Arrêtez de nous prendre pour des « primaires » !
La parole qui va suivre n’émane pas d’un politicien, ni d’un expert en sciences sociales et politiques, mais d’un simple citoyen, qui se pose certaines questions face à la future échéance électorale à venir, à savoir l’élection présidentielle.
Tout d’abord un peu d’histoire pour éclairer notre présent .L’élection présidentielle au suffrage universel est un « cadeau » du général De Gaulle, afin de renforcer son pouvoir. C’est en 1962, suite à un référendum, que le suffrage universel pour ce type d’élection a été mis en place. Avant le Président était élu, soit par un collège électoral de « grands électeurs » puis par le parlement. C’est en 1965 qu’a été inaugurée la première élection présidentielle au suffrage universel. C’est à partir de ce moment que le peuple a pu choisir celui ou celle qui le dirigera. En fait qui choisira son maitre absolu, puisque la constitution de la 5eme république, donne les pleins pouvoirs au président (dont le fameux article 16 qui permet l’état d’urgence avec pouvoir absolu pour police et armée).François Mitterrand avait décrié cela dans son livre « le coup d’état permanent ».On sait combien ce président socialiste a su se mettre dans le moule de cette constitution et renia donc sa promesse d’en finir avec les pleins pouvoirs ! Quant à Hollande, aujourd’hui, en digne successeur de « Tonton », on peut voir que lui aussi sait utiliser, ce cadre constitutionnel, en décrétant l’état d’urgence (bientôt permanent ?) et en renforçant encore plus le côté autoritaire du régime, par une modification de la constitution. (Le sécuritaire remplaçant le social).
Que les partis politiques puissent exister est une évidence. Qu’ils régissent, à ce jour et faute de mieux, la démocratie est une réalité, (via la « représentation » des citoyens (ennes)) dont il faut tenir compte .Mais nous pouvons cependant les interroger sur leurs pratiques face à l’élection présidentielle et notamment ceux dits de la « vraie »gauche. En effet, face au discrédit et à la politique antisociale du PS au pouvoir, cette gauche critique (PCF, PG, Ensemble) ,les Verts, les « frondeurs du PS » et quelques « personnalités » viennent de lancer l’idée d’une primaire à gauche . Les journalistes se régalent de cela, et pas un jour passe, sans que nous soyons informés du feuilleton « primaires ».La politique spectacle marche à fond !
Outre que cet engouement pour une primaire à gauche, renforce encore plus la fausse idée de l’homme (ou la femme) providentiel aux pleins pouvoirs, capable de nous apporter le bonheur social, ce poison politicien, fait de nous, des spectateurs, des consommateurs avides d’avoir le bon produit ! De plus, derrière ces primaires se cachent des enjeux politicards comme jamais. Le PCF par exemple, ne veut plus de Mélenchon, et cherche donc un autre cheval pour continuer d’exister politiquement. Les Verts, rêvent eux, de reprendre du poids et connaissant leur avidité pour le pouvoir, sont bien sûr, très intéressés pour cette primaire (Cécile Duflot est déjà sur les starkings blocs).Les « Frondeurs » pensent pouvoir inverser la courbe du PS…Quant à Mélenchon, il s’auto proclame candidat, au nom de son expérience passée, ce qui correspond bien à son côté mégalo ! (Rappelons qu’il y a deux ans, il se voyait premier ministrable…) Cambadélis, lui, joue l’ouverture…tout en faisant tout pour que Hollande soit LE candidat. Bref, on voit bien que derrière toute cette agitation fébrile, les jeux sont en réalité presque déjà faits et qu’il y aura Hollande candidat, suivi de plusieurs candidats (ates) de la gauche « critique ». Alors arrêtons d’être pris pour des « primaires ».On a beau être de simples citoyens, ce spectacle, on n’en veut plus !
« Le casting n’est pas important, ce qui compte c’est le projet » diront les politiques les moins bêtes .A première vu cela parait plus intelligent .Mais là aussi, on connait la chanson. Un programme, 100% à gauche, aurait-il même le mérite d’exister, qui peut prouver qu’il sera appliqué ? Rappelons-nous, le programme commun en 1981, les paroles d’Hollande contre la finance…Dernièrement l’expérience grecque de Tsipras, est aussi un bon exemple pour nous servir de leçon. : pour la première fois un gouvernement de gauche radicale est élu et applique… sans sourciller, toutes les mesures d’austérité ! (pourtant rejetées massivement, par la population, suite à un référendum). Comme disait, feu le vieux crocodile d’extrême droite, Charles Pasqua, « les promesses n’engagent que ceux qui y les écoutent »…et même un programme pourrions-nous rajouter !
La vérité est toute simple .Toute transformation sociale et écologique ne se fera que si il y a une réelle implication des populations, touchées par cette crise sociale sans égal. L’Histoire est là, pour nous montrer que les avancées sociales n’ont été le fruit que de mobilisations populaires fortes. (Révolution de 1789, Commune de Paris, Front populaire, Mai 68 et dans une certaine mesure le mouvement de 1995).C’est en continuant ce chemin là que nous donnerons vie, réellement à l’émancipation sociale. C’est par nos engagements que nous écrirons le programme ! Et cela, que nous soyons militant(es) ou simples citoyens (ennes) !
Stoppons la remise en cause du code du travail.
Stoppons la répression syndicale.
Stoppons les grands projets inutiles.
Stoppons le tout sécuritaire (état d’urgence, déchéance de nationalité, futures lois policières).
Stoppons la montée de tous les racismes (anti musulmans, anti juifs anti Roms , anti Migrants).
Utopie diront certains ? L’utopie c’est de croire à un sauveur suprême fut-il de la «vraie » gauche. Comme l’a écrit Eugene Pottier en 1871 « Il n’est pas de sauveur suprême, ni Dieu, ni César, ni Tribun, Producteurs sauvons nous nous-mêmes, Décrétons le salut commun. » La gauche « critique » a décidemment perdu sa mémoire.