RENE FIORI (avatar)

RENE FIORI

Abonné·e de Mediapart

220 Billets

0 Édition

Billet de blog 14 juillet 2015

RENE FIORI (avatar)

RENE FIORI

Abonné·e de Mediapart

NOTRE AUTISME ET LE LEUR...ET LE FILM DE MARIANA OTERO" A CIEL OUVERT"

Le Courtil, une belle histoire belge...

RENE FIORI (avatar)

RENE FIORI

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le livre du psychologue et pédagogue  Bruno Bettelheim «  La forteresse vide », pose la question du traitement des sujets autistes. Ceux-ci  ayant « choisi » de s’enfermer dans « une forteresse vide », un monde intérieur privé de vie, et coupé de tout contact et toute communication avec leur entourage. L’un d’entre eux, Joe, arrive à l’âge de neuf ans à l’Ecole orthopédique de Chicago, puis y reviendra plus tard à l’âge de 21ans pour témoigner de son parcours dans cette institution. On relira avec profit dans la revue Ornicar ? N°31 l’article de Gérard et Dominique Miller, « L’enfant-machine », qui nous montre comment entretemps l’itinéraire de Joe aura été de passer de l’ « enfant-machine » à « l’enfant à la machine »  Son traitement aboutissant à se faire accompagner d’une machine transformant le courant électrique alternatif en courant continu.

En quoi donc cet article sur l’autisme pourrait il  ici nous intéresser ?  Il y est question d’un sujet «  exilé du désir », et dont le back ground est constitué par deux figures parentales « marionnettes de deux fantômes » qui hantent leur présent. Ceci ne nous aiderait il pas en effet à appréhender la trajectoire qui se propose à beaucoup, dans leur vie quotidienne, disons plus, qui s'impose à eux ou leur est imposée, et qui est régrédiente au regard de celle de Joe ? Notre environnement ne nous pousse t il pas, à l'inverse,  à culbuter en effet  de l’état de « l’homme à la machine à celle de «  l’homme machine »?  Un : tous autistes, en quelque sorte ?  Ou un : à chacun sa forteresse vide ? Le rapport généralisé aujourd’hui instauré à la machine,  ne révèle t il pas qu’il peut siphonner le désir d’un sujet, pour en faire une forteresse vide ?  C'est sous un mode plus manifestement féroce, que Bruno Bettelheim l’avait lui vécu et perçu,  avec la machine concentrationnaire qu’il a du enduré.

Le beau film de Mariana Otero, A ciel ouvert, qui rend compte d’une expérience en cours depuis trente ans dans l’institution belge, Le courtil, dont l’orientation des équipes soignantes est celle de la psychanalyse lacanienne vient aussi nous rappeler que le choix pris avec les sujets en situation de souffrance psychique ou en difficulté dans leur rapport aux autres concerne, au-delà, un choix sociétal. Foncer tête baissée droit dans Le mur, pour faire allusion à un certain film, est ce vraiment ce que nous souhaitons ? Ceux qui composent et militent dans ces associations qui ne parient que sur l’automatisant cognitivo-comportementalisme , consentiraient ils vraiment à ce qu’on leur applique, sur leur lieu de travail, par exemple, ce qu’ils prônent pour leurs proches?

Illustration 1
courtil2

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.