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Billet de blog 1 octobre 2015

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JE TRAVAILLE....MOI NON PLUS, LE COLLOQUE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Je travaille, moi non plus », le colloque.

Il y a un savoir que le discours du maître ne peut subtiliser au sujet, c’est celui qu’il peut mettre en jeu dans un entretien avec un psychanalyste. C’est l’un des points que nous retenons du colloque « Je travaille, moi non plus », qui s’est déroulé le samedi 26 septembre à la Maison des cultures du monde à Paris. Ce savoir est pour lui des plus précieux, ce que les intervenants d’Intervalle CAP du week-end et de Souffrances Au travail se sont employés à montrer, lors de l’après-midi, au travers des cas cliniques présentés. C’est ce savoir qui rend possible au sujet de se positionner quant à son désir, ou de déjouer ce qui fait pour lui « désordre au joint le plus intime du sentiment de la vie ». Ce qui ne laisse pas le corps hors de partie. Car il peut se faire aussi que le corps parle à la place du sujet, c’est-à-dire fasse signe d’un symptôme qui n’est pas encore subjectivé. Pourquoi faire état de la question du savoir ? Les trois invités de la matinée : Jean Haztfeld, historien du travail, Maud Thomas, avocat travailliste, Christiane Demeaux, cadre à Pôle Emploi ont chacun illustré ce que Jacques Lacan soulignait dès le Séminaire XVII L’envers de la psychanalyse, à une époque où Karl Marx tenait le haut de l’affiche pour situer le lien social qui départageait les uns comme prolétaires les autres, comme exploiteurs. Ce que Lacan tambourinait, c’est que le prolétaire était dépossédé de son savoir lequel était inclus dans son savoir-faire, à quoi la philosophie, auxiliaire de discours du maître, avait aidé. En quoi nous en voyons aujourd’hui les prolongements, où la formalisation du savoir par la science, via la technologie numérique, disqualifie les savoir-faire pour proposer une automatisation généralisée. Le marché du travail se trouve ainsi au seuil d’une nouvelle mutation. Je travaille, moi non plus, titre du colloque, dit certes toute la précarité qui affecte un nombre croissant de métiers, mais aussi celle du sujet qui perd prise dans cet univers corrosif pour toute subjectivité. Un livre tout juste paru, Bienvenue dans le capitalisme 3.0, de Sandrine Cassini, Philippe Escande nous en dessine le motif dans les années, sinon les mois à venir. Rien de bien réjouissant.

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