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Billet de blog 2 avril 2013

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Illisions

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illusions.

Fontainebleau, le 1er avril 2013.

Qui est ce faux ami, ce faux cul, ce traitre, ce collabo qui de tous temps accuse, dénonce, sacrifie ? Est-ce toi mon divin, celui qui se dit être mon frère ? Mon frère ? Non merci, le seul que j’aurai aimé avoir n’a rien avoir avec toi !

On nous enseigne à être de doux agneaux, prenant des coups, des guerres sans broncher, tendant l’autre joue s’il le faut. Pourquoi accepter d’être ainsi maltraité, de voir sa vie pourrie par un si lointain prochain ? Quelle faute a-t-on commise pour admettre qu’il faut porter, endosser sa croix sans mot dire, sans maudire ?

Ce qui m’étonne et m’attriste, c’est que plus de deux millénaires plus tard, on continue chaque jour de porter ce fardeau, on monte au calvaire en courant pour certains et pour d’autres en trainant des pieds certes, mais sans se révolter.

Même si cela m’afflige quelque peu, mais après tout ce n’est pas mon affaire, lorsqu’on croit à la résurrection gagnée par la rédemption purificatrice, on peut admettre que ce ne soit pas un souci de souffrir et de faire souffrir  ici-bas. Tout va bien, il n’y a que de braves gens sur Terre puisque même les plus abjects seront absous de leurs péchés. Nous finirons tous libres et ailés, sauvés.

Mais lorsqu’on doute jusqu’au point de ne pas croire à ces sornettes, je me demande surtout pour moi-même comme pour quelques autres forts en gueule, si il n’y a pas quelques contradictions et autres paradoxes à observer le comportement servile qui suit nos aussi belles qu’enflammées déclarations impies et qui demeurent au stade des intentions renégates sans lendemains qui changent.

Tant pis, si j’en suis, refuse d’être crucifié et enfonce néanmoins le clou. Je ne regrette rien des offenses que j’ai perpétré au long de mon existence, je ne demande aucun pardon, aucune croix sur le dos. Je ne veux pas me présenter tête basse devant le juge suprême. Je suis innocent de toutes les saloperies que j’ai commises et que j’espère commettre encore et de plus excessives pour pas mal de temps.

 Il parait qu’il n’y a que de rares purs qui iront directement au ciel et ceux, plus nombreux, qui auront demandé pardon à la grande clémence divine. Je ne veux pas être de ceux là, et si revendiquer mon impureté repousse ma présentation devant les portes ou les grilles du ciel, alors je persiste à ne pas me livrer pieds et poings liés sans combattre dans cette prison dont on ne s’évade jamais.

Accusés innocents, levez-vous de vos cercueils ! Cessez donc d’user du « plaider coupable » pour tenter d’atténuer votre peine. Vous aurez beau trembler de tout votre squelette, la sentence est inéluctable : double peine : la peine de mort, la peine à perpétuité.

Triple peine même, qui dit mieux ? Puisque tout cela est bien pénible, mais au final,  comme en toute chose, je n’en serai jamais déçu puisque je n’en attends rien en retour.

Daniel BOT

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