La récente retransmission du film Un jour sans fin, avec Bill Murray dans le rôle de Phil Connors, journaliste météo, la productrice Rita jouée par Andie MacDowell et Chris Elliot dans le rôle du caméraman, film réalisé par le cinéaste Harold Ramis n’est pas sans nous renvoyer à la question de la mélancolie, et du rêve insupportable au mélancolique d’une vie éternelle, tel que Lacan par exemple en rapporte le cas dans ses Ecrits. Dans ce cas de figure, il s’agit donc d’une vie sans fin, plutôt qu’un jour sans fin. C’est aussi certainement une question qui pourrait devenir à l’ordre du jour sous un mode sociétal, et non plus seulement psychiatrique, et ce du fait des avancées de la science. Y a-t-on pensé ? L’idéal affiché ou diffusé par certains de repousser au plus loin les limites de la vie, refoule, exclue, forclôt, cet insupportable qui est virtuel et incalculable pour certains, sinon pour chacun. La vie peut n’avoir tout d’un coup aucun sens, et en finir au plus vite s’avérer comme l’ultime recours, l’infini de la souffrance devenant insupportable. Le héros du film rejoint cette position quand son immortalité lui devient insupportable, du fait de son sentiment de sur-place. Ce sentiment qui a sa correspondance chez le sujet mélancolique dans l’extinction, ou le défaut de vitalité, ou encore « le tarissement du sentiment de la vie » et qui le plonge dans une morbide atonie. Le film lui développe en parallèle une histoire d’amour qui décale le héros de sa stupeur, non sans l'avoir aidé à traverser sa mésestime de soi, après qu'il ait été déchu de sa tendance mégalo, impuissance oblige. Un amour dont le manque est cruel dans le cas d’une psychose mélancolique. Alors une vie prolongée, pourquoi pas, mais non sans une solide fondation d'amour.
Billet de blog 21 octobre 2015
UN JOUR SANS FIN
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