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Billet de blog 23 janvier 2023

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IL FAUT MODIFIER LA CONSTITUTION !

19 janvier 2023 : la bataille contre le capitalisme est engagée

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On l'a bien vu, le refus de voir notre système de retraite être contesté et l'âge du départ légitime en retraite être allongé, n'est pas la seule raison de la colère exprimée dans la rue. La bataille contre les forces du capitalisme est engagée depuis jeudi 19 janvier 2023. C'est dans l'union que le défilé protestataire a eu lieu, car c'est l'affaire de nous tous. Chacun doit y contribuer avec ce qu'il ou elle peut faire. Voici donc ma petite contribution personnelle à ce grand moment que nous sommes appelés à connaître.

Toute société est divisée en classes et ces classes sont en lutte permanente pour exercer le pouvoir et en tirer matériellement un profit. Chacun d'entre nous est prisonnier de cette lutte des classes et la gère comme il ou elle le peut et le comprend. Dans ces conditions, il existe des tas de gens dont la pensée est fondée, organisée, légitime et, parfois, convaincante, mais, si on veut l'emporter dans la lutte, il n'est pas question que ces gens imposent leur pensée aux autres. C'est le partage qui prime et non l'apparente autorité naturelle des uns ou des autres. La condition des travailleurs, des noirs, des femmes, des enfants, des pauvres, des arabes maltraités, des LGBT, des taureaux, des plantes ou de la planète : tout cela est on ne peut plus important. Mais quand on fait de chacun de ces sujets une exclusive, cela devient insupportable.

Jean-Luc Mélenchon, Sandrine Rousseau, Olivier Besancenot, et tous ceux qui font le régal des commentateurs qui se prennent pour des journalistes, n'ont, politiquement, pas d'importance en tant que personnes : c'est leur parole et leur pensée qui comptent. On ne peut reprocher à personne d'avoir des convictions fortes. Celles-ci sont très utiles parce qu'elles sont éclairantes mais elles deviennent néfastes lorsqu'elles se transforment en impérialisme pratique. Alors je ne leur fais pas confiance en tant que personnes même si je vote pour elles.

Sans nos votes, la NUPES n'aurait pas soixante quinze députés à la Chambre. Qu'Adrien Quatennens ait bousillé son projet politique est bien dommage pour lui et, sans doute, un peu aussi pour nous. Mais, c'est tant pis : les cimetières sont pleins de gens indispensables.

La NUPES n'est pas un aboutissement, c'est une étape qui permet à plein de gens de voir les choses autrement et se dire qu'ils peuvent faire quelque chose contre les oppresseurs. Ce n'est pas avec LFI que nous changerons le monde mais nous ne pouvons rien gagner sans elle.

Jeudi 19 janvier, les gens ont défilé en un flot immense dans les rues et parmi ces gens-là, il y a eu plein de gilets jaunes, alors qu'en 2018, si on affichait son appartenance syndicale ou partisane sur le rond point que j'occupais le samedi, on se faisait insulter et chasser !

Ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon ou quelqu'un d'autre en personne qui a permis ce changement, ce sont tous les militants de la NUPES, qui, dans l'ombre, ont accompli le travail de fourmi pour informer ou former les gens en dépit de la propagande officielle. La sortie du bourbier politique actuel se fera par le peuple assemblé comme cela ne peut pas être autrement.

Dans ma conscience politique, j'ai posé que tous les citoyens naissent égaux en droits et qu'il n'existe pas de leader suprême, même si, par sympathie, on apprécie ou adhère à ce que proposent l'un ou l'autre. Celui ou celle qui parle doit s'exprimer librement mais comme le pouvoir corrompt ceux qui l'exercent, c'est le pouvoir qui doit être contrôlé et non la pensée ou la parole d'individus fondamentalement libres.

Pour cela, il faut changer la constitution française.

La seule instance naturellement autorisée à contrôler le pouvoir est le peuple assemblé. On ne peut pas éviter les drames tant qu'on n'a pas fixé le principe du mandat impératif révocatoire à tout moment et qu'on n'a pas posé qu'on ne peut jamais exercer deux mandats consécutifs de même nature. La preuve est faite aussi qu'il n'y a pas d'administration idéale et neutre. Aucune administration ne peut imposer sa volonté au peuple sans tomber dans la stupidité : c'est le peuple qui décide et l'administrateur doit être considéré comme mandaté, exécutif et révocable à tout instant dans l'exercice de sa mission.

La démocratie représentative n'est pas une démocratie et la démocratie délégative doit être strictement contrôlée par le peuple assemblé.

"La liberté asservit et la loi libère" mais l'organisation politique ne peut pas être conçue dans la verticalité.

La République française est fondée sur ces principes mais la lutte des classes ne lui a jamais permis de les appliquer même partiellement. Il faut changer la Constitution et il n'y a que les forces assemblées autour de la NUPES qui peuvent y contribuer.

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