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Histoire(s) de se rencontrer

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Billet de blog 15 octobre 2022

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Histoire(s) de se rencontrer, une journée d'échanges

Ce samedi, toute la journée le festival « Histoire(s) de se rencontrer » offre une programmation éclectique et foisonnante entre lectures, théâtre, conférences et musique. En voici quelques temps forts.

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Jusqu'au dimanche 16 octobre le festival Histoire(s) de se rencontrer se poursuit. Le public ariégeois est au rendez-vous malgré les files d'attente aux stations d'essence.  Extraits.

Le folk kabyle de Kamel Hypolite

Ce chanteur bien connu sur la scène toulousaine, où il joue souvent dans les cafés avec sa guitare, distille une musique kabyle typiquement « made in Algeria » avec une touche folk et rock. Kamel Hadji de son vrai nom est né au début des années 1990 à Alger. Il est originaire de Bejaia en Kabylie. Fan du Che Guevara, on a pu le voir en juin 2021 à Villejuif avec Kamel Tenfiche de l'Orchestre national de Barbès pour un hommage au grand chanteur berbère Idir. Attention, vous êtes prévenus, la musique de Kamel va vous emporter!

 Sa page Facebook: Kamel Hypolite 

 Ces cadavres sur de si belles collines 

 Diogène Ntarindwa est né le 6 avril 1977 à Bujumbura. Sa vie, il l'a racontée ce jour devant un public comble dans Carte d'identité. Ce spectacle autobiographique poignant et très drôle à la fois rend hommage à son père. Le parcours de Diogène est celui d'un enfant réfugié au  Burundi. Ses parents s'y sont réfugiés après être passés au Congo pour échapper aux persécutions que subissaient les Tutsi dans les années 1960. En 1994, Diogène est dans la branche armée du Front patriote rwandais (FPR) comme kadogo (enfant soldat) pour libérer son pays. Il n'a que seize ans et « du pays du lait et du miel » décrit par son père il ne reste plus grand chose. Élève au Conservatoire de Liège pendant quatre ans, Diogène participera à l'aventure Rwanda 94 mis en scène par Jacques Delcuvellerie, le premier spectacle à représenter le génocide des Tutsi du Rwanda. Au cinéma, on a pu voir notamment Diogène dans les films Quelques jours en avril (2005) et Bienvenue à Marly-Gomont (2016) 

En résonance, Hélène Sirven a lu des extraits de"Génocidé" de Révérien Rurangwa, survivant du génocide des Tutsi du Rwanda. Ce moment âpre et fort décrit l'insoutenable, ces massacres commis à la machette au pays des mille collines. "Achevez-moi. Tuez-moi!-Va crever ailleurs, tu nous coupe l'appétit!" répondent les genocidaires. Glaçant!

Aux origines du populisme

Dans un contexte actuel politiquement troublé, la présentation que Bertrand Joly a faite devant les spectateurs ariégeois du Mas-d'Azil de son ouvrage fraîchement paru cette année Aux origines du populisme, histoire du boulangisme (CNRS éditions) résonne particulièrement. Une question a d'ailleurs été posée sur les parallèles contemporains qu'on peu faire avec le mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo et Donald Trump.

Docteur en histoire, Bertrand Joly enseigne à l'université de Nantes ainsi qu'à l'École des hautes études en sciences sociales. Il a notamment dirigé le Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français, 1880-1900 (1998) et publié chez Fayard Histoire politique de l'affaire Dreyfus. (2014)

Qu'est-ce que le boulangisme?

En 1888-1889, le général Boulanger dirige contre la IIIème République une coalition de mécontents recrutée notamment au sein de l’extrême-gauche radicale et de la droite monarchiste. Son programme, toxique et démagogique, permet à Boulanger de remporter des succès lors d’élections partielles. Ne parvenant pas à transformer la protestation en adhésion à un parti nouveau le boulangisme est vaincu aux législatives de l’automne 1889 et s’effondre. Aujourd’hui, ce mouvement reste comme la première offensive du populisme contre la démocratie moderne en France.

La déshumanisation des « indigènes"

Catherine Coquery-Vidrovitch a présenté son dernier ouvrage paru à la Découverte. La thèse d'état datée de 1970 de cette professeure émérite à l'université Paris-Diderot porte sur la mise en place d'une économie coloniale par la France en Afrique équatoriale entre 1898 et 1930. En 2018, elle a fait partie du conseil historique qui a supervisé la série Les routes de l'esclavage de Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant. Elle est célèbre pour avoir exhumé le rapport Brazza du nom de Pierre Savorgnan de Brazza qui en 1905 met en évidence le traitement inhumain infligé aux populations dites « indigènes » dans les colonies. Ce rapport n'a été publié qu'en 2014 aux éditions le Passager clandestin.

Le nouveau livre de Catherine Coquery-Vidrovitch s'intitule Le Choix de l'Afrique, les combats d'une pionnière de l'histoire africaine. Dans ce récit biographique, elle revient sur son vécu de petite-fille juive pendant la Seconde Guerre mondiale qui découvrira l'Algérie post-coloniale. De toutes ces forces, elle combattra le racisme et la négrophobie qu'elle constate dans le milieu universitaire et de la part des « coopérants » français lors de ses voyages effectués dès les années 1960 en Afrique subsaharienne. Catherine Coquery-Vidrovitch n'aura de cesse dans ses travaux de dénoncer ce que le président ghanéen Kwame Nkrumah appellera le « néocolonialisme ».

Pour découvrir l'ensemble de la programmation du festival Histoire(s) de se rencontrer c'est par ici https://rencontretheatraleducarlabayle.wordpress.com/

L'équipe du festival:

Direction artistique et coordonnation Maylis Isabelle Bouffartigue 

Attaché de presse Julien Le Gros 

Régisseur Yarol Stuber Ponsot

Réservation au 06 44 74 46 32 

rencontrestheatrales09@gmail.com 

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