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Billet de blog 17 octobre 2016

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vous vous en doutez peut être c’est d’une autre planète que je vous parle, celle où je suis arrivé il y a quinze jours, la planète retraite. Quand on y est pas encore arrivé, comme vous, on est tout de même des retraités en puissance. Pour moi cela vient après un long voyage dans le temps qui a duré beaucoup années. Personnellement, je ne trouve pas ce mot de retraite très beau, mais nous n'en avons pas d'autres à disposition. Retraite est le susbstantif de se retirer,  alors qu' en fait on ne fait que se déplacer d'une situation à une autre. On ne se retire pas pour tout le monde. Pour la famille, et les amis, c'est même tout le contraire.

Puisque je ne verrai plus le plus grand nombre d’entre vous, mes pensées vont d’abord à tous ceux qui, pour toutes sortes de raisons, ont connu, connaissent ou vont connaître des déboires dans ce monde du travail complexe, par ce que ce sont eux qui peuvent se sentir le plus isolés, démunis et qui ont à mon sens besoin d’attention, sinon de solidarité si ce mot ne semble pas trop ringard.

Ensuite mes pensées vont à ceux qui prennent du plaisir à travailler par ce que je trouve que c’est une formidable chance dont il faut profiter au maximum pour se réaliser et aussi apprendre. Le plaisir et la satisfaction qu’on en retire sont ce qui rend la vie hautement enviable et attractive, dans le même temps où tout cela rejaillit sur les proches et l’entourage qui en profite aussi par ricochet pour ainsi dire.

Ce sont là deux situations que j'ai connues.

Pour dire encore quelques mots avant de passer au pot, je me rappellerai d’un court moment durant la journée de conférence sur la Santé qui s’est tenue en 2010, le 7 novembre plus précisément, au siège du Groupe.  Après de longs exposés dont le dernier portait sur les causes et les conséquences de l’obésité et qui avait un peu essoufflé l’auditoire,  voilà qu’on apporte un billet à la personne qui animait ces débats , avec le message suivant plein d’optimisme et qui fut lu devant une salle bondée et attentive : «  Faire l’amour augmente notre espérance de vie », cette note était transmise par le PDG d'une filiale.

Je le rappelle parce que , au-delà ce qui apparaît peut être comme un trait humoristique, cette idée comporte la robuste équation que la santé, c’est la vitalité. Vitalité physique, organique, autant que vitalité mentale, psychique. Et c’est, selon moi ce dont chacun est responsable pour soi-même, et qu’il a charge de préserver et d'entretenir jusque dans les situations les plus contraires, les plus adverses.  J’ajouterai que l’autre chose précieuse qu’il revient à chacun d'entretenir, c’est le sens que l'on donne à ce que l'on fait et à ce que l’on est.  Vitalité et sens sont pour moi deux choses qui vont de pair. On dépérit dans le même temps où ce sens disparaît. Pourquoi je dis cela ? Parce qu’on souligne le plus souvent, et à juste titre, la rupture, la fracture même que constitue l’arrivée en retraite. Mais cela cache ce qu’ont en commun l’activité dans le milieu professionnel et l’activité chez soi, après l’arrivée en retraite, c'est que dans les deux cas il nous faut préserver la vitalité et le sens que l'on donne à ce que l'on fait.  Cela semble quelque peu masqué par une certaine frénésie quand on travaille et aussi parce que le cadre nous vient pour une part de l’extérieur, c’est beaucoup plus présent, et plus plaisant aussi, en tous cas pour moi, quand c’est soi-même qui en avons la pleine initiative.

Pour terminer je voudrais exprimer ma gratitude aux collègues qui m’ont fait sentir leur chaleureuse présence au moment de cette tragédie que fut la disparition de notre fille Judith (suit la liste). 

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