Christophe Dejours, psychiatre, psychanalyste, invité par Ophélie Vivier revient sur la question de la souffrance au travail, pour parler de la « souffrance éthique ». Il prend pour cela le cas paradigmatique d’une psychologue, travaillant dans un hôpital très connu, qui se voit imposer de nouvelles méthodes qui ne correspondent pas ni à sa formation ni à ses convictions. Ces méthodes « managementales », pour reprendre ce néologisme d’une collègue qui vient fort à propos, sont le nouveau totalitarisme d’aujourd’hui, celui d’une vérité, qui n’est pas scientifique, mais statistique, imposant ainsi sa confusion entre science et chiffre, confusion récusée par les épistologues. Cet exemple pris dans le domaine de la santé montre l’incidence sur le corps d’une telle contrainte qui force l’intimus. La Haute Autorité en Santé chapeaute cette bureaucratie qui écrante, selon son bon vouloir par l’allocation de ses budgets, tout ce qui ne se range pas sous ses « recommandations ». Ce déroulement toujours actuel, ne cesse de faire des ravages sur le lien social, en important les méthodes managériales du secteur privé via les Ecoles d’administration de la santé. Cela n’est pas nouveau, puisque ces méthodes ont commencé d’être appliquées à partir des années 2000. On pourra lire également le témoignage d’Elisabeth Hanet que diffuse Radio-a et qui relate comment le CMPoù elle travaillait a fini par fermer ses portes sous ces coups de boutoir.
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