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Billet de blog 14 juillet 2015

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QUELQUES CONSIDERATIONS SUR MOHAMMED MERAH ET SES SUIVANTS......

Le 23 mars 2012, le site lepoint.fr, rendait public le rapport d'expertise psychologique du tueur toulousain rédigé en 2008. Une psychologie de comptoir de bistro, amazing!

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Voilà déjà quelque temps, un jeune homme, Mohammed, 24 ans, disparaît lui même sous les coups de feu après en avoir fait disparaître quelques autres d'une manière similaire. Trois ans plus tôt Mohammed avait déjà voulu se suicider par pendaison. C'est ce que nous apprenons du psychologue qui l'avait autrefois rencontré, à la demande du président du Tribunal correctionnel qui le lui avait adressé, après une infraction mineure, ce dernier suspectant sa fragilité. Mohammed ne fait il pas partie de notre humanité ? Il a une mère, un père, des frères, des oncles, des tantes. Peu après sa disparition, l'enseignante d'un lycée aurait proposé de faire observer une minute de silence, au motif que Mohammed aurait été une victime- Cette personne aurait ensuite regretté son propos. Son entourage professionnel a fait valoir pour sa part, son besoin d'aide et de suivi dans le cadre de son travail, du fait de sa fragilité. Sur le plan symbolique, celui du contexte immédiat, idée choquante en effet que celle de cette minute de silence, mais cependant non dénuée d'une certaine perspicacité. Car il y a bien longtemps que le sujet Mohammed Merah est mort et c'est ce que dit sa tentative de pendaison qui n'en est pour ainsi dire qu'une ultime formalité. Sa disparition physique, mais celle aussi qu'il a d'abord infligée à d'autres, n'est que la lointaine conséquence de cette mort subjective première. De ce point de vue, l'actualité du  livre de Francesca Biagi-Chai, psychanalyste, psychiatre, membre de l'Ecole de la Cause Freudienne et de l'Association Mondiale de Psychanalyse, n'est pas près de cesser d'irradier. Le cas Landru, tel est le titre de ce livre préfacé par Jacques Alain Miller. C'est vers la fin de l'ouvrage, que nous sont rapportées ces paroles d'un autre homme, Donato Bilancia, qui avait lui aussi fait disparaître plusieurs personnes: " Comme je l'ai déjà expliqué, ou peut être comme je l'expliquerai mieux un jour, pour moi la vie ne vaut plus rien. Je n'ai pas réussi à me tuer parce que je déteste la douleur physique".[i]  Pour cet homme la vie ne valait plus rien pour lui-même ni pour les autres.

 [i] Le Cas Landru à la lumière de la psychanalyse, Francesca Biagi-Chai, préface de Jacques Alain Miller, Paris, Imago, 2000, p 192.

cliquer sur l'image pour accéder à l'interview de Francesca Biagi-Chai

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