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Histoire(s) de se rencontrer

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Billet de blog 13 octobre 2022

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Histoire(s) de se rencontrer, la mémoire des internés

Le cinéma du Mas-d'Azil était bondé hier soir malgré la pénurie d'essence. La projection de Media Crash au festival "Histoire(s) de se rencontrer" a été suivie d'un riche débat avec Amélie Poinssot de la rédaction de Mediapart. Le festival continue ce soir avec l'exposition des dessins d'internés. Aperçu.

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Le maire du Mas-d'Azil Raymond Berdou a introduit la discussion. Il a rappelé que ce festival "Histoire(s) de se rencontrer", dont le point d'orgue est la dénonciation des crimes contre l'humanité, s'engage aussi dans la lutte contre le fascisme et les idées de l'extrême droite. De son côté, Maylis Bouffartigue, coordinatrice et directrice artistique du festival a pointé les falsifications de l'histoire qui "ressurgissent du passé" et contre lesquelles la rigueur journalistique de Mediapart et d'autres médias indépendants est un rempart nécessaire. 

Indépendant des puissances d'argent 

Ce documentaire produit par Mediapart et l'agence Premières lignes pointe les pressions sur les médias exercées par des groupes comme LVMH de Bernard Arnault ou Bolloré. "Avez-vous subi des représailles suite à ce film?", demande un spectateur. "Que pensez-vous des lanceurs d'alerte?", demande une autre. "Vous n'allez pas assez loin, vous devriez faire tomber le gouvernement!", interpelle un spectateur du premier rang.

"Certains politiciens ont été déstabilisés par nos enquêtes. Mais nous ne nous substituons pas à la justice" relève Amélie Poinssot. Celle-ci a évoqué le modèle de Mediapart qui sanctuarise son indépendance en refusant notamment de recourir à la manne publicitaire. Le fond d'investissement Google pour l'innovation des médias a récemment mené un deal secret avec Le Monde. Amélie Poinssot regrette que les médias ne se soient pas emparés collectivement de ce problème du financement (ou pas) des organes de presse par ce puissant moteur de recherche. 

Les dessins de lutte

À la salle des fêtes du Mas-d'Azil dès ce jeudi à 20h les spectateurs découvriront un fond de dessins d'internés collectés par l'amicale du camp de concentration du  Vernet. Cette appellation de « camp de concentration » renvoie à une circulaire adressée aux préfets de la zone libre le 10 janvier 1941 par  le ministre secrétaire d'État à l'intérieur Marcel Peyrouton.

Avec l'amicale, son président Raymond Cubells  porte une exposition ambitieuse «Expressions libres encadrées ».

Cet intitulé oxymorique renvoie aux dessins  réalisés par des artistes pendant leur détention. Dans ce camp du Vernet d’Ariège, ont été internés :

  • 20 000 républicains espagnols de février à septembre 1939,
  • 15 000 étrangers « indésirables » d’octobre 1939 au 30 juin 1944.

Des personnes d'origine juive raflées en Ariège et dans le Gers par la police française seront internées au Vernet à partir de l'été 1942 avant d'être déportées vers les camps de la mort.

Les créations artistiques réalisées dans cet univers de déshumanisation étaient un acte de résistance pour lutter contre le désespoir et rendre l’insupportable soutenable.

Ces œuvres datées et signées témoignent par leurs côtés artistique, émotionnel et historique de cet enfer concentrationnaire.

Le site de l'amicale: http://www.campduvernet.eu/

Les internés espagnols

Ancien professeur des universités à Toulouse, Henri Farreny qui intervient aussi ce soir est le président de l'amicale des anciens guerilleros espagnols en France-Forces françaises de l'intérieur (AAGEF-FFI). Cette amicale se bat depuis sa création pour la reconnaissance du combat des guerilleros pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale et au-delà. Le 7 septembre 1950 à Toulouse l'opération Boléro-Paprika, à l'initiative du gouvernement de René Pleven, sous la pression de Franco, visait à expulser 288 résistants étrangers dont une majorité d'Espagnols. Cette rafle suscitera une grande vague d'indignation. Un monument à Prayols en Ariège est dédié aux guerilleros, érigé le 5 juin 1982, et une cérémonie a lieu en leur honneur tous les premiers samedis de juin. L'amicale a également obtenu que des plaques de rue honorent le parcours méconnu de ces héros de l'ombre tels Conrad Miret, Domingo Tejero ou Manuel Berges.

Leur site:https://amicale-aagef-ffi-66.monsite-orange.fr/ 

Pour découvrir l'ensemble de la programmation du festival Histoire(s) de se rencontrer / https://rencontretheatraleducarlabayle.wordpress.com/

L'équipe du festival:

Direction artistique et coordonnation Maylis Isabelle Bouffartigue 

Attaché de presse Julien Le Gros 

Régisseur Yarol Stuber Ponsot

Réservation au 06 44 74 46 32 

rencontrestheatrales09@gmail.com 

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