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Premier secrétaire fédéral du PS des Landes, Conseiller Muncipal de Mont de Marsan et Vice Président de la Région Aquitaine

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Billet de blog 24 juillet 2012

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«Mon adversaire, c'est le monde de la finance », François Hollande, Le Bourget, 22 janvier 2012.

Aujourd'hui, la crise financière a de douloureuses conséquences pour les collectivités locales. Désormais, le secteur bancaire refuse de jouer son rôle de prêteur pour financer les investissements du secteur public indispensables à la vie de nos concitoyens.

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Aujourd'hui, la crise financière a de douloureuses conséquences pour les collectivités locales. Désormais, le secteur bancaire refuse de jouer son rôle de prêteur pour financer les investissements du secteur public indispensables à la vie de nos concitoyens. Seule solution pour sortir de l'impasse,... emprunter sur les marchés financiers dans le cadre d'un emprunt obligataire, sous réserve d'accepter d'être « noté » par une agence de notation. Après les emprunts toxiques proposés par les banques et qui n'en finissent pas de ravager les finances de certaines collectivités locales, voici venu le temps des agences de notation : Moody's, Standard and Poor's et consorts. Quand on sait les graves erreurs d'appréciation commises par ces agences, les conflits d'intérêt juridiquement condamnables qu'elles entretiennent avec leur clientèle financière, les atteintes directes ou indirectes à la souveraineté des États, il est inconcevable de considérer leur activité comme utile au regard de l'intérêt général. Loin de contribuer à l'essor des collectivités locales, elles alimentent les mouvements spéculatifs sur les marchés financiers et sont responsables de l'aggravation de la crise et de la limitation artificielle de la souveraineté des États. Le recours à l'émission obligataire par les collectivités soumettrait celles-ci aux mêmes pressions que celles subies par les États. Accepter cette notation, c'est accepter de voir ses projets considérés comme utiles ou pas au seul prisme de la rentabilité financière. Au-delà de la capacité à honorer leur dette, chaque collectivité sera jugée sur l'opportunité de réaliser tel ou tel investissement, remettant gravement en cause le principe de libre administration. Comment croire aujourd'hui que Fitch nous laissera financer des crèches, des écoles, des collèges ou des lycées ? Que Standard and Poor's nous laissera payer nos infrastructures ? Que Moody's nous laissera payer le RSA, rémunérer les stagiaires de la formation professionnelle, verser des bourses aux élèves, ou nous laissera aider nos concitoyens qui ne peuvent plus payer la cantine de leurs enfants ou les factures d'énergie de leur logement ? Au moment où le nouveau gouvernement s'emploie à relancer la croissance et l'emploi, notamment avec les collectivités locales, qui représentent 70 % des investissements en France, grâce à la mise en place d'une structure publique de financement, nous qui avons pourfendu le monde de la finance aux côtés du président de la République, ne nous résignons pas. Pour cela, nous devons donner l'exemple en ne laissant pas la finance décider des politiques publiques menées par nos collectivités locales au profit de nos concitoyens. La crise est mondiale mais des choix politiques locaux existent, pour redonner confiance au suffrage universel contre la finance.

Renaud Lagrave 

Premier secrétaire des Landes du Parti Socialiste

Membre du Bureau National du PS 

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