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Billet de blog 14 juillet 2015

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LE DELIRE DU MANAGEMENT SCIENTIFIQUE ET SES SUITES DSM, CIM 10, SANTE, JUSTICE

Bien malin, celui qui un jour se lèvera pour demander, en France du moins, une commission d’enquête sur le management scientifique

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La parution en français du livre de Bruno Trentin, La cité du Travail pourrait nous éclairer sur les valeurs disons humanistes, dont peuvent se prévaloir , se targuer les uns ou les autres, avec leur prolongement, en politique, de droite ou de gauche. Le « Management scientifique » renvoie au réel du monde de l’entreprise. N’est-ce pas pourtant réducteur ? Comme en géologie ou en géographie, une coupe transversale ici s’impose. Car, à l’autre bout de la courbe, n’est-ce pas les dégâts dudit  « management scientifique », qui aujourd’hui propulse les psychanalystes à prendre la parole dans les medias pour défendre leur abord de l’autisme ? Aujourd’hui, qui ne manque pas de converger, dee congruer, ne maqnue pas d'être de connivence, ou d'être connecté de manière formalisée audit « management scientifique ? D’abord, tout proche, les cabinets de consultants et les multiples réseaux qui interviennent sur les Risques Psycho-Sociaux, et qui sont eux-mêmes pour certains des entreprises qui interviennent de manière dite «  scientifique » ; Si on se place au niveau d’une population, voire de populations, alors c’est l’Organisation Mondiale de la Santé, adossée sur le CIM 10 dont le Manuel Statistique et Diagnostique des psychiatres est un dérivé. Adjoignons y les techniques cognitivo-comportementales, techniques de conditionnement adaptatives, vigoureusement sollicitées en appui. Au-delà de leur convergence vers la stérilisation de la subjectivité et, pour le management scientifique en entreprise, la production avérée de la souffrance psychique, tous ces process ont selon nous pour point commun d’être modélisables et traductibles en logiciel. A l’opérateur, quel qu’il soit : manager, psychiatre, psychologue, peut être substitué un logiciel informatique communiquant une procédure et la marche à suivre pour l’utilisateur, après intégration et calcul des données. N’est-ce pas là  le summum du transfert de compétences, en même temps que de la réduction des coûts! La mécanique qui prévaut au croisement des variables dans chacun de ces champs, de fait, dénature la fonction de l’opérateur qui, à son insu, est devenu le faire-valoir d’un processus automatique, dés lors entièrement traduisible et matérialisable en machine. Qu’il enrobe tout ceci d’un dit accompagnement ou d’une dite empathie n’y change pas grand-chose, et n’apparaît que comme une version éducorée et  individuée d'une démarche marketing. S'il peut se conduire ainsi, c'est du fait que sa subjectivité propre n’y soit pas impliquée. Qui dit « management scientifique », implique souffrance psychique, immédiatement réalisée, ou virtualisée et réalisable après-coup, lors d’une mauvaise rencontre. Devant ou derrière la machine le sujet, rendu mutique par la disqualification de sa parole, au bout du compte le sujet finit  par perdre tout  rapport à son centre de gravité mental. Le management scientifique s’est diffusé par capillarité, par copier/coller et aussi par connivence dans nos institutions publiques : santé, justice, éducation etc. Cà ne vous étouffe pas un peu, vous, dans votre travail, dans votre quotidien, d’être conditionnés par des process et des algorithmes fumeux ? Pensez-vous vraiment que l’argent gagné dédommage de tout cela ?

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