°1404798 rendue par le Président du Tribunal administratif le 12 février 2015 prend acte de ma victoire par forfait en matière de révision de ma pension de retraite.
La Feuille à ma connaissance n’a jamais fait état de ces décisions, manquant ainsi à son devoir de suivi objectif des dossiers traités.
Un jour on vous parle d’une affaire, on accuse allègrement, puis plus rien… (dixit La Feuille !).
LA FEUILLE n° 1515 - Du 21 mars au 4 avril 2013 :
L'AFFAIRE CAHUZAC A-T-ELLE FAIT PSCHITT ?
- Anne CARPENTIER :
« (…) le site d’infos en ligne se jeta donc sur un enregistrement arrivé "providentiellement" sur sa table par l’entourage du duo revanchard Garnier-Gonelle. Localement nous connaissions trop bien les deux oiseaux pour plonger direct dans la mare aux canards. (…).
Victimisé le ministre rassemblait derrière lui tous ceux (dont nous fûmes) qui trouvaient la cuisine plenellienne assez infâme puisqu’il s’agissait non pas de dénoncer un fait mais de détruire un homme. (…).
Rémy Garnier, l’inspecteur du fisc autoproclamé "fin limier" devenait de moins en moins certain de ses certitudes, souvent pâteux, l’égo contraint à la prudence par la crainte d’une claque en retour. »
- Ma réplique :
Je passe sur le diffamatoire « duo revanchard ».
Anne l’Opportuniste préfère soutenir servilement le Ministre à la peine et détruire le petit fonctionnaire retraité que je suis, l’ex-ami revendiqué qu’elle croit si bien connaître.
Le temps semble loin où La Feuille du 25 janvier 2007 par la plume de Guy NANTEUIL fustigeait le Maire de Villeneuve pour avoir licencié brutalement Bernard DAHAN sans cause réelle et sérieuse. Ce salarié rétabli dans ses droits par la Cour d’appel d’Agen, donne alors son avis dans les colonnes du journal sur l’humaniste CAHUZAC :
« Il a un comportement dangereux. (…). Je l’ai entendu employer ces mots : il va falloir couper des têtes. Il a fait tomber la mienne. (…). Quelqu’un de clair n’a pas besoin d’éblouir les autres. Il y a là une fragilité. Cahuzac est brillant mais il n’éclaire que lui-même ! »
Anne Lori fait ensuite allusion, sans la vérifier, à cette info du Parisien du 7 décembre 2012 et reprise en boucle par certains médias :
« Rémy GARNIER n’exclut pas l’innocence de Jérôme CAHUZAC.»
Aux victimes du psittacisme ambiant, je rappelle les termes de ma déclaration : « Je n’exclus pas à 100 % l’hypothèse de l’innocence de Jérôme Cahuzac. Je l’exclus à 99 %. »
Je n’ai jamais varié depuis, prenant le soin d’ajouter que les erreurs judiciaires naissent de ce petit 1 % de probabilité qu’il ne faut pas négliger.
- Anne CARPENTIER :
« Puis tout ce petit monde (la presse) repartit comme il était venu. (…). Quinze jours plus tard, il n’était plus question de rien, ni de Garnier reparti à son anonymat, ayant perdu dans la bagarre ses soutiens et amis, définitivement privé de cette frénésie médiatique qui l’avait boosté, ni de Gonelle, ni d’une éventuelle plainte en diffamation (en dehors de celle du comptable dont la boîte mail avait quand même été piratée !). »
Ma réponse :
L’anonymat me convient très bien, Anne.
Dans la bagarre, je n’ai perdu que de faux amis.
Je n’ai nul besoin de frénésie médiatique pour faire triompher la Vérité. Mon audition sereine devant la Commission d’enquête parlementaire le 12 juin 2013 le prouve.
Effectivement, la plainte en diffamation de CAHUZAC n’est plus d’actualité, et pour cause. Quant à celle du comptable, vous déraillez encore Anne ! De la boîte mail de Cahu piratée honteusement selon Guy NANTEUIL, vous glissez vers celle de l’expéditeur…
Votre accusation manque de rigueur.
LA FEUILLE, n° 1516 - Du 4 au 18 avril 2013 :
Pages 6 et 7 : L’ACCUSATEUR DE CAHUZAC… LUI-MÊME HORS LA LOI FISCALE
« L’homme qui poursuit un ministre de sa vindicte jusqu’à l’abattre avant tout jugement pour un éventuel compte qu’il aurait détenu en Suisse s’exonère lui-même d’un impôt dû jusqu’à preuve du contraire, et ceci ouvertement, en l’écrivant noir sur blanc dans les PV de son conseil d’administration.
Au risque de tomber sur un grincheux qui pourrait alerter un contrôleur fiscal, à tout hasard un "fin limier" comme Rémy Garnier, si hostile aux interventions politiques lors de ses contrôles. »
Mon avis :
Depuis sa création en 2008, Médiapart applique la TVA au taux préférentiel de 2,10 %, conformément à la loi sur les publications de presse. Mais les services de Bercy ne reconnaissent pas ce statut à la presse en ligne.
Moi « fiscaliste expert », retraité, estime que la fraude n’est pas constituée, Médiapart ayant toujours agi en totale transparence selon ses déclaration fiscales.
La TVA au taux normal de 19,60 % (au lieu de 2,10 %) ne me semble conforme ni aux directives européennes, ni à l’équité, et le droit interne manque de clarté.
La liberté de la presse s’use aussi lorsque l’on s’en sert mal.
Je déplore le taux super réduit au bénéfice de publications gavées de subventions publiques et de publicités envahissantes, qui pratiquent la désinformation servile.
Supplément : LE BAL DES FAUX-CULS
La Feuille :
« Tout d’abord toutes nos excuses à nos lecteurs pour ce nouveau contre-pied… (…).
Pas question de minimiser l’affaire mais il faut la situer à sa juste place, sans couiner avec les aboyeurs de saison, elle ne fait toujours pas de Jérôme Cahuzac un détourneur de fonds publics, elle fait de lui un homme qui fait face aux agissements du jeune homme qu’il fut il y a une vingtaine d’années, un homme rattrapé par son passé (…). »
Mon opinion :
Après les aveux du 2 avril, La Feuille s’accroche aux branches. C’est bien naturel, mais le « jeune homme » d’il y a vingt ans était tout de même quadragénaire et il continuera à frauder le fisc jusqu’à près de soixante ans. Et la rengaine sur les fonds publics continue…
Page 13 : À BÂTONS ROMPUS AVEC… J.P. CAUBET
La Feuille :
« Il a été adjoint dans l’équipe de Jérôme Cahuzac vis-à-vis de laquelle il a pris ses distances en démissionnant. (…). Authentique homme de gauche, un moment encarté au PS, il ne l’est plus. (…).
La morale en politique. (…).
Quand on doit représenter l’État ou une collectivité, il faut, comme le dit Jérôme Cahuzac "avoir les fesses propres", surtout quand on doit donner l’exemple. »
Mon commentaire amusé :
Étonnant non ! Sous la plume de La Feuille qui l’avait dénoncé le 17 juin 2004 dans un article au vitriol, le « faux adjoint » retrouve son titre.
Quant à l’« authentique homme de gauche », CAUBET version 2013, il s’est présenté aux élections municipales contre la liste sortante du socialiste Patrick CASSANY, embarquant même dans l’aventure l’« enfoiré » dont vous, Anne et Guy, aviez fait le portrait-robot…
Battu au premier tour, il fait alliance avec la droite au second en fusionnant les listes. Mais son colistier, l’homme du portrait-robot pas si enfoiré que ça, quitte alors cette galère, écœuré. Et c’est la débandade.
Ses collègues aux impôts n’ignorent pas que CAUBET l’authentique est un spécialiste du retournement de veste, aussi bien au plan politique que dans l’action syndicale. Qui se ressemble s’assemble !
Quant aux fesses propres de CAHUZAC, deux jours après ses aveux mis en scène avec le Canard enchaîné, il y a vraiment de quoi rire !
LA FEUILLE, n° 1517 - Du 18 avril au 2 mai 2013 :
Page 6 : L’INTERVIEW IMAGINAIRE DE LA FEUILLE
« Cette semaine nous avons interrogé Rémy Garnier, fiscaliste expert, débusqueur de l’affaire Cahuzac, pourfendeur des pressions exercées sur les contrôles des inspecteurs des impôts.
L.F. : Cher Rémy, nous avons toujours écouté attentivement ce que vous aviez à dire à propos des contribuables qui ne paient pas leurs impôts et de ceux qui étouffent les contrôles fiscaux. (…).
R.G. : (…). C’est très vilain ce que mon ami Plenel fait là. (…).
L. F. : Allez-vous alerter le procureur de la République ?
R.G. : Euh, c’est pas bô de cafter ! Mais vous pouvez peut-être le faire, vous ? »
Ma réaction :
La Feuille canarde à la manière de son mentor satirique du mercredi. Elle en plagie les interviews imaginaires de Carla B. Ce serait me faire trop d’honneur, mais je relève deux coups bas.
Sur le fond, je suis en retraite depuis juillet 2010 et n’ai ni le goût, ni l’obligation de saisir le procureur sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale. Et il n’entre pas dans mes habitudes de charger quiconque de « cafter » ou de prendre des responsabilités à ma place.
Pour la forme, je déplore le détournement d’un cliché pris dans les locaux du journal le jeudi 15 novembre 2012. En effet mon portrait éclairé d’un sourire béat illustre l’article, sans mon accord.
Page 7 : VA T-ON ENFIN LUI LÂCHER LES MOLLETS?
- Anne CARPENTIER :
« Peut-être serait-il temps que chacun reprenne son calme (…) que chacun fasse son examen de conscience avant de jeter la pierre…
(…). Au carrefour vous qui êtes pourtant si bon conducteur, si attentif, avec tous vos points sur le permis, vous grillez une priorité. Cata, choc, tôle et, dans la voiture accidentée il y a un mort. Le carrefour est absolument désert (…). Que faites-vous ? (…). Peut-être serez-vous celui qui, pris de panique (…) part en vitesse.(…).
La tuile c’est quand un témoin se réveille plusieurs années plus tard. »
Mon étonnement :
Voila une stupéfiante simulation destinée à flatter les « beaufs » dans le sens du poil.
Ce scénario m’interpelle ayant moi-même été impliqué le 27 septembre 2005 dans un accident frontal qui coûta la vie à un jeune homme de dix-huit ans. Aucune faute ne pouvait être retenue contre moi et par chance les traces matérielles corroborées par un témoignage décisif jouaient en ma faveur.
La tuile, c’est quand un témoin prend la fuite laissant à ceux qui n’ont rien vu la responsabilité de témoigner à charge.
Anne, vos boules puantes destinées à culpabiliser vos contradicteurs ne sauraient clore le débat. Votre prose flatulente évoque davantage « La soupe aux choux » que l’engagement moral existentiel de JANKÉLÉVITCH !
- Anne CARPENTIER :
« Mais répétons-le, il n’a tué personne, il n’a pas non plus détourné de fonds publics. Il faut peut-être arrêter la machine à délires, à supposition, à supputations et à insultes. Les réflexes journalistiques ont souvent été pathétiques, parfois indécents.
(…). Pour l’instant, personne ne peut dire, ni les "bien informés" ni les autres, à quand remonte l’affaire, la hauteur réelle des sommes, si c’est personnel ou politique, s’il y a ou non prescription. Il y a fort loin de la fraude fiscale (même d’une certaine ampleur) à la corruption. »
Mon avis :
« Il n’a pas détourné de fonds publics ». C’est une antienne dont l’usage relève de la méthode COUÉ. Anne Esthésie endort l’opinion publique. Mais si, une personne peut le dire ! Une personne l’a déjà dit… Vous-même, Anne l’Amnésique, le 13 décembre 2013, numéro 1509.
Seule la question d’un financement politique reste en suspens. Quant à la prescription, elle atteint la fraude fiscale, non le blanchiment.
LA FEUILLE, n° 1518 - Du 2 mai au 16 mai 2013 :
AFFAIRE CAHU. LE BAL DES FAUX-CULS CONTINUE
« Arrêtons de tirer sur l’ambulance !
C’est la société tout entière qui a les fesses sales ! »
Mon avis réitéré :
C’est une obsession : partout et toujours des enfoirés au derrière crotté ! Vu l’affaire sous ce profil, si j’ose dire, La Feuille se veut hygiénique… en matière fiscale ( ?).
Mais, la corruption des uns n’excuse pas les fautes des autres.
LA FEUILLE, n° 1519 - Du 16 au 30 mai 2013 :
CAHUZAC DE RETOUR SUR LE RING ?
« La réponse sera donnée avant le 24 mai date de clôture des inscriptions pour la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot (…).
(…). Pourquoi sent-on en Lot-et-Garonne une certaine mansuétude à l’égard de Cahu ? Pour trois raisons très simples :
La première c’est que les gens (à la différence des journalistes !) font très bien la différence entre un détournement de fonds publics, un acte de corruption et une fraude fiscale. »
Mon commentaire :
Ce sont surtout les journalistes de La Feuille qui sèment la confusion. Pour la énième fois, après avoir laissé entendre le contraire, ils nous serinent que CAHUZAC n’est pas un « détourneur » de fonds publics, notamment dans leurs numéros des 13 décembre 2012, 4 avril 2013, 8 avril 2013 et 16 mai 2013.
LA FEUILLE, n° 1533 - Du 15 au 24 janvier 2014 :
L’ACCUSATEUR DE CAHUZAC VICTIME D'UN VILAIN CONTRÔLE FISCAL
« (…) le patron de Médiapart (…) avait omis lui-même de payer sa TVA. (…). On ne va pas pleurer ni organiser un Plenelthon même si la somme réclamée par le fisc se monte à plus d’un million d’euros pour les seules années 2008, 2009 2010 et pourrait monter à 6 M€ s’il était étendu à 2011, 2012 et 2013 ! »
Mon avis :
La Feuille crie prématurément victoire avec cette piteuse tentative de diversion…
La FEUILLE , n° 1544 - Du 26 juin au 10 juillet 2014 :
La Feuille se réjouit de l’apparition de CAHU à Villeneuve-sur-Lot et de l’empathie qu’il suscite toujours.
Elle fustige les corbeaux - ils s’y sont mis à plusieurs - et les journalistes qui publient les informations des autres sans les vérifier.
Anne CARPENTIER et Guy NANTEUIL évoquent leur participation au reportage télévisé du psychanalyste Gérard MILLER sur Docteur Jérôme et Mister CAHUZAC.
Mes observations :
La Feuille reprend le refrain du Journal du Dimanche et me range sans doute parmi les corbeaux. Anne CARPENTIER ne sait pas encore faire la différence entre un corbeau, un délateur anonyme mu par de bas instincts vengeurs et un authentique lanceur d’alerte, pot de terre qui s’attaque au pot de fer, à découvert, sous son vrai nom et malgré les risques encourus, pour défendre la qualité du service public fiscal et l’égalité des citoyens devant l’impôt.
Elle prend la défense du Ministre Goliath, déjà assisté par son armée de politiques, avocats et grands communicants, contre David, l’obscur fonctionnaire besogneux du fisc…
À l’inverse, Anne, vous avez raison sur un point : c’est très vilain de s’aligner sans vérification sur les scoops des confrères… comme vous l’avez fait dans votre édition du 21 mars 2013 en reprenant la version du Parisien.
Allumant mon poste le 2 juin 2014 en fin de soirée, je tombe par hasard sur le documentaire de Gérard MILLER diffusé par France 3 : « Jérôme CAHUZAC, l’homme qui ne savait pas mentir ».
Entre les commentaires convenus des divers protagonistes de l’affaire, l’apparition d’Anne Amnèse, flanquée de son éternel complice bredouillant, m’interpelle.
Elle tente de ranimer ses souvenirs éteints sur le Maxepa. Elle a le culot d’évoquer son rôle passé d’enquêteur sur les laboratoires FABRE alors qu’elle a tout fait pour étouffer l’affaire depuis que je suis venu lui parler de la société CAHUZAC CONSEIL le 15 novembre 2012.
Sainte Anne et Saint Guy, vos lecteurs, désinformés en permanence, pourraient s’écrier :
« Maxepa, on connait pas ! »
« Cahuzac Conseil, d’où vient l’oseille ? »
CARPENTIER Conseil aurait pu leur dispenser cette règle d’hygiène alimentaire et financière :
« Plutôt que du Maxepa, mangez des sardines en boîte dont la richesse en oméga 3 n’est plus à démontrer et vous coûterez moins cher à la Sécurité sociale. »
Deux mots pour résumer la prestation télévisée des sinistres duettistes : pâteuse et piteuse. Par comparaison, Michel GONELLE, leur bête noire, fut impressionnant d’éloquence pédagogique.
Pour ma part, je suis l’un des seuls protagonistes de l’affaire à ne pas avoir été invité à cette émission.
De même Charlotte CHAFFANJON, journaliste au Point, n’a pas daigné recueillir mon avis pour rédiger son bouquin paru le 4 juillet 2013 « Jérôme CAHUZAC, les yeux dans les yeux ».
Ma parole dérange sans doute.
Contrairement à ce que suggère le bienveillant Gérard MILLER, CAHUZAC sait très bien mentir, par action ou par omission. Avant comme après ses aveux, il n’a jamais cessé d’affabuler :
- Devant la représentation nationale et les autorités de l’État ;
- Sur ses déclarations fiscales ou de patrimoine ;
- Auprès de ses proches ;
- En ce qui concerne les comptes off-shore de son épouse… dont il n’ignorait rien ;
- S’agissant du compte de son père… et du prêt fictif ( ?) remboursé fictivement ( ?) ;
- À propos du compte de sa mère qu’il utilisait à son insu pour planquer des chèques de particuliers - 210 000 € en huit ans tout de même ! - et financer ses dépenses de loisirs, au moins jusqu’en 2010, l’année où il était devenu Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale.
Ces faits ruinent la thèse de l’erreur de jeunesse.
Sainte Anne et Saint Guy, vous étiez les premiers, vous arrivez les derniers. C’était écrit dans la Bible ! Mais au moins épargnez-nous les auréoles et ces mines béates d’autosatisfaction !
LA FEUILLE, n° 1550 - Du 16 au 30 octobre 2014 :
LE FISC DONNE RAISON À LA FEUILLE
- Anne CARPENTIER :
« Et pas question de faire bloquer le redressement par l’Élysée. Comme le dit le Canard, il faut pour cela que le ministre donne un ordre écrit, ce qui pourrait se retrouver … dans Médiapart !
Gageons qu’ils vont demander à Rémy Garnier, le fin limier, comment faire sauter les pénalités et la boucle sera bouclée puisque c’est ce que voulut faire Cahuzac pour France Prune lorsqu’il trouva le Zorro Garnier sur son chemin… La vie est un éternel recommencement. »
- Ma réplique :
Allez-vous enfin me lâcher les mollets ?
Je suis en retraite depuis le 2 juillet 2010 !
Quant à l’intervention de CAHUZAC en 1999 en faveur de la coopérative des pruniculteurs, je dois vous rappeler qu’elle a eu pour effet, non seulement un coup d’éponge ministériel et parfaitement illégal sur les redressements notifiés, mais aussi un coup de balai sur le vérificateur que vous avez soutenu pendant plus de dix ans.
Le caractère satirique de votre publication ne vous donne pas le droit de manquer à la rigueur morale et intellectuelle.
La Feuille crie victoire prématurément. C’est à la fin de la foire qu’il faut compter les bouses. Et d’ores et déjà Médiapart a gagné la guerre en obtenant pour l’avenir l’alignement, au taux super réduit, de la presse en ligne sur la presse papier.
Quant au passé, je condamne avec force une procédure fiscale conduite à la hussarde pour les raisons d’une douteuse opportunité. Après ce contrôle discriminatoire, redressements et rappels de TVA, Jean-Pierre MIGNARD, intime du Président de la République s’est chargé de la défense de Médiapart qui n’a pas besoin de mes services.
Outre ses titres prestigieux, ses références illustres, cet avocat hautement médiatique pourrait aussi se targuer d’avoir été mon camarade de classe à l’école primaire de Cosne-sur-Loire dans la Nièvre, il y a cinquante-cinq ans. Cela crée des liens pour la vie.
Il est intervenu à Bercy pour défendre le principe de l’égalité entre presse en ligne et presse imprimée, s’appuyant sur l’équité et l’impératif démocratique autant que sur le droit. Il exploite notamment avec succès un vide juridique dans le droit interne comme dans le droit européen, la directive européenne dite « TVA 2006 » qu’on lui oppose ignorant en effet la presse en ligne.
CONCLUSION
L’affaire CAHUZAC, appelée à un retentissement national, voire planétaire, aurait dû être une aubaine pour le minuscule organe satirique local, une porte ouverte vers la gloire éternelle. Mais oui Anne et Guy ! Vous étiez les premiers informés en 1998 des failles dans l’armure du politicien surdoué, sur la piste des premiers dérapages, sur place et bien introduits dans le microcosme villeneuvois. Mais, aveuglés par vos haines recuites, noyés sous des torrents de fiel, vous avez sombré dans une contre-performance journalistique dont un public averti pourra mesurer la profondeur du triple point de vue intellectuel, déontologique et moral.
Vu la gravité de vos accusations, injustes et réitérées, je ne vois pas de réconciliation possible, pas de troisième chance. Cette lettre va s’intégrer à ma saga administrative en sept ou huit tomes, futur best seller si j’en crois vos anciennes prévisions optimistes. Et si je n’en vends que trois exemplaires, je serai satisfait quand même. L’écriture comme thérapie, je n’ai rien trouvé de mieux. Ça dégage les bronches !
Vous vous targuez de gagner tous vos procès en diffamation ou autres. Mais je vous mets en garde car vous avez engagé le combat de trop, le combat contre le « soit disant Columbo », le « fin limier autoproclamé », le « Zorro des impôts » que vos quolibets ne parviendront jamais à ridiculiser tant son palmarès a de quoi impressionner :
- Quatorze victoires ( !) aux points devant la justice administrative ;
- Deux victoires par K.O. ( !!) en cassation, Chambre criminelle ;
- L’État condamné en Cour européenne des droits de l’Homme ;
- D’autres victoires en gestation…
- Et une trentaine d’impositions supplémentaires ( !!!) annulées au contentieux en matière d’impôts locaux et d’impôt sur le revenu.
À force de contester toute action politique, de ricaner de tout et de rien, d’amalgamer le grain et l’ivraie, vous plombez la gauche comme la droite au profit du Front national. Et à chaque élection, vous ironisez sur le foisonnement des candidatures plus ou moins fantaisistes avant d’y ajouter la vôtre. Anne, la dérision en salopette et nez rouge, c’est passé de mode. Vos pitreries ne font plus rire - jaune - que vous-même car le danger nous guette. Si certains persistent, à tort, à vous confondre avec un journal d’extrême droite, c’est que vous en employez les méthodes.
Dans votre dernier numéro, vous vous glorifiez de votre amitié avec Denis ROBERT que je salue au passage. Le pauvre ! En plus de ses nombreux ennemis, il devra se garder également de ses nouveaux amis.
Hé oui ! Je lis encore La Feuille à l’occasion, gratuitement de préférence. Le vrai travail d’investigation consiste aussi à prendre connaissance des rumeurs, même si elles ont fleuri sur votre paillasson, pour mieux les torpiller par la force de la Vérité.
Rémy GARNIER - Mars 2015.